Tibet : le Dalaï Lama sera reçu à la Chancelerie fédérale d’Allemagne à Berlin
Angela Merkel a invité le Dalaï Lama pour un « échange privé de réflexions » à la Chancellerie fédérale à Berlin. Dès l’annonce de cette nouvelle, la Chine a convoqué l’ambassadeur d’Allemagne à Pékin, et une porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois a déclaré « Nous espérons que l’Allemagne prendra d’abord en compte les intérêts de la relation sino-allemande et ne permettra pas la visite du Dalaï Lama », l’accusant d’« activités séparatistes ». Et d’ajouter : « Nous sommes opposés à tout contact, sous toutes les formes, entre tous dirigeants étrangers et lui ».

Pourtant, il y a déjà vingt ans, le Dalaï Lama fit une proposition de négociation, qui, il l’espérait, servirait de base pour la résolution de la question du Tibet. Ce “Plan de paix en cinq points pour le Tibet” fut présenté au Congrès des États-Unis le 21 septembre 1987, et le 15 juin 1988 au Parlement européen. Le Dalaï Lama déclara à cette occasion : « Ma proposition, qui a été ensuite connue sous le nom "d’approche de la voie médiane" ou de "proposition de Strasbourg" consiste à envisager pour le Tibet une véritable autonomie dans le cadre de la République populaire de Chine. Il ne doit pas s’agir cependant de l’autonomie sur le papier qui nous avait été imposée il y a cinquante ans dans l’accord en 17 points, mais d’une autonomie réelle, d’un Tibet qui s’autogouverne véritablement, avec des Tibétains pleinement responsables de leurs propres affaires intérieures, y compris l’éducation de leurs enfants, les questions religieuses, les questions culturelles, la protection de leur environnement délicat et précieux et la gestion de l’économie locale. Pékin continuerait à assumer la responsabilité de la conduite des affaires étrangères et de la défense ».
Le Dalaï Lama dirige depuis 1960 un gouvernement tibétain en exil, basé à Dharamsala en Inde, et il est plus populaire que jamais parmi les Tibétains. La plupart d’entre eux soutiennent son appel à une plus grande autonomie pour le Tibet en Chine, bien que beaucoup préférerait l’indépendance.
De nombreux chefs de gouvernement sont hésitants à le rencontrer par crainte de rétorsion économique de la Chine. Angela Merkel a rencontré le Dalaï Lama quand elle était dans l’opposition parlementaire. Elle sera bientôt le premier dirigeant du gouvernement allemand à recevoir le chef en exil des Tibétains, qui avait commenté de façon amusante l’hésitation à le rencontrer répandue chez les gouvernants : « C’est un phénomène intéressant parmi les politiciens : quand ils ne sont pas encore dirigeants d’un gouvernement ou président, ils me rencontrent. Ensuite, ils m’évitent pour ne pas ennuyer Pékin - alors, les relations économiques avec la République populaire prennent la priorité ».
Souhaitons que l’initiative d’Angela Merkel permette que le respect des droits l’homme et bien-être de l’humanité deviennent enfin prioritaire.
Référence : Plan de paix en cinq points pour le Tibet :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_de_paix_en_cinq_points_pour_le_Tibet
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