Une III° guerre mondiale pour des femmes ?
Une étude du British Medical Journal estime qu’il y a 32 millions de garçons de plus que de filles en Chine, un déséquilibre qui est une menace pour le futur. Comme en Inde, beaucoup d’hommes, déjà, ne trouvent pas de femmes pour former un couple puis une famille. Et un pays avec un fort excédent d’hommes est plus violent et plus agressif vis-à-vis de ses voisins, n’hésitant pas à déclarer des guerres pour aller se servir en femmes dans d’autres pays…
« Je donnerais toutes mes filles pour retrouver mon fils », affirmait en pleurs cette mère de famille chinoise dont le fils avait disparu. Lors de cette déclaration à la télévision, elle était entourée de ses cinq filles qui, par leur silence, semblaient l’approuver. Et comment n’approuveraient-elles pas cette réalité sociale qui remonte à la nuit des temps. Les vieux dictons sont là pour nous en rappeler tout le profond enracinement, tout autant que cette déclaration nous en rappelle la tragique actualité au XXI° siècle. Ainsi « mieux vaut un fils handicapé que huit filles en bonne santé » parce que « élever une fille revient à arroser le jardin du voisin », celle-ci, une fois mariée, partant dans la famille de son mari et s’occupant alors de ses parents. J’ai une amie chinoise qui vit à Paris et qui s’en va chaque année voir ses parents dans le Shandong pour s’occuper d’eux. Mais si elle le fait, c’est parce qu’elle est divorcée et non pas parce qu’elle ne respecte pas les traditions… Car une fille non mariée doit s’occuper de ses parents.
Le « handicap » d’avoir une fille dans certaines sociétés comme la société chinoise ou la société indienne ne serait qu’un fait culturel tragique induisant des comportements parfois criminels s’il ne menaçait pas la stabilité mondiale. Car, les conséquences risquent d’être beaucoup plus tragiques encore. Si l’on se réfère aux statistiques actuelles, il va y avoir, dans les années qui viennent, trente millions de Chinois qui ne trouveront pas de femmes et plus de soixante millions d’Indiens dans le même cas. Cela fait plus d’une fois et demi la population française ! Et encore ces chiffres sont sans doute sous-évalués car ne prenant en compte que deux pays aux statistiques imprécises en la matière, certes les plus peuplés de la planète, alors que la « surabondance » de garçons touche plusieurs autres pays du continent asiatique comme l’Afghanistan, la Pakistan, le Népal ou la Corée.
Au-delà d’une certaine compassion pour ces millions d’hommes qui devront demeurer seuls toute leur vie et de ses femmes qui vont subir une pression sociétale et physique de plus en plus forte, se pose la question de savoir comment on peut faire vivre des hommes dans une existence totalement déséquilibrée et, surtout, qu’ils n’ont pas choisie, pire, qu’ils subissent. On peut poser la question différemment : où vont-ils trouver des femmes ?
Car les enquêtes montrent qu’une société où il manque des femmes est une société plus violente, plus criminelle et plus dangereuse pour les femmes. Pour les femmes qui vivent dans cette société mais aussi toutes celles, étrangères, qui peuvent être victimes d’un trafic d’êtres humains allant de l’enlèvement pour le mariage à celui pour la prostitution. De même, un pays qui manque de femmes possède une armée plus nombreuse car le « surplus » d’hommes est généralement dirigé vers le métier de la guerre par les gouvernants pour canaliser leur agressivité vers l’extérieur de la société. Et cette dernière devient, de fait, plus agressive vis-à-vis de l’extérieur, lorgnant souvent les femmes qui vivent dans d’autres pays. L’histoire nous apprend d’ailleurs que des guerres se sont déclenchées pour le simple motif qu’il fallait aller chercher des femmes ailleurs. Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas être indifférents à la tragédie qui est en train de fermenter dans ces pays. Au-delà du déséquilibre qui risque de les affecter, c’est notre sécurité qui est aussi en jeu.
Alexandre Vatimbella
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