L’idée d’une monnaie unique regroupant plusieurs pays ne date pas d’hier dans le continent sud américain. Plusieurs tentatives ont vu le jour comme le « Sucre » de ALBA (Alliance Bolivarienne pour les Amériques), mais le projet d’une monnaie commune à véritablement pris de l’importance lorsqu’il a été introduit dans le cahier des charges de l’UNASUR. En effet, de nombreux pays se sont prononcés pour la création de cette monnaie (notamment Alan Garcia : « García plantea ciudadania y moneda común en Unasur », Evo Morales : « Morales propone una moneda suramericana », Hugo Chavez et Raphael Correa :« Discursos en pro de una moneda sudamericana ».
Aujourd’hui l’UNASUR a relégué ce projet à la nouvelle instance Latino Américaine qui est en train de se créer. Dans les 88 points d’actions définis lors de la déclaration de CANCUN, les 33 pays qui composent ce bloc ont proposé que des experts financiers puissent établir une étude sur l’impact de la création d’une tel monnaie pour l’ensemble de l’Amérique Latine et des Caraïbes.
Si les chefs d’États de ces pays sont favorables à cette idée, les experts financiers et politiques sud américains sont partagés.
Ceux qui s’opposent à cette idée comme Pérez del Peral, directeur de la faculté d’économie de l’Université Panaméricaine, mettent en avant le risque de perdre l’identité et la souveraineté sur la politique monétaire de leur pays respectifs. En effet, s’ ils établissent une monnaie commune, ils empêcheront toute possibilité de manœuvre sur la régulation du taux de change, pourtant si nécessaire en Amérique Latine pour diminuer la pression que représente pour eux la balance des paiements.
A contrario, d’autres économistes et hommes politiques tels que l’ex-president de l’Equateur et ancien secrétaire générale de l’UNASUR, Rodrigo Borja, pensent que ce projet consolidera l’intégration Latino Américaine et renforcera la puissance économique du bloc à l’échelle mondiale. Pour cela ils estiment qu’il va falloir ajuster les grands indicateurs économiques entre les pays membres de ce nouveau bloc.
L’étude va se poursuivre avec de nombreuses analyses et interventions d’experts jusqu’à la nouvelle réunion du bloc, a Caracas en 2011.
Il s’agit d’un projet d’une importance stratégique et l’équipe d’Unasur.fr suivra avec attention l’évolution de ce dossier.
Serge Sedille,
l’équipe d’Unasur.fr