USA, Prise du Capitole - Une victoire pour Donald Trump
Contrairement à l'analyse de la prise du Capitole véhiculée par les médias, Donald Trump en est le grand gagnant et s'impose comme l'homme politique le plus puissant d'Occident. Cette insurrection ouvre la voie à d'autres. Nous sommes entrés dans l'ère du populisme où la violence fait retour en politique.
Suite à la couverture médiatique des événements de ce 6 janvier 2021, j’ai décidé de vous proposer mon analyse aux conclusions diamétralement opposées à celles qu’on vous assène dans les médias. Je tenais juste à préciser en préambule qu’il n’est pas question pour moi de porter un jugement de valeur sur ces événements, je me contente d’essayer d’en tirer les conséquences et les leçons politiques à partir des informations disponibles à cette heure. Je m'excuse d'avance pour les fautes de frappes restantes, j'ai terminé tard et j'étais fatigué...
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Hier soir, nous avons vécu l’histoire, celle à laquelle nous ne sommes plus habitués : avec une majuscule.
Assis confortablement dans nos canapés de l’autre côté de l’Atlantique, nous avons découvert éberlués ce qu’on ne peut pas nommer autrement que le peuple en armes, dans la capitale de la première puissance mondiale, Washington aux États-Unis d’Amérique - et même plus précisément dans le lieu où siège le pouvoir législatif américain : le Capitole.
À tous les français, ces images auront rappelé immédiatement celle des Gilets Jaunes, cet autre peuple qui avait, lui aussi, pris les armes, il y a deux ans déjà, le 1er décembre 2018, pour aller conquérir glorieusement l’Arc de Triomphe au bout des Champs Élysées, dans la sidération générale de la classe politique et médiatique.
Si je rapproche ces deux événements, c’est parce qu’ils me semblent caractéristiques de la nouvelle ère politique dans laquelle nous entrons et qu’ils ont déclenché des réactions similaires, à savoir une union de classe entre les élites politiques et médiatiques pour les condamner unaniment en colportant une présentation des faits biaisée et une interprétation pauvre, alors qu’ils sont pourtant extrêmement riches en enseignements.
A l’inverse de la crise des Gilets Jaunes, Donald Trump nous avait pourtant prévenus.
Lors de son élection en 2016, alors qu’il était censé n’être, tout au plus, qu’un clown, il avait déjà surpris tout le monde en accédant à la Maison Blanche contre tous les pronostics - rappelons que par pronostics, il ne faut jamais entendre autre chose que l’avis de ces mêmes élites politiques et médiatiques qui définissent ce qui est attendu ou ce qui ne l’est pas, ce qui est une surprise ou ne l’est pas - grâce à une campagne populiste anti-élites qui lui permet de gagner le vote des classes populaires, c’est-à-dire celles-là même qui constituent, en France, les rangs des Gilets Jaunes.
Le 3 novembre dernier, alors qu’il était censé être mort politiquement, lui qui n’aurait jamais dû avoir de vie politique selon les commentateurs de la campagne de 2016, Donald Trump a réussi une incroyable résistance électorale, non seulement en ne se faisant pas battre avec l’écart initialement pronostiqué, mais en dépassant son score de 2016 et en atteignant le deuxième score le plus élevé de l’histoire de l’élection présidentielle américaine grâce à 74 millions de voix.
Là encore, la stupéfaction fut générale de le voir si haut - mais rapidement elle disparut dans le soulagement de le voir battu. C’était là baisser un peu rapidement sa garde.
Dès ce soir du 3 novembre 2020, Donald Trump annonce qu’il conteste le résultat de l’élection. Il le fait en utilisant d’un mot clé, le mot autour duquel tout va se cristalliser, le mot qui va remplacer celui même d’élection présidentielle et devenir le véritable enjeu : cette élection, ils nous l’ont « volé » ! Trump maintiendra cette ligne jusqu’au bout, malgré l’échec de tous les recours déposés, malgré la pression médiatique et politique, même au sein de son propre camp. Cette élection, il l’a gagnée. C’est un « vol ».
C’est dans ce contexte qu’a lieu la prise du Capitole du 6 janvier 2021.
Alors que les élites politiques certifiaient la victoire de Joe Biden, comme le prévoit la Constitution, dans l’entre-soi qu’est toute assemblée législative, qu’est le Congrès, séparé du peuple par les quatre murs du Capitole, Donald Trump, lui, dans le même temps, prononçait un discours non loin de là, celui-ci public, ouvert et accessible à tous par définition, lui permettant de rassembler des dizaines de milliers de supporters, et dans lequel, non seulement il contestait toujours la victoire de son adversaire, mais où son avocat Giuliani en appelait aux armes (« Let’s have trial by combat »).
De fait, le discours de Trump n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.
Je dirais même que le message est passé, il était suffisamment clair depuis novembre pour que tout le monde le comprenne sans que Trump n’ait jamais à le dire - n’ait jamais à dire : « prenez les armes ! »
C’est ainsi que les supporters venus spécialement pour l’événement de l’élection de Joe Biden ce 6 janvier, c’est-à-dire venus pour l’empêcher, se sont dirigés vers le Capitole où était en train d’avoir lieu ce qu’ils ne voulaient pas accepter : qu’on leur vole l’élection - ce que Trump leur avait raconté, que ce soit vrai ou faux.
Depuis novembre, Trump ne s’était pas contenté de dénoncer l’élection, c’est-à-dire de dénoncer les prétendues fraudes, mais, en qualifiant l’élection elle-même de « vol », en choisissant ce mot, dans une subtilité inouïe que seul l’inconscient peut percevoir et qui échappe à la conscience, le message subliminal de Trump était le suivant : s’ils ont volé l’élection, s’ils vous l’ont volé, ne vous laissez pas faire, et même, si vous le pouvez, allez le leur reprendre !
Idée de génie : ce que l’on vous vole, vous pouvez toujours le reprendre.
Ce n’est qu’une question de volonté.
Il suffit de le vouloir, de vouloir vraiment retrouver ce que l’on vous a volé, de vouloir le reprendre.
Comme ce qu’ils avaient volé, c’était l’élection, pour la leur reprendre, il fallait prendre le lieu même où avait lieu le vol : le Capitole.
C’est pourquoi les supporters de Trump ont envahi le Capitole, bravant les forces de sécurité, et même avant elles, l’obstacle psychologique de la force symbolique du lieu.
La prise du Capitole est la reprise par les supporteurs de Trump de ce qu’ils croient que les démocrates leur ont volé.
La conséquence, c’est que la prise du Capitole ne fut pas violente, elle ne pouvait pas l’être, car reprendre ce que l’on vous a volé n’est pas un acte de violence. C’est pourquoi les supporters de Trump étaient peu armés, et s’ils l’étaient, n’en ont pas fait usage, parce qu’ils se vivaient eux-mêmes non pas comme des séditieux, comme ceux qui venaient simplement récupérer ce qu’on leur avait volé. C’est la même raison pour laquelle non seulement les manifestants ne furent pas violents envers les forces de l’ordre qui gardaient le Capitole, et que celles-ci préférèrent de se retirer sans violence plutôt que de maintenir leur position coûte que coûte en tirant dans la foule, mais aussi qu’une fois à l’intérieur, ces dangereux séditieux décrits par les médias ne cassèrent même pas une chaise, se prirent en selfie dans les lieux du pouvoir auquel ils n’ont habituellement aucun accès et se livrèrent à une sorte de tourisme politique improvisé sous la forme d’une visite des lieux.
Aussi a-t-elle pris fin dans le calme, grâce à l’intervention de la garde nationale, dont on peut bien se demander pourquoi elle est venue puisqu’elle n’eut même pas besoin de faire usage de la force, comme si l’on demandait simplement à des usagers d’un service public de se presser de partir parce que le service allait fermer.
Voilà pour les faits.
Passons à l’analyse, et la première analyse à faire est la critique de l’analyse de l’événement faite par les journalistes et les politiques.
Le premier élément qui frappa tout téléspectateur, c’est l’unanimité de la condamnation de l’événement - tout tient d’abord, en première approche, c’est-à-dire comme première manipulation, à faire porter la condamnation sur l’événement lui-même, sans même encore savoir de quoi on parle, ce qu’il s’agit de condamner dans l’événement.
Officiellement, ce qu’il y a de condamnable dans cette prise du Capitole, c’est l’usage de la violence.
L’inénarrable Laurence Haïm, après nous avoir signalés qu’elle arrivait sur les lieux, nous assurant ainsi que la situation redevenait sous contrôle par sa seule présence, se livra à la description d’une foule haineuse, composée selon elles de « paramilitaires », ultraviolents bien évidemment, nous promettant d’une manière tout à fait ambiguë que nous allions assister à des événements d’une extrême violence, alors que ces événements étaient censés à la fois avoir déjà eu lieu et être en train d’avoir lieu.
Depuis, nous attendons toujours des nouvelles des actes de violence, voire de barbarie, tant promis.
Cela ressemble furieusement à une fake news.
Et pourtant, tous les médias, américains comme français, toute la classe politique, américaine comme française, condamnent universellement cet événement parce qu’il serait violent. Même Jean-Luc Mélenchon eut son mot pour la paix universelle, assurant de son soutien tous les sénateurs américains, ceux-là même qu’ils traitent habituellement d’impérialistes. A n’en pas douter, c’est la violence insoutenable des images d’un homme au masque de vache au milieu du Congrès américain qui le mena à cette extrêmité qu’est l’amour pour ses ennemis.
De la violence, la condamnation tombait ensuite sur Donald Trump - mais c’est là que la comédie de la réaction commençait à laisser entrevoir qu’elle n’était peut-être pas tout à fait honnête sur ses motivations réelles.
Car, si vous voulez comprendre ce que signifient les événements de ce 6 janvier 2021 au-delà de l’écran de fumée journalistique, il faut percevoir dans les mots, dans le ton de la voix, dans les formules choisies, le mélange de peur et de fascination que Donald Trump provoque en eux, c’est-à-dire pour cette personne qui est considérée comme responsable de cet événement considéré comme condamnable.
L’essentiel de la manipulation médiatico-politique en cours consiste à faire croire ceci : la prise du Capitole, comme suite logique du refus de Donald Trump de reconnaître sa défaite depuis le 3 novembre 2020, est son échec final, c’est-à-dire sa mort politique.
Il n’en est rien.
Les médias avaient déjà tenté de faire croire que Donald Trump est l’homme le plus détesté d’Amérique au cours de la campagne de 2020, ce que l’on sait faux grâce aux sondages ; aujourd’hui, ils tentent de faire croire qu’il est mort politiquement à cause de cet événement, à cause de ses partisans, à cause de la prise du Capitole.
Cette analyse est fausse et c’est la raison pour laquelle j’ai décidé d’écrire cet article : non seulement Donald Trump n’est pas mort politiquement, mais il est bien vivant, plus vivant que jamais.
J’irai même plus loin : Donald Trump sort victorieux des événements de ce 6 janvier 2021.
Certes les médias et une partie de la population détestent Trump - pour, parfois, de très bonnes raisons, comme par exemple la peur de la violence politique -, mais ça, ce n’est pas nouveau. Toute la comédie consiste d’ailleurs à faire croire que ceux qui le calomnient aujourd’hui ne le calomniaient pas déjà hier, que ce qui s’est passé les a fait changé d’avis.
De ce point de vue, la prise du Capitole ne doit pas nous faire penser à la tentative de putsch des ligues fascistes en février 1934, elles qui firent usage de la violence et furent réprimer violemment également, mais au 21 avril 2002, lorsque Jean-Marie Le Pen est arrivé au second tour de l’élection présidentielle française. Là aussi, la même unanimité dans la condamnation avait surgit d’un coup en se parant du nom commode de « front républicain ». Vingt ans plus tard, ce front n’a jamais été aussi fragile et le Front national n’a fait que croître. L’unanimisme contre Trump n’est donc en rien la démonstration de sa mort politique. C’est peut-être même la meilleure preuve du contraoire.
Si cet événement ne fait que confirmer la détestation de Trump par les médias, cet événement n’est pas un événement de plus, un coup d’éclat de plus de ce personnage sulfureux qu’est Trump.
C’est un coup de maître.
Non seulement Donald Trump ne sort pas mort de ces événements, mais il en sort renforcé, je dirais même élevé, hissé au-dessus de toute la classe politique occidentale, à un niveau où aucun autre homme politique ne peut le rejoindre.
Car, que s’est-il passé ?
Sur le seul ordre d’un homme, Donald Trump, une foule, armée en partie, s’est dirigée, a pris le Capitole contre les forces de l’ordre qui le gardait et a occupé ce lieu du pouvoir législatif américain.
C’est dire que cet homme politique, à lui seul, peut, quand il le souhaite, s’il le souhaite, déclencher une insurrection contre le pouvoir d’État.
Aucun autre homme politique en Occident n’a un tel pouvoir, une telle autorité. Les partisans de Trump ont fait ce soir la démonstration qu’ils étaient prêts à le suivre jusqu’au bout, qu’ils étaient potentiellement prêts à mourir pour lui. C’est inouï !
Trump ordonne, ses supporters exécutent - les politiques et les médias, eux, tremblent.
Ce n’est donc pas une défaite, mais une démonstration de force.
Un détail le révèle : les médias ont beaucoup insisté lors des événements sur le fait que les sénateurs et tous les officiels réunis pour procéder à l’élection de Joe Biden ont dû être mis en sécurité.
Autrement dit, ils ont eu peur, physiquement, de se faire agresser, voire de se faire tuer.
La classe politique américaine s’est retrouvée l’arme sur la tempe.
Et au bout du fusil, il y avait le peuple.
C’est ça l’événement politique de ce 6 janvier 2021.
Toutes les émissions spéciales, les commentaires journalistiques et les communiqués politiques de tous les pays du monde ne cherchent qu’à cacher ce fait que la classe politique américaine a été prise en otage par son propre peuple, en parlant exclusivement des fausses accusations de fraudes du camp Trump, ce qui est totalement secondaire.
Le peuple est venu chercher ses élites là où elles exercent habituellement le pouvoir sans être dérangées, les forçant à se replier dans leurs derniers retranchements - ceux-ci ont un nom : le service d’ordre, quelques gardes du corps armés, rien de suffisant à empêcher leur exécution.
C’est ça qu’il faut retenir de ces événements : quand bien même les motivations des supporters de Trump étaient sans fondement parce que l’élection ne leur a pas été volé, cela, on s’en fiche éperdument, et si l’on vous en parle, c’est seulement pour vous divertir de l’essentiel, à savoir que des membres du peuple sont entrés en arme dans un lieu de pouvoir pour réclamer ce qu’ils croyaient qu’on leur avait volé.
On peut appeler révolte cette sorte de braquage politique par lequel un peuple en armes demande des comptes à ses élites politiques. C’est l’acte le plus hautement politique, à l’origine de tous les régimes politiques, dont le nôtre - il prend alors le doux nom de révolution. Son retour signifie le congé donné à la forme à laquelle est aujourd’hui cantonnée la démocratie : le respect d’une procédure, l’élection.
C’est quand on a compris cela qu’on peut tirer les enseignements plus larges de cet événement, au-delà de l’Amérique.
Les événements du 6 janvier 2021 confirment notre entrée dans l’ère du populisme marquée par le retour de la violence politique sous la forme d’insurrections des peuples contre leurs élites dans les pays occidentaux.
C’est pourquoi il ne s’agit pas d’événements isolés, ni d’accidents de l’histoire.
Ils ne disparaîtront pas avec Trump - qui, de toute façon, ne va pas disparaître.
Les médias vont essayer de vous faire croire que ce n’est qu’une erreur qu’il faut vite oublier.
Je vous affirme au contraire que ce type d’événement va se reproduire.
En Amérique ou ailleurs.
Pour le comprendre, on n’a ni besoin de le vouloir ni d’être devin, il suffit de comprendre que la crise de la démocratie que nous vivons n’est pas due à des manifestants qui se livrent, une fois tous les cinquante ans, à des actes de violence, mais à une caste qui a volé, non les élections, mais le pouvoir au peuple.
Car, en prétendant qu’ils avaient volé l’élection, ce que les supporters de Trump prétendaient, c’est qu’ils avaient volé la démocratie.
C’est ça que le peuple est venu reconquérir, reprendre.
Et c’est pourquoi, après avoir envahi le Capitole, les manifestants n’ont rien fait de plus, parce que la démocratie est immatérielle, ce n’est pas un bien que l’on peut accaparer, c’est un rapport de force.
Prendre le Capitole, c’est uniquement recréer un rapport de force avec les élites pour montrer que, si c’est nécessaire, ou mieux, quand on le juge nécessaire pour une raison X ou Y, potentiellement fausse, alors, nous reviendrons, nous reviendrons reprendre ce que vous nous avez volé.
C’est-à-dire : « désormais, on vous surveille ».
Le populisme se laisse définir par une affirmation : « les élites nous ont volé la démocratie ».
Et ce soir, les supporters de Trump ont montré au monde entier comment il faut s’y prendre quand on veut la reprendre.
Ce message n’est pas adressé uniquement aux politiques américains.
Comme tel, c’est-à-dire seulement en tant que rappel aux élites politiques de la source à laquelle ils tirent leur pouvoir, à savoir le peuple, il est adressé à toutes les élites politiques du monde entier.
En France, il entre en écho avec celui des Gilets Jaunes prenant l’Arc de Triomphe.
Le retour de la violence en politique n’est que la conséquence de ce vol premier de la démocratie par les élites.
Soit les élites acceptent le retour à la démocratie, soit le peuple cherchera à la reprendre par la violence.
Telle est l’alternative.
De ce point de vue, le Brexit est un modèle de résolution démocratique de la crise de la démocratie : les élites anglaises ont fini par accepter de se soumettre au résultat auquel elles étaient opposées et qui était sociologiquement le choix du peuple.
A l’inverse, en France, depuis 2005, nous savons que les élites n’acceptent plus le principe démocratique.
Toute la manipulation médiatique consiste à faire croire que c’est le peuple qui refuse la démocratie en basculant dans la violence pour récupérer ce qu’on lui a volé.
C’est pourquoi, face à ces images venues d’Amérique, les élites politiques français ont tout à fait compris le message.
Elles ont regardé les supporters de Trump entrés dans le Capitole comme si c’était des Gilets Jaunes qui entraient à l’Élysée.
Leur empressement à prendre la défense des élites américaines vient du fait qu’elles ont ressenti dans leur chair la peur de voir le peuple en armes en France, comme il y a deux ans, mais en pire.
On peut s’attendre dans les années qui viennent à de nouvelles lois afin d’endiguer la possibilité de tout mouvement social ou politique spontané.
C’est en cela que les événements de ce 6 janvier 2021 sont hautement politiques et auront des conséquences incalculables : les supporters de Trump ont réussi à faire changer la peur de camp.
Les élites commencent à avoir peur de ce qu’elles méprisaient hier : le peuple.
Elles commencent à se méfier.
Parfois, elles le disent ouvertement.
Plus souvent, de manière indirecte : comme ce soir, dans la « condamnation de la violence ».
Dans la désignation du peuple comme une foule sanguinaire.
Ce soir, dans le monde occidental, singulièrement en Amérique et en France, les élites ne se posent qu’une question, qu’ils n’osent même pas se poser ouvertement et à haute voix, mais bassement et entre eux, dans le « OFF » des plateaux de télévision : s’ils sont capables de prendre de force le Capitole, jusqu’où iront-ils la prochaine fois ?
« De quoi le peuple est-il capable ? » est devenue la question politique de notre temps.
Tout le monde connaît la réponse à cette question, mais elle nous fait tous peur : c’est l’insurrection réellement armée (pas comme ce soir) et donc le coup d’Etat.
Cette possibilité hante désormais le monde politique.
***
En l’espace de deux ans, les ploucs des deux côtés de l’Atlantique auront plus fait trembler le pouvoir que toutes les manifestations de l’intersyndicale depuis cinquante ans, que tous les professionnels de la révolution et les rebellocrates institutionnels.
C’est parce qu’un événement politique majeur s’est produit : le peuple est de retour dans le jeu.
Aujourd’hui, Donald Trump est l’homme politique le plus puissant au monde, bien plus puissant que Joe Biden, plus puissant que s’il avait été réélu président des États-Unis, car nombreux sont les présidents à s’être faits réélire, mais aucun n’a jamais commandé une invasion du Capitole par une foule sur leur seul ordre.
Singulier homme politique qui n’aura jamais autant triomphé qu’en perdant dans les urnes.
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