Team 6 : ces Navy SEALs qu’on ne veut plus voir
La SEAL Team 6, est une unité d'élite secrète de la marine américaine. Elle est, paradoxalement, devenue célèbre pour des actions qui ne sont jamais assumées par le gouvernement américain. Des critiques émergent quant à son rôle et à son état d'esprit peu conforme à l'esprit du temps. Les controverses entourant cette unité d'élite des Navy SEALs, qui ne fait que son travail de guerriers, sont à l'image d'une caste politique occidentale qui provoque la guerre contre tous en prétendant défendre la paix.
Une unité pas si secrète
L'équipe 6 des Navy SEAL, également connue sous le nom de SEAL Team 6 ou DEVGRU (Development Group), est une unité d'opérations spéciales de la marine américaine. Le quartier général clôturé de la SEAL Team 6, situé dans l'annexe Dam Neck de la base aéronavale d'Oceana, au sud de Virginia Beach, abrite la crème de la marine américaine. Ses membres doivent passer par une sélection rigoureuse et suivre une formation spécialisée dans les opérations spéciales, y compris le parachutisme, la plongée sous-marine, la lutte contre les incendies et le tir de précision. Ils sont chargés, officiellement, de lutter contre le terrorisme, de remplir des missions de sauvetage d'otages ou de collecter des renseignements. En fait, la Team 6 est chargée de toutes les basses besognes de l'empire américain.
Au cours de son histoire, l'équipe 6 a été impliquée dans plusieurs opérations importantes. Certains des sauvetages les plus médiatisés de l'équipe 6 ont été le sauvetage de Jessica Lynch en Irak en 2003, le sauvetage du capitaine Richard Phillips du Maersk Alabama en 2009 et le sauvetage de travailleurs humanitaires en Somalie en 2012. L'un de ses déploiements les plus connus, au grand dam de l'administration de Barack Obama, a été la traque et l'élimination dissimulée d'Oussama ben Laden en 2011. Les membres de l'équipe 6 ont été déployés jusqu'au Pakistan pour mener l'opération Neptune Spear, qui visait à l'élimination sans témoins du chef d'Al-Qaïda. Matt Bissonnette, auteur de deux best-sellers sur son passage au sein de la SEAL Team 6, et Robert O'Neill, qui ont révélé dans une émission spéciale à la télévision qu'ils avaient participé à l'assassinat, font l'objet d'une enquête du service d'enquête criminelle de la marine, qui les accuse d'avoir révélé des informations classées sur cette opération. Ils ont fait connaître l'équipe 6 dans le monde entier. Cet éclairage médiatique a éclairé le prix Nobel Obama sous un jour différent.
Le « sauvetage » de Jessica Lynch
Le 1er avril 2003, une opération de sauvetage spectaculaire, menée par un commando de la Team 6, libérait la soldate Jessica Lynch, une jeune femme de 19 ans supposément retenue prisonnière dans un hôpital de Nasiriya en Irak depuis huit jours. Lynch, membre de la 507e compagnie de maintenance d'artillerie, avait été capturée lors d'une embuscade près de Nasiriya le 23 mars 2003. Au cours de cette embuscade, neuf soldats américains avaient été tués. Les premiers rapports du Pentagone faisaient état de blessures par balles et de coups de couteau infligés à Lynch. Il était affirmé que la jeune femme avait reçu des coups jusque sur son lit d'hôpital. Le « sauvetage » de la jeune femme avait donc été présenté comme l'un des actes héroïques de la guerre, avec des soldats américains risquant leur vie pour secourir l'une des leurs. George Bush, fils, apprenant la nouvelle du " sauvetage", s'exclamait : "Magnifique !" dans un exercice hollywoodien qui l'a rendu célèbre. Les correspondants de presse, basés à Doha, avaient été convoqués au Commandement central pour visionner un film de cinq minutes montrant le raid américain sur l'hôpital et le sauvetage de Lynch. Cependant, le Pentagone refusait de rendre publique la version intégrale de la vidéo.
Et pour cause, un documentaire de la BBC intitulé "War Spin : The Truth about Jessica" a révélé qu'il s'agissait d'une énième manipulation médiatique de l'administration de George W. Bush, destinée à préparer l'opinion publique américaine à une guerre, motivée par des intérêts privés, et éthiquement discutable.
Les SEALs avaient, affirmait-on, mené leur opération derrière les lignes ennemies. Or, les forces irakiennes avaient déjà quitté les lieux. Jessica Lynch avait été bien traitée par les médecins et les infirmières irakiens de l'hôpital. Ses blessures n'avaient pas été causées par des coups de feu ou des coups de couteau, contrairement à ce qui avait été rapporté, mais par un accident de la route. On apprenait également, dans le documentaire, que les Américains savaient à l'avance qu'ils n'auraient pas à affronter de résistance en pénétrant dans l'hôpital. Le documentaire de la BBC n'a pas été relayé par les médias. Le Pentagone a nié toute manipulation des faits. L'administration de George W. Bush refusait, prise la main dans le pot de confiture, de commenter le documentaire...
Cette affaire rappelait celle des bébés koweïtiens, soi-disant retirés de leur incubateur par des soldats irakiens en 1990. L'histoire s'était avérée être un mensonge utilisé par George Bush, père cette fois-ci, pour convaincre le Congrès d'approuver l'intervention militaire américaine.
Au cours d'un affrontement en mars 2002 sur le sommet du Takur Ghar, près de la frontière pakistanaise, le quartier-maître de première classe Neil C. Roberts, spécialiste d'assaut au sein de l'équipe SEAL 6, est tombé d'un hélicoptère sur un terrain tenu par les forces d'Al Qaïda. Sans surprise, il fut réduit en charpie par les résistants afghans. Cet épisode de l'invasion militaire américaine en Afghanistan fut le premier décès officiellement reconnu d'un des membres de la SEAL Team 6 dans ce pays. La manière dont il fut tué choqua l'opinion américaine, qui découvrait les conséquences brutales de l'occupation militaire américaine de l'Afghanistan.
La plupart des assassins de Neil Roberts se réfugièrent au Pakistan. Le gouvernement pakistanais, partenaire ambigu, empêchait officiellement l'équipe de la Team 6 de poursuivre les membres d'Al-Qaïda sur son territoire. Cantonnés à la base aérienne de Bagram, à l'extérieur de Kaboul, les SEALs étaient frustrés de ne pas pouvoir venger leur camarade. Le dérapage a commencé lorsque que les SEALs ont commencé à travailler pour le compte de la CIA, dans le cadre du programme Omega. La CIA a donné l'opportunité aux gars de la Team 6 de travailler sans les contraintes de l'engagement armé conventionnel, selon les termes de la Convention de Genève.
Le programme Omega
Le programme Omega visait à contourner la Convention de Genève et à tuer les talibans où ils étaient : au Pakistan. Le programme Omega était la copie afghane du programme Phoenix au Vietnam. Au Vietnam, des officiers de la CIA et des troupes d'opérations spéciales procédaient à des interrogatoires et à des assassinats pour tenter d'éradiquer les réseaux de guérillas du Vietcong au Sud-Vietnam. Le programme Omega utilisa d'abord exclusivement des pachtounes afghans, considérés comme jetables, pour agir, et éventuellement mourir, dans les zones tribales pakistanaises. Les membres de l'équipe 6 encadraient ces milices afghanes lors de raids nocturnes en Afghanistan.
Alors que le conflit en Irak mobilisait l'essentiel des troupes américaines, les forces talibanes commencèrent à se regrouper. Le lieutenant-général Stanley A. McChrystal, qui dirigeait le commandement des opérations spéciales conjointes, ordonna, en 2006, d'intervenir en Afghanistan. La CIA envoya la Team 6 dans les zones des pachtounes du Pakistan.
Pendant des années, la Team 6, désignée désormais comme la principale force d'opérations spéciales en Afghanistan, mena des raids nocturnes dangereux et meurtriers. Les membres de la Team 6 et les Rangers de l'armée traquaient des talibans partout dans la province de Kandahar. Le meurtre devint banal pour les membres de la SEAL Team 6, avec les « débordements » et les conséquences psychologiques que l'on devine.
L'équipe 6 a bénéficié de budgets militaires en expansion et d'armes personnalisées, comme des lasers infrarouges et des optiques thermiques pour pouvoir tuer plus efficacement. Le nom de l'équipe 6 - le Naval Special Warfare Development Group – se réfère d'aileurs à sa mission officielle : développer de nouveaux équipements et de nouvelles tactiques pour l'ensemble de l'organisation SEAL.
Les armuriers des SEAL ont personnalisé un Heckler & Koch MP7 équipé d'un suppresseur de bruit. Les lasers infrarouges, qui permettaient aux SEAL de tirer avec plus de précision la nuit, sont devenus la norme, tout comme les optiques thermiques qui détectaient la chaleur corporelle. Les SEALs ont été également équipés d'une nouvelle génération de grenades, un modèle thermobarique particulièrement efficace pour faire s'effondrer les bâtiments. Ils opéraient souvent en groupes plus importants que par le passé. Un plus grand nombre de SEALs portant des armes plus meurtrières signifiait donc un plus grand nombre de morts en face.
On a, alors, vu des hommes utiliser des armes, comme les tomahawks fabriqués par Daniel Winkler, un coutelier de Caroline du Nord, qui avait d'ailleurs forgé des lames pour le film "Le dernier des Mohicans". Les membres de l'escadron rouge de l'équipe 6 - dont le logo représente précisément des tomahawks croisés sous le visage d'un guerrier amérindien - recevaient une hachette de Winkler après leur première année dans l'escadron. C'était un cadeau, financé par des « donateurs privés », pour trucider les Talibans. Dom Raso, un ancien membre de la Team 6 qui a quitté la marine en 2012, a confirmé que ces hachettes étaient utilisées pour le combat au corps-à-corps. M. Raso a, par la suite, travaillé avec M. Winkler à la production d'une lame : le Dynamis Blade Project. Certains esprits délicats s'étant émus de voir leurs tueurs professionnels découper leurs ennemis à la hache, la dotation en tomahawks fabriqués par Winkler a été interrompue.
Officiellement, la SEAL Team 6 n'existe pas. L'unité effectue des missions considérées comme trop risquées pour des troupes conventionnelles.
Au sein de l'équipe 6, il y avait initialement deux groupes d'assaut, appelés Blue et Gold, d'après les couleurs de la marine. Le Blue avait gagné le surnom de "Bad Boys in Blue." Ils accumulaient les arrestations pour conduite en état d'ivresse, la consommation de stupéfiants et les voitures de location bousillées en toute impunité. De jeunes officiers ont été chassés de la Team 6 pour avoir tenté d'y mettre de l'ordre. L'amiral William H. McRaven, lui-même, qui avait été promu à la tête du commandement des opérations spéciales et avait supervisé le raid contre Ben Laden, avait été affecté à une autre équipe. Il s'était plaint des difficultés qu'il éprouvait à « maintenir ses troupes dans le droit chemin ».
Ryan Zinke, ancien officier de l'équipe, aujourd'hui député républicain du Montana, a rapporté avoir escorté un amiral jusqu'à un bar situé au niveau inférieur d'un navire où s'entraînait la Team 6. « Lorsque nous avons ouvert la porte, cela m'a fait penser à "Pirates des Caraïbes. » Cheveux longs, barbes et boucles d'oreilles... « Ma marine ? Ces types font partie de ma marine ??! » S'est étranglé l'amiral. À cette époque, on a procédé à « la grande saignée », c'est à dire qu'on a viré beaucoup de gens, pour tenter de civiliser l'unité.
Les comportements inquiétants et l'abus de substances psychotropes, devenus répandus parmi les hommes de la Team 6, ont donc ému certains galonnés. Mais qu'espérait-on ? Qu'envoyer des hommes massacrer des ennemis mal identifiés n'allait pas virer à la ratonnade ? Pensait-on que des individus immergés dans le stress quotidien du combat ne risquaient pas de vriller ou de recourir à des drogues pour tenir ?
On vira beaucoup d'éléments, qui se retrouvèrent, du jour au lendemain, dans la nature, sans ressources, et tombèrent pour beaucoup dans l'alcoolisme et la criminalité. "Les SEALs ressemblent beaucoup aux membres de la N.F.L. : ils ne veulent jamais dire " je me retire de l'équipe", explique le Dr John Hart, directeur médical du Center for BrainHealth de l'université du Texas à Dallas, qui a soigné de nombreux patients des SEALs. "S'ils renvoient des hommes qui ont déjà subi les effets d'une commotion cérébrale, les autorités militaires ajoutent un choc supplémentaire à un état cérébral déjà fragile. Le cerveau a besoin de temps pour guérir". Les leçons de la guerre du Vietnam, et des innombrables guerres menées par l'Oncle Sam depuis le siècle dernier, n'ont jamais été retenues.
Surtout, les membres de la Team 6 qui ont parlé ont été systématiquement poursuivis et réprimandés. En 2012, la marine a ainsi poursuivi onze opérateurs, anciens ou actuels, pour avoir divulgué des tactiques de l'équipe 6 ou remis des films d'entraînement classifiés afin de promouvoir un jeu vidéo, "Medal of Honor : Warfighter". Dans un monde anglo-saxon hypocrite et bien-pensant où la communication prévaut sur toute considération, la barbarie de la guerre doit être tue. Le champion autoproclamé du « monde libre » doit rester sans taches.
Les junkies du "Maersk Alabama"
Deux gardes de sécurité, précisément des anciens de ces forces spéciales de l'US Navy, ont été retrouvés morts à bord du Maersk Alabama lors d'une escale aux Seychelles, en février 2014. Selon la police des Seychelles, de la drogue et du matériel destiné à la consommer ont été retrouvés dans la cabine où les deux corps ont été découverts. Cette affaire a mis en lumière les problèmes de drogue de ces corps d'élite américains. Cela s'est passé à bord du même navire rendu célèbre par le détournement dont il avait été victime en 2009, événement qui avait inspiré le film "Captain Phillips" avec Tom Hanks, dans lequel la Team 6 avait volé au secours du capitaine du navire.
La société de sécurité Trident, qui employait les deux gardes décédés, a annoncé que la mort par overdose n'était pas confirmée. Néanmoins, Maersk, leader mondial du conteneur, a réagi en promettant une vague de contrôles stricts à bord de ses navires. L'enquête sur la mort des deux gardes a été menée par l'US Coast Guard, le Maersk Alabama battant pavillon américain, qui s'est empressé d'étouffer l'affaire.
Des révélations récentes mettent en lumière la réalité des opérations secrètes de la SEAL Team 6. Aucun chiffre n'a été rendu public concernant le nombre de raids menés par l'équipe 6 en Afghanistan ou le bilan de ces raids. Mais entre 2006 et 2008, d'anciens membres de la Team 6 ont déclaré que, pendant des semaines, leur unité a enregistré de 10 à 15 assassinats d'ennemis chaque nuit, et parfois jusqu'à 25.
« Les gars étaient devenus féroces », a déclaré un ancien officier de l'équipe 6. « Ces fêtes meurtrières étaient devenues une routine. »
Un ancien membre des SEAL a déclaré : « Qu'ils soient facilitateurs, sous-commandants talibans, commandants talibans, financiers des talibans, cela n'avait plus d'importance..." Un officier a ajouté : "En 2010, les gars allaient jusqu'à s'attaquer à des voyous dans la rue. La force la mieux entraînée au monde poursuivait des voyous... » « C'est un métier sale », déclarait encore un ancien membre de l'équipe. « Quelle est la différence entre tirer sur eux, comme on me l'a demandé, et sortir un couteau et les poignarder ou les découper à la hache ? »
Le meurtre délibéré et quasi-quotidien de civils, y compris des femmes et des enfants, a terni la réputation de l'unité, et surtout des politiciens de Washington. Au cours de ses déploiements en Afghanistan, la SEAL Team 6 a également subi de lourdes pertes. Environ trois douzaines d'opérateurs et de personnel de soutien au combat sont officiellement décédées. Les blessures cérébrales traumatiques et les séquelles physiques irrémédiables, dûs à l'engagement intensif de ces unités, ont également mutilé à vie nombre de survivants de la Team 6. Ces nombreux cas de lésions cérébrales et les traumatismes psychologiques remettent d'ailleurs en question les conséquences à long terme de ces guerres longues pour ces unités très exposées.
Une boucherie contre-productive.
Alors que les troupes d'opérations spéciales étaient soumises aux mêmes règles d'engagement que le reste du personnel militaire en Afghanistan, les membres de l'équipe 6 effectuaient régulièrement leurs missions de nuit, prenant des décisions de vie ou de mort dans des pièces sombres avec peu de témoins et hors de la vue d'une caméra. Il était alors courant de tuer l'ennemi pendant qu'ils dormait, un acte qu'ils assimilaient au largage en altitude d'une bombe sur une caserne ennemie. « Je me glissais dans les maisons des gens pendant qu'ils dormaient », raconte Bissonnette dans son livre « No Hero », écrit sous le pseudonyme de Mark Owen. « Si je trouvais une arme, je les tuais... » Dans un pays en guerre, comme en Afghanistan, tout père de famille gardait une arme près de son lit...
M. Slabinski, ancien officier supérieur de l'équipe 6 du SEAL, a déclaré avoir vu des membres de l'équipe tuer par erreur des civils "probablement quatre ou cinq fois" au cours de ses déploiements.
Une sale guerre de plus pour l'empire
La mort de civils est inévitable dans toute guerre, mais dans les conflits où les lignes de combat ne sont pas clairement définies et où les combattants ennemis sont souvent impossibles à distinguer des non-combattants, les probabilités de tuer des innocents sont dramatiquement augmentées. Slabinski a raconté comment les Afghans ennemis envoyaient des membres de leur famille en avant et tiraient ensuite derrière eux, ou donnaient des lampes de poche aux civils pour qu'ils indiquent les positions américaines. M. O'Neill, également ancien membre de l'équipe 6, a reconnu que les règles d'engagement traditionnel pouvaient être frustrantes et inadaptées face à ce type d'ennemis.
Au bout d'un certain temps, après un certain nombre de camarades qui trouvent la mort, même les meilleures âmes peuvent dévier. C'est la réalité d'une guerre, les véritables responsables de ce drame sont les hommes en cravate qui envoient ces hommes à la guerre, non pour défendre leur patrie, mais pour défendre leurs intérêts économiques. C'est le scandale de toutes les guerres livrées par l'Amérique depuis qu'elle est devenue un empire, et donc au moins depuis la Seconde Guerre mondiale.
Les véritables responsables de cette barbarie.
Les opérations de la SEAL Team 6, souvent menées de nuit, ont donné aux membres de l'équipe une latitude considérable sur les conséquences morales de leurs actes. Des coups ont été portés sur les détenus pendant les interrogatoires, des civils ont été intentionnellement tués. Cela a provoqué des protestations au sein de la hiérarchie militaire américaines quant aux règles d'engagement de leurs hommes sur le terrain. Les véritables responsables de ces crimes, le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, cerveau de la guerre d'Afghanistan et de l'invasion de l'Irak, le président George W. Bush et le Vice-président Dick Cheney, eux, ne seront jamais tenus responsables de leurs ordres. « Le prochain secrétaire à la Défense qui s’aviserait à conseiller le président des États-Unis de déployer de nouveau l’armée américaine au sol en Asie, au Moyen-Orient ou en Afrique, devrait se faire examiner la tête », déclarait Robert Mickael Gates, secrétaire d’État à la Défense sur le départ, aux cadets de West Point en 2011...
En-dehors de l'Afghanistan, de l'Irak et du Pakistan, la Team 6 a été engagée, non seulement dans des opérations au Yémen ou en Somalie, mais partout où le Deep State américain a voulu défendre ses intérêts. À l'origine, unité de tireurs d'élite de l'équipe 6, l'escadron noir a été reconfiguré après les attentats du 11 septembre pour mener des "opérations de force avancée", jargon militaire désignant la collecte de renseignements et d'autres activités clandestines en préparation d'une mission d'opérations spéciales. Ces missions ont été initiées au Pentagone sous l'ancien secrétaire à la défense Donald H. Rumsfeld. Au milieu de la dernière décennie, le général McChrystal, commandant des forces spéciales, a désigné l'équipe 6 pour jouer un rôle accru dans les missions de collecte de renseignements à l'échelle mondiale, et les agents de l'escadron noir ont été déployés dans les ambassades américaines, de l'Afrique subsaharienne à l'Amérique latine, en passant par le Moyen-Orient.
L'escadron noir est le seul escadron SEAL à employer des agents féminins. Les femmes travaillent avec un homologue masculin pour « adoucir leur profil », ce qui veut dire apparaître comme un couple, qui paraît moins suspect aux yeux des services de renseignement ou des groupes militants hostiles. L'Escadron noir compte aujourd'hui plus de 100 membres. Il est en pleine croissance pour répondre à la volonté d'engagement de l'actuelle administration démocrate. « Lorsque j'étais dans l'armée, nous étions toujours à la recherche de guerres », a déclaré M. Zinke, membre du Congrès et ancien membre de l'équipe 6. Il faudrait, pour la paix dans le monde, que la démocratie américaine commence à maîtriser les ambitions de l'appareil militaro-industriel américain. Mais à la veille d'un troisième conflit mondial voulu par le gouvernement Biden, en a-t-elle encore les moyens ?
D'après https://www.nytimes.com/2015/06/07/world/asia/the-secret-history-of-seal-team-6.html
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