Un journal suisse donne à Marine Le Pen l’occasion de développer ses idées en politique étrangère
Marine Le Pen vient, en date du 21 février 2012, de donner une grande interview au journal suisse Le Matin, qui l'a publiée sous le titre "Freysinger trouve que je ne suis pas assez radicale avec l'islam".
Cette interview nous donne l'occasion de voir ce que pourrait être la politique étrangère d'une présidente patriote. La candidate s'y montre aux antipodes de la caricature que la propagande mondialiste cherche à dessiner d'elle. Ni hostilité aux autres ni fermeture : Marine Le Pen prend au contraire un plaisir visible à souligner longuement ce qui lui plait en Suisse. Pour autant, quand on arrive aux sujets qui fâchent, elle ne les esquive pas, elle les pose franchement sur la table, sans agressivité mais sans complaisance.
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Les thèmes abordés sont les suivants :
"Le Front national (FN) défend la votation populaire depuis trente ans, avec une belle persévérance. Et nous faisons même des émules, puisqu’elle est devenue un vrai thème de campagne… Le FN réclame un système d’initiative populaire qui, compte tenu de la population, devrait être demandé par 500 000 personnes. Je crois que c’est à peu près ce qui se fait en Italie et cela me semble correct. Entre la Suisse qui a une tradition systématique du recours au référendum et la France qui n’en a pas, il y a un juste milieu à trouver – encore faut-il respecter l’avis de ceux à qui on demande leur opinion."
Réponse : Rien n’est supérieur au peuple. Dans ce cas, il n’y a qu’à sortir de la convention qui nous contraint. Les traités internationaux n’ont aucune légitimité par rapport au peuple.
Question : Est-ce une position défendable auprès des autres pays ?
Réponse : Bien sûr. Ou alors, on décide que les peuples ne sont plus souverains chez eux et on entre dans une sorte de phase post-démocratique, oligarchique, où quelques-uns décident à la place des autres. Ce n’est pas ma vision. La démocratie est pleine de défauts, mais c’est encore le système le plus performant que je connaisse."
R : Et l’euro, il n’est pas coûteux pour notre pays ? La zone euro a eu la croissance la plus faible depuis dix ans et la balance commerciale de la France affiche 70 milliards de déficit. Pour retrouver notre compétitivité, on peut dévaluer notre monnaie. L’autre possibilité est de baisser les salaires et le système de protection sociale. C’est un choix. Moi je ne fais pas ce choix-là. D’ailleurs je ne suis pas inquiète, car tous les peuples vont se rendre compte qu’on leur demande des milliards, à perte, pour sauver cette monnaie.
Q : Vous parlez de la Grèce ?
R : Je prends les paris : ils vont jeter la Grèce hors de l’euro et ce sera catastrophique. Je défends une sortie progressive de l’euro. Pour la France, cela pourrait prendre six à huit mois, en concertation avec nos partenaires.
Q : Comment pouvez-vous convaincre l’Allemagne de mettre fin à l’UE ?
R : Je n’ai pas à les convaincre, puisque le peuple allemand est pour la sortie de l’Union selon les sondages.
Q : Et Angela Merkel ?
R : Elle a un peuple derrière elle, qui sait qu’au fur et à mesure que les pays font faillite, le seul qui va rester pour payer est celui qui se porte le mieux – l’Allemagne. D’ailleurs un certain nombre de pays sont prévoyants et réimpriment déjà leur monnaie nationale, l’Allemagne y compris, qui est en train d’en fabriquer en Angleterre.
Q : Des Deutsche Mark, vraiment ?
R :Oui, regardez sur Internet."
R : Je suis contre la binationalité, mais je peux parfaitement accepter une exception à la règle, c’est-à-dire une double nationalité de pays européens : franco portugaise, franco-suisse, ou encore franco-polonaise."
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