Total en Iran : qui va à la chasse perd sa place !
Total vient de faire officiellement part de sa décision de suspendre son implication dans la mise en exploitation du gigantesque gisement gazier iranien de Pars. La raison officielle avancée en est l’incertitude politique extrême dans ce pays qui rend risqués des investissements de cet ordre de grandeur dans ce pays.
Total était également en porte-à-faux par rapport à la décision américaine de ne pas vouloir que les pétroliers américains soient impliquées en quoi que ce soit avec l’Iran. En principe, Total n’étant pas une société américaine n’est pas soumis à ces restrictions, à ceci près qu’elle y possède des intérêts importants. Par ailleurs, ses collègues et néanmoins adversaires commerciaux ne doivent pas manquer de se plaindre de son implantation, à leurs dépens en quelque sorte, dans ce pays.
Le grand soucis néanmoins des pétroliers et également des politiques dans les relations avec l’Iran est (était ?) de voir la Russie s’y implanter en leur lieu et place, comme ils le font dans le nucléaire avec la construction de la centrale de Bouscher.
Ça n’a pas manqué, à peine Total avait-il rendu publique sa décision de report que le géant gazier russe Gazprom annonçait la sienne de chausser ses chaussures. Un avertissement clair de l’Iran à l’Occident qu’ils peuvent se passer de lui.
Or, Gazprom est déjà le fournisseur majeur de l’Union européenne en gaz. La Russie de Poutine a mis la main adroitement sur le pétrole et le gaz du Turkménistan et de l’Ouzbekistan. Si vous y rajoutez un contrôle de certaines ressources gazières iraniennes, vous vous rendez compte que l’économie de l’Union est entre les mains de Vladimir Poutine et de la Russie.
A quand des mesures de précaution vis-à-vis de cette domination ? Les seules possibles sont une diversification des fournisseurs de gaz ou des sources d’énergie disponibles. Pour les fournisseurs de gaz où le choix est très réduit. L’Algérie a de bons rapports avec Poutine. Pour les autres fournisseurs dont le Qatar, cela passe par des ports et des terminaux gaziers de regaséification dont nous manquons. Quant à une diversification vers d’autres sources d’énergie, cela repose le problème du nucléaire... et ne peut être qu’à long terme compte tenu des temps de construction de la moindre centrale.
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