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Accueil du site > Actualités > International > Une peine de mort cruelle et inhabituelle ?

Une peine de mort cruelle et inhabituelle ?

Scoop : une exécution capitale, ça fait mal !

Contre l’avis de ses membres les plus conservateurs (Samuel A., Alito Jr. et Antonin Scalia), la Cour suprême a décidé de suspendre l’exécution d’un condamné à mort au Mississipi en attendant de statuer sur un autre cas au Kentucky*. Pas sur le fond de la culpabilité du condamné, mais sur la forme de l’exécution : le cocktail chimique provoquant la mort par injection provoquerait des douleurs assimilables à une punition "cruelle et inhabituelle" et violerait ainsi le 8e amendement de la Constitution**.

Si je me réjouis naturellement de ce mini moratoire sur la peine de mort, il me semblerait tout aussi utile de se pencher sur d’autres cas de "cruel and unusual punishments" pratiquées par les Etats-Unis, en particulier dans le cadre de la prétendue lutte contre le terrorisme.

Le sulfureux Alberto Gonzales a décidément quitté à temps l’administration Bush : si on commence à prendre des pincettes pour des criminels jugés en plus ou moins bonne et due forme par la justice américaine, que penser des anonymes enlevés illégalement, privés de tout droit et torturés aux quatre coins du monde avec la bénédiction des membres les plus éminents du gouvernement à commencer par un commandeur en chef anciennement gouverneur du Texas et détenteur à ce titre des records d’exécutions capitales, avec le soutien sans faille de son conseiller de l’époque, un certain Alberto Gonzales ?

Envoyer des boys se faire déchiqueter en Irak au nom de la liberté et de la démocratie mais avec l’intention de renforcer la haine, le terrorisme et le fondamentalisme, cela n’aurait rien de cruel et d’inhabituel ?

Exécuter l’esprit critique d’un peuple tout entier en lui diffusant Fox News ou Rush Limbaugh à longueur de journées, cela n’aurait rien de cruel et d’inhabituel ?

En attendant, la chaise électrique n’aurait pour sa part rien de cruel et d’inhabituel... il est vrai qu’à l’ère du S.U.V. roi, une petite pointe de consommation d’électricité ne change pas vraiment la donne.

* Baze vs. Rees, et non Raze vs. Bees. La piqûre fatale attendra donc (ô taon suspends ton vol).

** "Excessive bail shall not be required, nor excessive fines imposed, nor cruel and unusual punishments inflicted"


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22 réactions à cet article    


  • seespan 31 octobre 2007 13:11

    @ auteur

    En effet l’injection lethale est une punition, il faut voir que les excecutions au etat-unis ne sont pas réalisé par des medecins ( ils n’ont ethiquement pas le droit, ils sont juste la pour constater la mort ). La mort par injection lethale est réalisé dans des conditions qui serait refusé legalements dans le cadre d’une clinique veterinaire.


    • stephanemot stephanemot 31 octobre 2007 15:32

      bonne remarque

      si l’exécuteur était un médecin, la contradiction sauterait plus encore aux yeux : les défenseurs de la peine de mort aux US militent généralement aussi contre le droit à l’avortement, contre l’euthanasie et contre la recherche sur les cellules-souche.

      la mort choisie, en somme : pour eux, l’homme n’aurait pas le droit de se substituer à Dieu et de décider de la vie et de la mort, à l’exception bien sûr de leurs petites sauteries entre amis (exécutions capitales, guerres majeures).


    • Julien Julien 31 octobre 2007 15:38

      Il faut savoir qu’en fait 3 produits sont injectés (ne me demandez par leurs noms) : un anesthésiant, un paralysant puis enfin du chlorure de potassium (qui provoque un arrêt cardiaque).

      Or, comme vous le faites remarquer, ces actes ne sont pas réalisés par des médecins, d’où d’éventuels problèmes de dosage qui peuvent transformer l’exécution en un réel calvaire.

      Cependant, je trouve qu’il y a un côté assez ironique à défendre l’idée d’une exécution « douce » et non douloureuse. Ca revient à dire « Je vais te tuer, mais ne t’inquiètes pas je ne te ferai pas souffrir ». Même si on pouvait exécuter quelqu’un à coup de caresses ça resterait une barbarerie pour moi...


    • seespan 31 octobre 2007 16:13

      C’est un probleme de constitution qui empeche toutes punition « cruelle ». Ce qui est interpreter comme soufrance physique. Par contre enfermer toutess une vie un prisonnier en quasi etat d’isolement ( voir la prison ou sont enfermé una bomber et zarkaoui ) ne pose pas de probleme. Ensuite que la peine de mort soit barbare, n’est aucun effet dissuasif, coute une fortune, ect ect ... .C’est une evidence.

      Mais les US sont tres ancien testament. Donc je ne vois pas les choses bouger.


    • (à seespan)

      « (...) La mort par injection lethale est réalisé dans des conditions qui serait refusé legalements dans le cadre d’une clinique veterinaire »

      Je dirais même plus, cher seespan, dans le domaine « vétérinaire », dans le domaine de morts affreuses, abominables (et néanmoins subventionnées par nos impôts et les subventions européennes, sic), appliquée aux animaux en général, et aux taureaux en particulier, la mort par banderilles est encore et toujours autorisée...dans les arènes.

      La preuve : tuer des taureaux, parait même que ça s’apprend à l’école :

      http://www.wmaker.net/fximageswebzine/Je-ne-pensais-pas-qu-on-puisse-autant-s-amuser-br-autour-d-une-tombe-_a29.html

      (moi non plus, je ne pensais pas que l’on puisse autant s’amuser autant autour d’une tombe...)


    • Il n’a jamais pu être prouvé que la peine de mort faisait baisser le taux de criminalité (ça se saurait...)

      Petit reportage photos sur mon blog, aux côtés d’Amnesty Internationnal, d’une manifestation à Marseille, en juillet 2007, contre la peine de mort aux Etats Unis.

      « Une image vaut mille mots » (proverbe chinois, sic...) :

      http://www.wmaker.net/fximageswebzine/index.php?action=galerie&subaction=album&id_album=13300

      François-Xavier Prévot, Marcheur-Photographe Marseille.


    • seespan 31 octobre 2007 19:56

      @ françois xavier

      Sur les corridats je me suis deja exprimés sur le sujet. Je n’ai jamais vue de corridas de ma vie, mais je trouves etranges de voir l’energie devellopé par leur adversaires et l’indifference totale que succite les conditions d’elevage des grands groupes alimentaire.

      Les taureaux de corridas on une vie de tres bonne qualité durand leur quatre année de vie. Les animaux d’elevage qui sont infinement plus nombreux beneficie seulement d’une mort plus rapide.

      Les seules connaissance que j’ai de la corridas sont tirés du livre d’hemigway « death in the afternoon ». Le seul que j’ai aimé de cet auteur.


    • (@ seespan)

      Cher seespan,

      L’essentiel est de s’engager pour une cause au moins, tant il est vrai que l’on ne peut pas marcher sur plusieurs chemins à la fois, mais il faut bien marcher sur un chemin au moins...

      Ce n’est pas parce que certains (dont je fais partie) militent contre la corrida, que d’autres, ne peuvent pas militer (pourquoi pas vous d’ailleurs ?) contre les conditions de vies et de morts extrêmement insupportables des autres animaux...

      Quand à Hemingway, je n’ai pas lu son livre, « Mort dans l’après-midi », mais on dirait qu’il n’était pas vraiment anti-corrida, Mmmm ?

      Je ne pensais pas que l’on puisse autant s’amuser autour de toutes ces tombes...

      http://www.wmaker.net/fximageswebzine/Je-ne-pensais-pas-qu-on-puisse-autant-s-amuser-br-autour-d-une-tombe-_a29.html

      PS : il y avait pourtant bien d’autres livres d’Hemingway bien meilleurs que celui-là...


    • seespan 2 novembre 2007 11:31

      @ françois

      Hemigway etait passionné de corrida, dans ce livre il en explique le fonctionnement. Ce n’est pas un roman.


    • 65beve 65beve 2 novembre 2007 12:01

      Bonjour,

      [Hors Sujet] : et l’abominable souffrance de l’espadon ?


    • Internaute Internaute 2 novembre 2007 15:30

      Mais si !

      Pour la simple que raison que celui qui est passé de vie à trépas ne tue plus personne. Il est trop facile de s’attendrir éternellement sur les criminels.


    • Cris Wilkinson Cris Wilkinson 31 octobre 2007 13:52

      On doit encore avoir des guillotines en réserve, on va leur envoyer.

      Mais c’est quand même fort, que des juges puissent aussi facilement casser des décisions de jury populaire, à croire que l’on volonté du peuple est secondaire dans les démocraties.


      • seespan 31 octobre 2007 14:11

        @wilkinson

        Façilement ? Non il y a cout politique non negligeable a s’opposer a la peine de mort. De plus cette dessision n’a pas etait prise a la légere mais apres examen, d’un dossier s’appuyant sur plusieur rapport et etude réalisé entre autre par des medecins.

        Aucune de metode utilié pour la peine de mort au etat-unis sur des civiles ( injection, gaz ou electricité ) n’est sans risque majeurs de douleurs intenses. Quitte a choisir je preferes le peloton d’execution ou la guillotine.

        A noter : en france la peine de mort à etait suprimée contre l’avis de la majorité de la population.


      • merlin7511 31 octobre 2007 16:43

        A noter surtout qu’il est hasardeux d’affirmer que l’abolition de la peine de mort en France s’est faite contre l’avis de la majorité des français.Cette croyance provient de sondages, or on connait la validité de ceux-ci. La seule fois où les Français ont été appelés à se prononcer sur la peine de mort, c’était (de manière indirecte) lors de la campagne présidentielle de 1981, puisqu’on leur proposait de choisir entre un partisan de la peine de mort (VGE) et un homme, Mitterrand, qui avait affirmé clairement et sans équivoque qu’une fois élu, il abolirait la peine de mort. Et les français ont voté pour lui.


      • seespan 31 octobre 2007 19:50

        pour mitterand le commentaire serait vrais si les français avait voté sur ce seul point, mais les programmes des deux candidat ne differer pas que sur cet element.

        La peine de mort etait secondaire pour le français face a d’autre question.


      • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 31 octobre 2007 16:40

        On parle de deux problèmes distincts. La mort est une fin et, par définition, ne participe pas de la vie. La peine de mort est un autre débat. La barbarie, c’est d’imposer la souffrance. Les façon de tuer sans faire souffrir sont connues. Ne pas les utiliser est un élément de cette abomination qu’est la culture américaine et qui a fait la synthèse entre la composante sado-masochiste intrinsèque au christianisme et les comportements pathologiquement individualistes hérités des scenarios de peuplement de son territoire.

        http://nouvellesociete.org/5168.html

        Pierre JC Allard


        • stephanemot stephanemot 31 octobre 2007 19:05

          OK pour les travers SM du Catholicisme, mais les Evangelistes US donnent plutôt dans le TM* et le cathodique : aux images sanguinolentes du crucifié à la sauce Européenne, il préfère une icône aussi familière et aseptisée que Santa Claus ou Ronald McDonald ; le croisement improbable d’un hippie et d’un officier de la Wehrmacht avec un mouton sur les épaules.

          * Trademark


        • Bobby Bobby 31 octobre 2007 18:18

          Bonjour,

          Très juste Pierre, faire souffrir ne se justifie en rien, c’est tout simplement du barbarisme !

          La société états-uniniènne possède un des plus hauts taux de criminopathie au monde..... Une simple comparaison présentée par Michael Moore entre les taux d’hommicide par arme à feu canadien et aux états-unis montre sans équivoque à mon sens, à quel point la « liberté » (d’entreprise) alliée à une justice sans compromis, peut générer comme « effets secondaires » (et je dirais même « primaires » ! tant la corrélation me semble directe).

          La mort de ses enfants, GI, Kurdes... et bien d’autres, civils et militaires par gaz, radiations, coktails chimiques ou même par le rire est inacceptable.

          Je serais heureux de participer à une société « citoyenne » qui respecterait à la fois l’individu et son contexte social... à l’évidence, nous en sommes loin... et il semble même admis que nous nous en éloignions... de plus en plus. Le rève de Thomas Moore ne se réalisera t-il donc jamais ?

          La direction « capitaliste » du monde presqu’entier me semble conduire à une impasse explosive à tous les niveaux... quand à la changer, c’est une autre paires de manches !... nécessaire et indispensable.

          Bien à vous.


          • passe-moi les jumelles 31 octobre 2007 20:16

            Je pense qu’enfermer un humain pendant 20 ans avant de lui donner une mort certaine est un acte de torture psychologique des pires qui soit. Même les nazis dissimulaient jusqu’au dernier moment le sort qu’ils reservaient aux juifs.


            • Bobby Bobby 31 octobre 2007 22:56

              faute de frappe : paire


              • blaireau 1er novembre 2007 18:00

                Passe moi les jumelles me semble avoir un bon mot simole et concis . J’ajouterai timidement que la mort etant irreversible et que l’erreur etant humaine selon la formule populaire bien connue ,le bon sens est dans l’impasse . D’autres expressions populaires sont aussi a rappeler a cet endroit comme oeil pour oeil dent pour dent . Le respect de la personne Humaine me semble dans l’interet de chacun ,de meme que le droit a la defense. En verite les comportements et les prises de position dans ce domaine s’inspirent la plupart du temps des convictions religieuses et la nous sommes hors de toute logique humaine la foi prime. Nous avons donc la un probleme sans reelle solution .

                Pour ce qui concerne l’amerique les etats qui appilquent encore la peine de mort sont ceux dans lesquels les religions d’origine consideraient la mort comme une sorte de reconciliation du supplicie avec sa victime une maniere de se racheter en le retrouvant dans l’au dela .

                Ce serait donc presque une faveur comparativement a la prison a vie ,a noter que cette conception a un peu evolue.

                On constate toutefois la persistance de la necessite pour le coupable de demander pardon aux victimes ou a leur famille ,de s’excuser de ses actes .

                On ne voit pas cette obsession de manifester un regret en France,elle pourrait meme paraitre choquante ou derisoire.

                Quand au caractere exemplaire de la peine il parait evident

                que ceux qui s’exposent a ce genre de condamnation ne sont pas a ranger dans la categorie des personnes raisonnables leur reponse a la logique est pour le moins aleatoire.

                www.ezfrench.com


                • Thomas Thomas 2 novembre 2007 07:46

                  Concernant le cocktail injecté, il s’agit dans l’ordre de Penthotal (anesthésiant) puis pancuronium (curare) puis chlorure de potassium, tous espacés de 30s.

                  - Le 1er est douloureux lorsque l’injection n’est pas strictement intraveineuse (ce qui est possible avec une perfusion mal posée)... et surtout moins efficace. Certains sujets ont en outre naturellement une moindre sensibilité.

                  - Le second crée une paralysie musculaire, y compris respiratoire, qui peut s’avérer très angoissante si le sujet est encore conscient. Mais au moins, il ne risque plus ni de se débattre ni de culpabiliser par ses cris le public venu le voir mourir.

                  - Le troisième est censé provoquer un trouble du rythme cardiaque fatal. Son injection, même correctement réalisée, est excessivement douloureuse.

                  - Les dosages ont peu d’importance à ce stade (beaucoup de tout)

                  Je vous laisse imaginer ce qui peut se produire lorsque la voie veineuse a été mal posée, que le produit diffuse non pas dans la veine mais en sous-cutané tout autour (très douloureux). Il se crée alors une sorte de réservoir qui diffuse progressivement et l’effet pharmacologique s’étale sur environ 30 minutes !!

                  Il y a des témoignages d’exécutions qui foirent ainsi (cas de Timothy Mc Veigh, l’auteur de l’attentat de l’Oklahoma building).

                  Avec l’esprit très « Ancien Testament » qui caractérise nombre d’Américains, notamment dans les « Red states », les états traditionalistes et républicains, où l’idée de douleur rédemptrice est solidement installée, un châtiment qui s’apparente à la torture est peut-être perçue comme « la cerise sur le gâteau », ce qui explique qu’on maintienne sans état d’âme pour des suppliciés humains ce que l’on interdit pour la pratique vétérinaire.

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