Ukraine, Porochenko - le clap de fin ?

Petro Oleksiyovytch Porochenko, né en 1965. Certains journaliste ukrainiens affirment que son vrai nom de famille est Walzman (Вальцман), probablement juif orthodoxe comme son père. Le nom de famille Porochenko serait celui de sa mère. D'ailleurs l'édition israélienne de Forbes a classé Petro Porochenko et Rinat Akhmetov (un autre oligarque ukrainien) parmi les juifs le plus riches. Sa fortune est estimée à près de deux milliards de Dollars. Il est marié et père de 4 enfants. Le jour de son inauguration à la présidence d'Ukraine il est devenu grand père. A noter aussi que le parrain de deux de ses enfants est Viktor Iouchtchenko, ancien président ukrainien (2005-2010)

Petro Porochenko, son épouse Maryna et deux des leurs quatre enfants

Il se lance tôt dans la politique et devient champion de retournement de kazakh, mais toujours de bon côté. Il commence sa carrière politique comme social-démocrate dans le partie politique de Leonid Koutchma, président ukrainien de 1994 à 2005. Porochenko devient membre de ce parti en 1998, ensuite et très vite membre de son bureau politique.

 Mais sentant le vent tourner et que Koutchma allait perdre sa place, Porochenko le quitte et devient l'un des dirigeants de « Solidarnost » partie politique de gauche. Également il est très actif dans la création d'un autre parti politique « Les régions ukrainiennes »

Une vraie girouette ; voyant que Viktor Iouchtchenko deviendra président d'Ukraine, Porochenko le rejoint. Il était l'un de ceux qui se pavanaient avec écharpe et cravate orange autour du cou. Il a même financé la « Révolution Orange » tout en espérant obtenir le poste de Premier ministre.

Malheureusement pour lui ce poste a été déjà promis à Ioulia Tymochenko.

Toutefois il a eu droit à un prix de consolation. Il est devenu Secrétaire de Conseil de Sécurité d'Ukraine.

Très vite il entra en conflit avec Mme le Première Ministre car depuis ce poste il contrôlait le gouvernement et sa chef.

Après que mouvement « Orange » a perdu des élections, rebelote, Porochenko arrive a amadouer Viktor Ianoukovytch et obtient le poste de Ministre de l'économie.

Une vraie aubaine car ce poste lui a surtout énormément aidé à développer son propre business.

Or, avec les premières difficultés de Ianoukovytch, chez Porochenko ça repart pour un tour. Il devient l'un des financiers de Maïdan tout en cherchant à lier des nouvelles alliances.

Après le knock-down politique que Vitali Klitschko a subi de la part des américains qui l'ont jugé pas à la hauteur et pas capable pour avoir des fonctions dirigeantes en Ukraine, Porochenko chercha à le « consoler » en lui proposant sa coopération et son aide pour qu'il devienne Maire de Kiev. En contrepartie Porochenko a obtenu le soutien du parti politique « Udar » dirigé par Klitschko.

Pire qu'une étoile filante, un météore ce Porochenko.

Origines de sa fortune

Son empire chocolatier Petro Porochenko l'a créé avec son père. Ils rachetaient des vieilles usines des gâteaux et sucreries en Ukraine dont ils ont par la suite réorganisés la fabrication. A la question d'où venait l'argent pour les investissements, les journalistes d'investigation affirment que c'est son père Alekseï qui le détenait, suite à ses magouilles du temps de l'URSS. Son père était à cette époque directeur d'un complexe industriel et pour des malversations financières condamné, il passé 5 ans en prisons.

Mais Porochenko a surtout fait prospérer ses affaires pendant qu'il était ministre de l'économie de 2010 à 2013. Il possède actuellement plusieurs fabriques de chocolat eu Russie. Depuis début de la crise en Ukraine ces usines en Russie on été confisquées, sans autres préavis, également ses comptes en banque sur lesquels il possédait 53 millions de Dollars.

Petro Porochenko est également propriétaire d'une chaîne de télévision en Ukraine, le « 5eme Canal »

Intronisation

Le 25 mai 2014 il est élu président d'Ukraine. Prêtera serment le 7 juin. Mais paradoxalement avant cette intronisation il effectua un voyage à l'étranger afin de faire sa promotion politique. Il s'en va donc en Pologne et en France. Cette démarche n'était ni spontané ni par hasard. Ses mentors ont voulu que Petro Porochenko fasse tout d'abord ses allégeances, en rencontrant à Varsovie le président américain Barack Obama et ensuite qu'il se rende en France.

Lui même a aussi souhaité rencontrer au plus vite ceux dont il attendait le plus grand soutien. Avant tout les dirigeants américains mais aussi leaders des pays européennes le plus influents qui ont ouvertement soutenus le coup de force brutal contre Ianoukovytch, le président légitiment élu.

Les médias ukrainiens largement acquis à la cause Porochenko ont abondement diffusé les photos et reportages TV de la rencontre Obama-Porochenko. Et comme cerise sur le gâteau ils ont martelé la phrase de Barack Obama que : « d'avoir choisi Porochenko comme président, le peuple ukrainien a fait preuve d'une grande sagesse ».

Dans cette affaire aucun de ces dirigeants n'a tenu compte que cette élection s'est faite qu'avec une partie d'électorat ukrainien et que tout l'est de ce pays les russophones n'ont pas participé aux élections et n'ont pas reconnu ce président.

Dès le départ de la campagne présidentielle, Porochenko est apparu le mieux placé aux yeux des américains. Victoria Nuland faiseuse de pluie et de beau temps en Ukraine, dès le début a écarté les deux autres candidats potentiels : Vitali Klitschko, pas à la hauteur et Ioulia Tymochenko jugée comme candidate usée et politiquement morte.

A la cérémonie de serment ont assistés 56 délégations étrangères. La délégation américains était représentée par Joe Biden, vice président. Vladimir Poutine n'a pas était invité et la Russe était représentée par Mikhail Zurabov, ambassadeur russe en Ukraine.

Cérémonie d'intronisation de Petro Porochenko

Il va sans dire qu'il s'agissait d'une élection bidouillée, qui a eu comme résultat : un président docile et serviable envers ses mentors. En somme un impérialisme occidental dans toute sa splendeur.

La pseudo crise ukrainienne a fait tomber les masques et le vrai visage d'Union Européenne est apparu. Une UE faite par et pour les américains. Elle ne sera jamais rien de plus qu'un dominion américain, un nain politique. Faisant preuve d'une obéissance aveugle envers les USA, force est de constater maintenant qu'elle serait capable d'aller jusqu'à faire la guerre à la Russie.

Concernant Petro Porochenko il est le synonyme même du côté pathologique d'un être humain et de sont rapport au pouvoir. Incompréhensible, difficile à expliquer comment un homme qui matériellement il a tout, même plus que ce qu'il lui en faut, autrement dit riche se lance dans la politique.

• Est-ce qu'il a péché par naïveté ou il a été abusé dans sa confiance ?

• Était-il victime d'un odieux chantage ?

• Est-il victime de ses propres pulsions et de son goût immodéré pour le pouvoir ?

Pour les personnes fortunées comme lui, entrer en politique, généralement, est un signe d'un ennui profond. Dans son cas une chose est sûre ; en quelque mois il s'est complètement fourvoyé et à présent il a sur les bras une guerre civile qu'il a provoqué lui même et sur sa conscience de milliers des victime civils et innocentes.

LE CLAP DE FIN

Simple jouet dans les mains de ses « conseillers américains » tout ce qu'il a décidé ou entrepris c’était toujours à son propre désavantage et surtout au détriment du pays qu'il dirige. Il refusa de tenir ses promesses électorales à savoir, commencer des négociations sur la fédéralisation de l'Ukraine et normalisation des relations avec la Russie. Il aurait pu ainsi devenir un héros et l'homme providentiel de l'Europe de l'Est.

Il a au contraire choisi de suivre les injonctions de « ses amis » américains et partir dans la direction opposée, celle de l'escalade. Et rien ne laisse présager qu'il pourra changer cette direction.

Tout d'abord sa tactique, sa manière saccadée dans les négociations était très rapidement percée par les russes. Cette manière d'agir en réalité est la même que celle utilisée par les américains lors de la destruction de la Yougoslavie.

Les russes ont aidé les régions de Louhansk et Donetsk a prévenir et empêcher que les troupes de Kiev ne profitent des périodes brèves de cessez le feu pour avancer et conquérir des nouveaux territoires.. En plus la stratégie ukrainienne qui consistait à prendre Donetsk et ainsi couper toute la région de la Roussie a était parfaitement décryptée déjà en juin 2014.

Deuxièmement, la contre-offensive de Kiev sur Illovaïsk au début du mois d'août 2014 fut un débâcle épique et mémorable pour eux. Les troupe de Kiev ont été laminées et plusieurs milliers de soldats faits prisonnier.

Troisièmement, la tentative des « merdias » occidentaux de propager des fausses nouvelles sur les prétendus « crimes russes » sur le terrain ont été un échec pur et simple. Le monopole global sur l'information des occidentaux est définitivement cassé et quasi toutes les tentatives de placer une « vérité arrangée » afin d'aider les autorités de Kiev deviennent presque impossibles.

Quatrièmement il était naïf pour les ukrainiens et leur président de croire que les USA et l'UE auraient des considérations pour l'Ukraine et qu'ils allaient se démener pour la sortir de ce gouffre économique et énergétique.

La réalité est biens plus crue ; les occidentaux s'en fichent si les ukrainiens meurent de faim et de froid.

Les USA et leur pendant l'UE n'ont pas besoins de Porochenko pour créer en Ukraine un état stable et prospère mais uniquement comme un simple outil dans leurs mains afin de provoquer un maximum de chaos et prolonger la durée de conflit en cours. Cela justifiera l'existence et introduction des nouvelles sanctions en espérant in fine provoquer « un Maïdan russe »

Les occidentaux sont sûrs et certains depuis le début que Porochenko est obéissant et prêt à se battre jusqu'au dernier ukrainien.

En utilisant Pravi Sektor son bras droit il tentera des nouvelles provocations tout en cherchant l'escalade afin d’entraîner dans le conflit directement USA et UE contre la Russie.. L'assassinat de Boris Nemtsov probablement s'inscrit dans ce contexte.

Il n’hésite pas à mentir à son peuple : les milliards de Dollars d'aide occidentale ne tarderont pas d'arriver et sauveront ainsi Ukraine de la faillite.

Il est désormais objet des enjeux qui le dépassent complètement, sur un chemin sans issue et il risque de finir soit devant la Cour Pénale Internationale (CPI) soit de se faire tuer par ses adversaires ou par ses propres troupes.

Pourquoi ?

Lors des festivités du premier anniversaire de Maïdan il s'est fait copieusement siffler par la foule et il a dû quitter précipitamment le parcours, sa famille d'un côté et lui de l'autre :

Sa famille au complet est depuis le début de cette année au moins, exilée à Londres. Trois des quatre enfants de Porochenko se trouvent déjà depuis un an en Angleterre. Les deux filles et le plus jeune fils sont inscrits dans un collège anglais près de Londres.

Depuis un certain temps déjà des nuages s’amoncellent sur Porochenko et son avenir à la tête d'Ukraine est de plus en plus bouché.

Les commandants du Secteur Droit, Dmitri Yarosh et Semen Semenchenkos lors d’une conférence de presse fin février dernier ont annoncé avoir installé le quartier général de cette organisation avec treize bataillons des volontaires nationalistes à Dnepropetrovsk. Ces bataillons sont sous commandement direct de Yarosh et Semenchenkos et indépendant de gouvernement ukrainien. Par la même occasion ils ont affirmé refuser toute solution pacifique au conflit dans l’est du pays.

Aussitôt après cette annonce fracassante le bruit persistant a couru sur un nouveau coup d'état en préparation à Kiev. Tout laisse à croire que Porochenko est en train de jouer ces dernières partitions. Avant le clap de fin.

Personnage aux multiples facettes, il s'accroche, essaie de rebondir, fait du délestage. Il a limogé Kolomoïsky, le puissant oligarque et ceci probablement pour faire plaisir à Joe Biden. L'oligarque ukrainien de plus en plus ombrageux devenait un concurrent sérieux au fils de ce dernier à la tête de consortium pétrolier ukrainien.

Remplacer Porochenko, les occidentaux, américains en particulier y ont songé, décidés même mais par qui ?

Arseni Iatseniouk, protégé de Victoria Nuland ; elle tient peut-être à son « Yats » mais alors avec lui ça sera la droite nationaliste avec son ami Dmitri Yarosh ?

Un autre oligarque ukrainien ?

Je pense plutôt qu'ils décideront pour l'option : personne en particulier et tout le monde en même temps. Comme ça il seront assurés d'avoir en Ukraine une lutte pour le pouvoir aux couteaux tirés, un bordel total.

Il faut être quelqu'un de complètement naïf ou un politicien aussi médiocre comme Porochenko pour croire que l'Occident veut du bien à l'Ukraine et qu'il cherche une solution juste et équitable.

Si l'Occident voulait vraiment traiter Ukraine et les ex-pays de l'Est, d'égal à égal il aura pu le faire bien avant. Lors de la chute du mur de Berlin en 1989 déjà !

Donc...

Filo...

Mars 2015

• Images source : Google