Tension et répression au Tibet : aggravation dans les régions orientales du Tibet
Les tensions sont si graves dans les régions tibétaines de Ngaba, dans l'Amdo et de Kardzé, dans le Kham que 16 Tibétains se sont immolés par le feu en un an. Cette semaine, une manifestation s'est produite après des arrestations arbitraires de Tibétains soupçonnés d'être à l'origine d'affiches apparus autour la région de Drakgo, affirmant que d'autres immolations pourraient se produire si le gouvernement chinois n'entendait pas les préoccupations des Tibétains. La police chinoise a tiré lundi sur les manifestants pacifiques. Au moins au moins trois manifestants sont morts et environ trente sont blessés.
En raisons de fortes tensions qui se sont développées depuis les manifestations de 2008, et la répression impitoyable qui suivie, un climat de terreur s’est installé dans des régions orientales tibétaines. Ne pouvant plus supporter cette tension, dans les régions de Ngaba, dans l'Amdo et de Kardzé, dans le Kham, 16 moines, nonnes ou d'anciens moines se sont immolés demandant la liberté au Tibet et le retour du Dalaï lama. Onze d’entre eux et elles sont morts. Bien que le Dalaï lama et le Karmapa aient appelé les Tibétains à mettre fin à cette série d’immolations, et aux autorités chinoises d’éviter une réponse par la force ce qui ne fait qu’empirer la situation, en janvier 2012, quatre Tibétains dont l’un est le maître respecté, Sopa Rinpoché, se sont immolés près du monastère de Kirti.
Le 14 janvier, suite à l’immolation d’un laïc, la sécurité chinoise est arrivée sur les lieux et a sévèrement battu l’homme, tout en éteignant les flammes. Il est mort apparemment au cours de l’intervention. Les habitants, environ 700 personnes, se sont rassemblés sur le site et ont demandé que le corps leur soit rendu. Cela leur a été refusé. Une manifestation massive s’est produite et au moine une femme a été tuée par balle par la police chinoise qui a tiré sur la foule et a utilisé des gaz lacrymogènes. Il y a eu aussi de nombreux blessés. Selon un témoin, la situation est terrifiante, les gens sont battus et de nombreuses personnes ont été arrêtées.
Le 15 janvier, des milliers de Tibétains de toute la région du Tibet oriental de Golok ont assisté aux funérailles de Sonam Wangyal Sopa Rinpoché le dimanche matin. Selon l’écrivaine tibétaine, Woeser, les Tibétains d’Amdo Golok et des régions voisines du Qinghai, du Gansu et du Sichuan ont été choqués par le décès de ce Rinpoché et des milliers de Tibétains ont participé à la cérémonie des funérailles. Selon des sources sur place, la manifestation a été réalisée en solidarité avec les Tibétains qui ont sacrifié leur vie, depuis les manifestations de 2008 au Tibet. Les manifestants ont crié des slogans pour le retour du Dalaï Lama au Tibet et la liberté au Tibet. Le personnel de sécurité chinois a apparemment laissé libre cours tout en prenant des photos et des vidéos des manifestants, mais des arrestations sont à craindre.
Plus récemment, des tracts ont été distribués dans la région de Drakgo affirmant que d’autres Tibétains étaient prêts à s'immoler par le feu. Une manifestation s'est produite après des arrestations arbitraires de Tibétains soupçonnés d'être à l'origine des affiches et tracts. Les manifestants, principalement des paysans et des nomades étaient venus nombreux de la région de Drakgo. La police chinoise a tiré lundi sur les manifestants pacifiques. Au moins au moins trois manifestants sont morts et environ trente sont blessés. La fusillade s'est produite le 23 janvier 2012 dans la province du Sichuan dans le comté de Drakgo (Luhuo en chinois). Un Tibétain identifié sous le nom de Yonten, 49 ans, a été tué par balle. Environ trente autres ont été blessés par les balles, dont l'un a été touché à l'abdomen. Redoutant d'être arrêtés, les Tibétains ne transportent pas les blessés à l'hôpital. La situation risque de se dégrader, de nombreux Tibétains, venant notamment de Sérthar, se rassemblant vers Drakgo. Le corps de Yonten a été apporté au monastère de Drakgo dans la préfecture de Kardzé. D'autres témoins parlent de six personnes sérieusement blessés. D'autres encore mentionnent 3 morts.
En cette période pré-électorale, nous interpelons toutes les personnalités politiques pour qu’elles demandent aux autorités chinoises de relâcher ses tensions dans ces régions, et qu’elles acceptent enfin de dialoguer avec les autorités tibétaines en exil, comme l’a demandé pendant si longtemps le Dalaï lama, un démarche poursuivie par le premier ministre tibétain laïc, Lobsang Sangay, qui a récemment pris sa succession après son élection en 2011.
24 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON