Une bonne chose, les experts venus d’ailleurs ?
Quelque 100 000 experts étrangers sont présents en Afrique. Cela peut sembler beaucoup, mais c’est tout de même quatre fois moins que le nombre total d’experts étrangers que la Chine dit accueillir chaque année (chiffres de 2006). Avec ses 915 millions d’habitants, en comparaison avec 1,3 milliard en Chine, l’Afrique est donc loin du compte en terme de parité.
La Chine a l’ambition d’édifier une société aux conditions de vie aisée. Pour réaliser son ambition, elle n’hésite pas à passer par l’expertise étrangère. Tout a été mis sur pied pour embaucher encore plus d’experts étrangers dans les années à venir.
Un tournant majeur a été pris en 2005, année où les Chinois se sont dotés d’une loi sur l’embauche des experts étrangers. L’objectif était très clair : tout faire pour que les cerveaux affluent en provenance de tous les coins du monde (La Chine introduira bien des experts étrangers pour son renouveau).
Pendant ce temps, ailleurs dans le monde, la présence d’experts étrangers est souvent perçue comme une menace. C’est d’ailleurs le discours dominant en ce qui concerne l’Afrique.
Or, les États-Unis se sont développés à une vitesse fulgurante au XXe siècle justement en accueillant les cerveaux provenant de l’étranger. La Chine fait de même, peut-être justement inspirée par ce qui s’est passé aux États-Unis.
Une des difficultés, expliquant la méfiance envers les experts étrangers dans plusieurs pays sous-développés, ne serait-elle pas l’impuissance par rapport à leur propre développement ? Ni les États-Unis ni la Chine n’ont de compte à rendre à personne en ce qui concerne leurs choix économiques, politiques, sociaux et culturels.
Un pays vraiment souverain peut recevoir sans crainte des experts étrangers sur son territoire. A contrario, un pays qui doit faire cautionner par l’étranger ses choix économiques, sociaux et culturels, et dont les choix politiques sont pratiquement à la merci de pouvoirs extérieurs, ne peut pas faire autrement que de de se méfier d’eux.
Une autre difficulté est sans aucun doute la faible scolarisation. La Chine est prête à accueillir des centaines de milliers d’experts étrangers parce que les Chinois, avec un niveau d’éducation plus élevé, ont soif d’apprendre et sont en mesure d’absorber les connaissances que possèdent ces experts.
Bien sûr, les conditions de vie ne sont pas à négliger. La Chine est un pays qui attire, malgré l’autoritarisme du gouvernement chinois. L’Afrique a contre elle l’image d’un continent aux systèmes de santé, aux infrastructures et à la sécurité déficients. Même les pays du Nord n’ont pas bonne presse.
L’Amérique du Sud et l’Amérique centrale ont aussi leur lot de difficultés, de même qu’une bonne partie de l’Asie centrale.
Peut-être bien qu’au fond, au-delà des causes que je viens d’évoquer pour expliquer la difficulté à attirer les étrangers, le principal facteur prédicateur de l’attrait d’un pays demeure-t-il le salaire offert ?
Je cherche toujours.
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