Vers une refonte du Moyen-Orient
Il est devenu proverbial que la « guerre enfante l’Histoire ». Mais, au Moyen-Orient, c’est aussi la paix qui a sa part de lion dans le traçage des contours de la région et la composition des blocs et des alliances. Car, dans une région, qui connaît une kyrielle presque non discontinue de conflits, la moindre trêve, le plus bref cessez-le-feu ou la lueur la plus éphémère d’espoir représentent en soi une donne. Un tournant.
Le cours des événements va crescendo, avec une courbe tendant vers, sinon de l’accalmie, à une période de retenue.
En effet, les dossiers en suspens paraissent en voie de « liquidation ».
Tout a commencé avec le Liban. Des accords de Doha, à la formation d’un gouvernement gouverment d’union nationale, en passant par la confirmation de Michel Suleiman dans le poste de président Président , le spectre d’une énième guerre civile s’écarte. D’ailleurs, l’échange de prisonniers entre le Hezbollah Hizbollah et Israël a pris l’allure d’une fête nationale, avec un Walid Jumblatt évoquant l’exploit d’avoir poussé Israël à lâcher du lest et des Forces libanaises Libanaises se précipitant au chevet de Samir Qintar, ennemi d’antan.
Pour ce qui est de la Syrie, le leadership a le vent en poupe. Le Sommet de Paris pour la Méditerranée a permis de sortir Damas de son isolement. Et c’est, symboliquement, la France qui a lui a jeté la bouée de sauvetage, après près de trois ans de relations glaciales. Et, cerise sur le gâteau, le président Président Bachar Assad est convié au traditionnel défilé tradionnel défil du 14 juillet, fête nationale de l’Hexagone. Cette bouffée d’air pour la Syrie intervient au moment même où la Turquie offre ses bons offices, pour une éventuelle reprise des négociations directes entre Damas et Tel-Aviv.
Pour sa part, l’Iran ne semble pas en marge des événements. Après plusieurs mois de guerre médiatique avec l’Occident, le ton baisse d’un cran. Et, les Etats-Unis, quiEt, les Etats-Unis, qui se préparent à une échéance électorale majeure, s’ouvrent timidement au seul survivant de l’Axe du mal. C’est, d’ailleurs, son secrétaire d’Etat adjoint, William Burns, qui siège désormais aux âpres négociations sur le nucléaire iranien. Washington n’exclut pas, non plus, l’établissement d’un bureau diplomatique à Téhéran.
Face à cette ouverture américaine, l’Iran riposte fort amicalement.
Dans une déclaration inhabituelle, Esfandiar Rahim Mashaie, vice-président chargé de l’Organisation du tourisme, déclare : "Aujourd’hui, l’Iran est l’ami du peuple américain et du peuple israélien. Aucune nation n’est notre ennemi dans le monde et cela est un honneur pour nous ».
Secundo, développements obligent, on assiste, actuellement, à la remise en cause du parrainage des blocs d’alliance d’antennes locales.
Depuis l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, en février 2005, et surtout après la prise de la bande de Gaza par le Hamas et la guerre entre Israël et le Hezbollah, pendant l’été 2006, on distinguait deux bloc : le premier avec pour membres l’Iran et la Syrie ainsi que deux antennes, l’une au Liban - le Hezbollah - et l’autre dans les Territoires occupés - le Hamas -. Le second comporte l’Arabie Saoudite, l’Egypte et la Jordanie avec deux antennes également, toujours au Liban, le camp Hariri et son courant du 14 Mars, et dans les Territoires occupés, le Fatah.
Dans l’état actuel des choses, force serait de se demander : quel avenir pour le Hezbollah et le Hamas, avec un semblant d’ouverture américain vis-à-vis de l’Iran et une « pacification » de la Syrie ?
Il est légitime, dans ce même ordre d’idée, de s’attarder sur les horizons du camp Hariri et du Fatah, en l’absence d’un parrain de taille.
Face à ces revirements, il reste tout de même une constante dans la région et pas des moindres.
Au moment où tout semble en voie de résolution, la question palestinienne demeure suspendue, probablement jusqu’aux élections américaines. Pourtant, c’est ce dossier-là justement qui doit être la priorité des priorités. Mais, cette perspective paraît fort lointaine, les problèmes intérieurs menaçant Israéliens et Palestiniens faisant défaut. Du coup, l’embellie « diplomatique » de la région ne profite pas aux plus profonds de ses maux. Mais, la refonte est de mise et elle ne manquera pas d’avoir des répercussions sur le conflit et les perspectives de paix.
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