
L'intégrisme est à l'oeuvre dans nombre de pays : il revêt différentes formes : conservatisme musulman, ultra-libéralisme qui écrase et anéantit les peuples.
En Turquie, ces deux formes d'intégrismes se conjuguent et ont créé une situation explosive : les violents affrontements qui ont lieu depuis deux jours à Istanbul résultent d'une grogne générale contre le gouvernement islamo-conservateur du Premier ministre Erdogan.
Le gouvernement de l'AKP, parti conservateur est au pouvoir depuis une dizaine d'années en Turquie.
Les manifestations ont commencé avec un projet d'aménagement de la place Taksim à Istanbul : il était prévu de démolir le parc Gezi, qui surplombe la place, pour y construire une caserne ottomane abritant un centre commercial et des résidences de luxe. On perçoit là un projet de rentabilisation d'un parc et une dérive de l'ultra-libéralisme qui n'hésite pas à sacrifier un cadre naturel pour des investissements coûteux, destinés à des gens riches.

La restriction récente de la vente d'alcool, les gigantesques opérations immobilières qui ne prennent pas en compte les contestations des habitants, la pression sur les medias, le licenciement de nombreux journalistes opposants ont mis le feu aux poudres.
La répression des manifestations a été violente, il faut déplorer de nombreux blessés : une solidarité spontanée s'est aussitôt mise en place grâce aux réseaux sociaux et à internet. "S'il n'y avait pas les réseaux sociaux, on n'avait presque aucun moyen de s'informer. Ça montre à quel point le gouvernement exerce une pression sur les medias", estime Pinar, avocate. Il est difficile de connaître le nombre de victimes au cours de ces manifestations...
Le premier ministre est accusé d'autoritarisme : la violence des policiers à l'égard des manifestants risque d'embraser le conflit et la situation.
Partout, le pouvoir économique fait fi de la volonté des peuples, partout le libéralisme économique fait des ravages... Il s'accompagne souvent de mesures qui ne tiennent pas compte du bonheur, du bien-être des citoyens... Quand la répression se fait violente, les peuples n'ont plus qu'une seule solution : se révolter...
L'intégrisme qu'il soit religieux ou économique constitue une plaie de nos sociétés : il vise à asservir les peuples, il use de la peur, de la répression pour s'imposer et régner en maître.
Nos pays ne sont pas épargnés par ce danger : si une certaine liberté existe en Europe, la crise est sans cesse invoquée pour justifier des mesures économiques qui vont à l'encontre de l'intérêt des peuples, de leur épanouissement, de leur bonheur.
