UNESCO : coup d’envoi d’une élection contestée
Les élections à l’UNESCO commencent aujourd’hui. Le Figaro rappelait la controverse autour du candidat favori, l’égyptien Farouk Hosni, indéboulonnable ministre de la Culture d’un régime dur, qui a largement démontré son incapacité à gérer une institution internationale oeuvrant en faveur du respect mutuel entre les peuples.
Après l’AFP, Le Monde et Libération, c’est au tour du Figaro, le quotidien français le plus diffusé, de s’interroger sur la candidature de Farouk Hosni à la direction générale de l’UNESCO, et du soutien de la France à ce personnage extrêmement controversé.
Un rappel, d’abord. L’UNESCO est une institution internationale créée en 1945 (mais elle avait déjà eu un ancêtre qui comprenait d’éminents membres comme Einstein ou Marie Curie), et son rôle s’est avéré précurseur dans de nombreux domaines, comme la culture ou le développement durable. L’élection, du 7 au 23 septembre, du nouveau Directeur Général, est donc un moment important : tous les Directeurs précédents ont marqué dans un sens positif l’institution et le respect des cultures différentes, aussi le risque de voir un candidat comme Farouk Hosni être élu dépasse l’entendement.
C’est tout d’abord l’histoire d’un ancien attaché culturel à Paris que rappelle le Figaro : "Pour mettre toutes les chances de son côté, Farouk Hosni va rester à Paris jusqu’à l’élection, prévue d’ici trois semaines. Il connaît bien la ville : il y a dirigé le Centre culturel égyptien dans les années 1970"... mais c’est oublier qu’il était en même temps au service des organes de sécurité de son pays comme un ancien ministre égyptien l’a confessé dans un ouvrage autobiographique.
C’est ensuite le rappel de ses sorties antisémites qui étonne le Figaro : "Farouk Hosni a provoqué la colère d’Israël et l’embarras des Occidentaux en répondant à un député islamiste qui le harcelait dans les couloirs du Parlement égyptien qu’il « brûlerait (lui)-même des livres israéliens s’il en trouvait dans les bibliothèques égyptiennes »". Un épisode que l’on a maintes fois relaté sur ce blog et qui laisse pantois : même Israël, pourtant sourcilleux, ne s’oppose plus à l’homme... ça sent le marchandage !
C’est enfin le soutien de Paris, capitale du pays des Droits de l’Homme (ou pas ?), pays hôte du siège de l’UNESCO et donc des élections qui vont s’y tenir. Après les signaux lancés par le Président Sarkozy, après l’incroyable interview de Bernard Kouchner par Elkabbach fin août, c’est maintenant le conseiller spécial de l’Elysée Henri Guaino qui serait l’auteur de la tribune de défense de Farouk Hosni parue dans le Monde... Le Figaro rappelle : "« En 2007, le président Moubarak a lourdement insisté auprès de Nicolas Sarkozy pour qu’il soutienne Farouk Hosni ». Même Jack Lang le soutient "qui a clamé son soutien à son « vieil ami » lors d’une visite au Caire - « l’Unesco a besoin d’un homme comme lui »... alors qu’en Egypte, les intellectuels sont réduits à l’état de faire-valoir et de caution morale à un ministre honni et corrompu.
Continuons la mobilisation.
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