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Vers une normalisation des relations russo-américaines ?

118141885.jpg L’administration américaine a envoyé un signal très fort en déclarant vouloir reprendre le dialogue russo-américain sur toutes les questions d’intérêt commun, et ce signal a été entendu. C’est en guise de réponse aux propos du vice-président américain Joe Biden, qui s’est exprimé hier à la tribune du conseil de sécurité de l’OTAN, que le vice premier ministre russe Sergueï Ivanov a adressé cette phrase prometteuse dans l’optique d’une normalisation des relations russo-américaines, fortement compromises en raison des incidents géopolitiques qui sont survenus cet été dans le Caucase. Cette prise de contact entre les deux hommes laisse par ailleurs envisager qu’un compromis sera prochainement établi afin de mettre un terme à la "crise des missiles", qui avait empoisonné les relations entre Russes et Américains dans le courant des deux derniers mois.

Obama : une politique étrangère basée sur le dialogue
D’un point de vue général, l’élection de Barack Obama à la Maison Blanche a incontestablement inversé une tendance qui n’incitait pas à l’optimisme sur le dossier délicat que constitue les relations entre les deux super-puissances du siècle dernier que sont la Russie et les Etats-Unis. En conformité avec la politique internationale d’ouverture et de dialogue que prône Barack Obama, son vice-président Joe Biden a posé les bases de la nouvelle relation que l’administration américaine compte établir avec la Russie, affirmant que le moment est venu d’appuyer sur le bouton de redémarrage et de réexaminer les nombreux domaines dans lesquels nous pouvons et devrions travailler ensemble. Ce désir de renouer le dialogue avec la Russie a d’ores et déjà porté ses fruits puisque la "crise des missiles" est en passe de prendre fin, après deux mois de passes d’armes à haute tension. Le dialogue entre les deux parties a lui aussi été engagé, Barack Obama ayant pris sept jours après son intronisation, l’initiative d’appeler Dimitri Medvedev.

La "crise des missiles" sur la voie de la résolution
Ce remake de l’affaire de la baie des cochons avait été engendré par un projet de défense américain qui prévoyait l’installation de dix missiles intercepteurs en Pologne, couplés à un système de radar, quant à lui basé en République Tchèque. L’administration américaine avait justifié ce déploiement en invoquant la menace que constituaient à terme, les états voyous tels que l’Iran ou la Corée du Nord. Reste que Moscou avait livré sa propre interprétation des choses en affirmant voir dans ce bouclier américain en Europe de l’est une menace directe pour sa sécurité, annonçant en guise de réponse, et cela le lendemain de l’élection de Barack Obama, la mise en place de missiles Iskander, d’une portée de 300 kilomètres, dans l’enclave de Kaliningrad.

Cette escalade verbale semble aujourd’hui sur la voie de la résolution, Barack Obama ayant dès son investiture appelé son homologue russe pour tenter de solutionner cette problématique, qui a quant à lui précisé par le biais de M.Ivanov que s’il n’y avait pas d’intercepteurs installés en Pologne et en République tchèque, comme le prévoyait la précédente administration (américaine), il est clair qu’il n’y aurait pas de Iskander à Kaliningrad.

L’entrée controversée de la Géorgie dans l’OTAN
Première source de tensions entre la Russie et les Etats-Unis, la volonté d’autonomie des anciennes républiques de l’URSS n’est pas acceptée par la Russie, d’autant plus que certaines d’entre-elles, à l’image de l’Ukraine, de la Géorgie et des pays baltes, œuvrent pour un rapprochement avec les Etats-Unis. En première ligne, la Géorgie a déjà exprimé son désir d’autonomie vis-à-vis de la Russie, en se portant candidate à l’adhésion à l’OTAN ; adhésion, qui, en dépit de nombreuses déclarations affirmant le contraire, se trouve aujourd’hui compromise en raison de l’incursion russe en Géorgie, survenue l’été dernier.

Effectivement, l’adhésion de la Géorgie à l’OTAN contraindrait les autres états membres de l’organisation à déclencher une guerre si la Géorgie venait à être attaquée, et donc, si le conflit de l’an dernier venait à être réédité, à entrer en conflit avec la Russie. Or, cette dernière ne se montre pas encline à laisser la Géorgie se rapprocher de l’occident, alors que la république caucasienne est un pays de transit important des gazoducs russes ; en cas d’entrée de la Géorgie dans l’OTAN, les Etats-Unis et l’Europe possèderaient un important moyen de pression pour dissuader les russes de recourir au traditionnel moyen de pression gazier dont ils ont fait bon usage ces dernières années.

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6 réactions à cet article    


  • plancherDesVaches 10 février 2009 15:21

    Hmm.. vos informations ne semblent, si je peux me permettre, n’être qu’une conjoncture dans un rapport de force qui contient des données plus larges en terme de politique.

    - Les US ont toujours voulu acheter les pays limitrophes de la Russie pour l’isoler.

    - Les US ont eu aussi besoin de certains pays limitrophes pour mieux contrôler les pays jugés "terroristes" par eux.
    Les Russes ont juste profité de la période de flottement des élections pour brouiller un peu les cartes.
    Les US sont, pour l’instant, obligés d’adopter un discours plus diplomatique avant de regagner le terrain perdu par d’autres moyens.

    Sur Le Monde, une carte mondiale intéractive montrait les relations entre les US et les pays du Monde. Mais elle a disparue.... vive le net smiley


    • delamothe delamothe 10 février 2009 19:26

      J’aime bien votre "volonté d’autonomie des anciennes républiques de l’urss.Autonomie". Vous voulez parler des mouvements orange financé par les ricains , ou du président georgien qui n’est qu’un agent à peine caché de la cia.Le peuple ne décide rien dans tout cela. Et puis les russes et les ricains n’ont plus aucun interet à se battre et depuis que les mafieux fascistes sont au Kremlin l’indépendance de la russie n’est qu’une escroquerie pour faire peur au petit enfants d’europe. Regarder les ces bandits pret à s’allier contre l’Iran ou la Chine.Car la russie et les Etats Unis c’est surtout deux anciens empire sur le déclin.


      • Alexandre 10 février 2009 19:50

         Quelques petits oublis dans l’exposé des différends entre les Etats-Unis et la Russie (bien compréhensibles de la part d’un rédacteur aussi jeune).
         La tension entre les deux pays ne date pas de la guerre en Ossétie du Sud d’aôut dernier mais remonte, au moins, à la dénonciation unilatérale par l’administration Bush du traité Start 2 qui organisait le désarmement nucléaire conjoint. Elle s’est amplifiée lors des ’révolutions de couleur" en Géorgie puis en Ukraine, directement financées par la NED (émanation de la CIA) et par la fondation de Georges Soros. Les Russes ont eu le sentiment que les USA voulaient les encercler avec des régimes à leur botte. ( On se demande bien pourquoi ?)
         Cette tension a été réactivée quand Bush a décidé d’implanter un système anti-missiles , prétendument destiné à surveiller et contrecarrer les fusées intercontinentales iraniennes ( qui n’existent pas) et alors que la Russie avait proposé d’implanter un système commun avec les USA dans une station de radars qu’ils possèdent au Kasakhstan ( beaucoup plus proche de l’Iran). Les Etats-Unis ont poliment refusé. ( On se demande aussi pourquoi ?)
         Le dernier épisode en date de cette montée de tension a, en effet, été l’agression de Saakahsvili contre la population civile d’Ossétie du Sud, qui est russophone et russophile et qui bénéficiat d’une indépendance de fait depuis la guerre de 92. Cette agression destinée à terroriser les civils ossètes et à faire fuir vers le nord ceux auraient échappé au carnage a eu lieu juste après une visite de Dick Cheney et alors que l’armée géorgienne était encadrée par des instructeurs américains dont certains ont été tués lors des combats. L"invasion" de la Géorgie par la 54ième armée russe n’été qu’une réplique pour sauver des civils et n’a fait que détruire le potentiel militaire de la Géorgie autour de l’Ossétie.
         Il n’y a pas de gazoduc russe qui transite par la Géorgie. Il y a un oléoduc BTC qui relie l’Azerbaïdjan à la Turquie.
         
         Ces précisions apportées à votre excellent article, je me permets de vous demander :
         Les 14 ans, c’est pour quand ? ( c’est deux fois l’âge de raison )


        • stef stef 10 février 2009 20:37

          Dommage que les missiles Iskander aient une portée aussi réduite...

          Vladimir, vu qu’ils ont une précision d’environ 20m, tu pourrais pas viser un certain batiment à Paris où ’habite’ un truc bling-bling ? Bien sûr, il faudrait augmenter un peu la portée du missile, mais je fais confiance à KB Machinostroyenia pour résoudre ce problème très simple.

          Merci d’avance !


          • abersabil abersabil 12 février 2009 08:56

            Une normalisation de dupes, bien entendu en se regardant en chien de faїence, les US n’ont jamais eu de scrupules, d’où la méfiance de l’ours !


            • ilian amar 14 février 2009 15:31

              pragmatisme sur fond de banqueroute financiere !
              ou changement de politique grace au nouveau président mais que fera le prochain ?
              quoi qu’il en soit on tourne pas la page en claquant des doigts

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