Turquie : une politique erratique
1. Méditerranée / Égée : Quelques jours après avoir évité les sanctions de l’Union européenne en faisant semblant d’accepter la désescalade en Méditerranée orientale et en mer Égée, la Turquie défie de nouveau le monde.
Déjà, le retrait de la plateforme de forage Yavuz de la zone économique exclusive de la Grèce (une des raisons qui ont permis aux européens de justifier la non adoption des sanctions) était accompagné par des déclarations toujours belliqueuses de la part des dirigeants turcs.
Le dialogue prospectif entre la Grèce et la Turquie entamé sous la houlette de l’Allemagne, en vue de trouver un accord pour avancer vers la solution des questions relatives aux zones économiques exclusives, fut court : Juste une semaine après, la Turquie, unilatéralement, a envoyé une plateforme de forage au large de Kastellorizo, une île grecque du Dodécanèse, prospecter. Cela constitue une violation flagrante du droit international, à savoir du droit de la mer tel qu’il est défini par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (1982).
Cela constitue également un nouvel affront turc à l’égard des européens, qui, à force d’avaler des couleuvres, n’ont plus faim de rien et ne pensent à rien d’autre qu’à leurs petites affaires, telles que de taille des concombres et de forme des bananes et des carottes : effectivement, c’est plus important que les violations des droits de l’homme et du droit international…
J’oubliais ! Les européens se demandent aussi si les légumes biscornus sont bons à consommer ou s’il faut les détruire !!!
2. L’implication turque dans le conflit de l’Artsakh (Haut-Karabagh) ne fait plus aucun doute. Les armes turques, les mercenaires / djihadistes syriens financés et transférés par la Turquie vers l’Azerbaïdjan, l’implication directe de l’aviation et de l’armée turque, ont été prouvés.
Une preuve supplémentaire vient d’une instance internationale qui œuvre dans le domaine de la protection des droits de l’homme. Il s’agit d’une décision de la Cour européenne des droits de l’homme (basée à Strasbourg) qui l’a communiqué tout récemment[1].
Ci-après, le texte de cette importante décision qui contient également l’historique de celle-ci :
« Décision de la Cour sur la demande de mesure provisoire introduite par l’Arménie contre la Turquie
Le 4 octobre 2020, la Cour européenne des droits de l’homme a reçu une demande de mesure provisoire introduite par l’Arménie contre la Turquie concernant le conflit dans le Haut-Karabakh.
La demande a été enregistrée sous le numéro 43517/20 (Arménie c. Turquie) et elle a été examinée par une chambre de sept juges le 6 octobre 2020.
(…)
Compte tenu de l'escalade que connaît le conflit, la Cour décide d'appliquer à nouveau l'article 391 de son règlement. Elle demande désormais à tous les États directement ou indirectement impliqués dans le conflit, y compris la Turquie, de s'abstenir de tout acte qui contribuerait à des violations des droits que la Convention garantit aux civils et de respecter leurs obligations au titre de la Convention.
L’article 39 de son règlement permet à la Cour d’indiquer des mesures provisoires à tout État partie à la Convention européenne des droits de l’homme. Il s’agit de mesures d’urgence qui, selon la pratique constante de la Cour, ne s’appliquent qu’en cas de risque imminent de dommage irréparable. Pour plus d’informations, voir la fiche thématique sur les mesures provisoires. »
3. La Turquie, dont l’économie est en chute libre et dont les prisons sont pleines de démocrates a ouvert sous la férule de son sultan/président des conflits avec tout le monde, ou presque :
Syrie, Libye, Arménie/Artsakh, Chypre, la Grèce, l’Égypte, l’Irak, pour ne citer que les conflits qui sont « actifs ».
Sur le front intérieur, c’est la même chose : toutes les forces démocratiques du pays sont persécutées ; les Kurdes sont considérés comme des ennemies de l’intérieur et les alévis n’ont aucune reconnaissance et sont discriminés.
Le fameux adage d’Atatürk « Paix à l’intérieur, paix dans le monde » est devenu, entre les mains du frère musulman Erdogan « Guerre à l’intérieur, guerre dans le monde ».
[1] file :///D :/T%C3%A9l%C3%A9chargements/D_cision%20de%20la%20Cour%20sur%20la%20demande%20de%20mesure%20provisoire%20introduite%20par%20l'Arm_nie%20c.%20la%20Turquie.pdf
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