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Un nouvel « Iran-gate » pour empécher la réélection de Rafael Correa ?

Le président équatorien Rafael Correa a réagit samedi dernier, à l'occasion de son rapport hebdomadaire télévisé, aux propos d'un journaliste chilien, Patricio Mery Bell, évoquant l'implication conjointe de l'Agence centrale de renseignement états-unienne (CIA) et de l'Agence de lutte contre le narco-trafic (DEA) dans des activités illégales, notamment le trafic de drogues, dans le but de financer des opérations visant à déstabiliser le dirigeant équatorien et favoriser son échec aux prochaines élections présidentielles prévues pour le 17 février prochain. [1]

Correa a ainsi jugé "crédibles" les accusations du journaliste chilien envers les services nord-américains, qu'il a mis en lien avec les propos émis une semaine avant par Craig Murray, ancien ambassadeur britannique en Ouzbékistan, qui dénonçait l'allocation par la CIA d'un budget de plus de 80 millions de dollars dédié à éviter la réélection de Correa en février prochain, et ainsi casser la dynamique lancée par la réélection inespérée du dirigeant vénézuelien Hugo Chavez le mois dernier. [2]

Selon le président équatorien, ces rumeurs sont d'autant plus crédibles qu'il y a eu "des antécédents d'opérations de la part de la CIA, inconnues du gouvernement états-unien, visant à déstabiliser le gouvernement équatorien". Considérant que la CIA opère selon un "agenda propre", Rafael Correa a déclaré qu'il avait "confiance envers le gouvernement de Barack Obama, ainsi qu'envers sa secrétaire d'Etat Hillary Clinton", mais il éstime que "le gouvernement états-unien n'est pas au courant de ces opérations, ce qui ne veut pas dire qu'elles ne sont pas réelles". Il ajoute qu'outre la CIA, "d'autres fondations d'extrême droite nord-américaines participent au financement d'organisations civiles et indigènes équatoriennes afin de les inciter à déstabiliser le gouvernement équatorien par la critique".

Si elle s'avère vraie, cette rumeur ne serait sans rappeler l'affaire Iran-Contras, ou "Iran-gate", dans laquelle le pentagone fut impliqué dans la vente illégale d'armes à l'Iran afin de financer la contre-révolution sandiniste au Nicaragua dans les années 80.

Par ailleurs, selon l'ex-ambassadeur britannique, la victoire de l'opposition équatorienne aux élections du 17 février pourrait entraîner le gel de l'asile octroyé au fondateur de Wikileaks, Julian Assange, retranché depuis près de cinq mois dans l'ambassade équatorienne à Londres, et permettre ainsi son arrestation par les forces britanniques et son extradition en Suède puis aux États-Unis où il comparaîtra pour espionnage et terrorisme.


Lahcen Senhaji

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1 réactions à cet article    


  • wesson wesson 10 novembre 2012 16:56

    Bonjour l’auteur, 


    je crois que effectivement il y a une reprise en main des USA sur l’Amérique du Sud. Il y a non seulement l’Équateur, mais également ce qui se passe en Argentine, et ce qui s’est passé au Honduras. 

    C’est de toute manière un fait ancien que les états unis financent, par le truchement d’officines plus ou moins officielles et des ONG, des organisations visant à déstabiliser les pays qui ne leur plaisent pas. Exemple en Russie : l’USAID qui vient d’être foutu dehors par le pouvoir de Moscou.

    Il existe malgré tout une certaine expérience en Amérique du Sud sur ce genre de tripatouillage, espérons que les Equatorien ne seront pas dupes.

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