Vive Nelson Mandela
Un grand de ce monde vient de changer de résidence. Dans la nuit du jeudi 5 décembre 2013, nous apprenons par la voix de l’actuel président sud-africain, Jacob Zuma, s’exprimant à la télévision : « Notre bien-aimé Nelson Mandela, le président fondateur de notre nation démocratique, nous a quittés. » Un déménagement, même silencieux comme celui de Nelson Mandela, occasionne beaucoup de bruit. L’un de mes professeurs, Antoine Vittez, disait : « Je suis fait du bruit des autres ». C’est cela aussi Tata Nelson Rolihlahla Mandela. Une existence bien remplie et honorable faisant de lui, un model de dignité et de justice. Il serait inconvenant de verser des larmes, dérisoires pour un être de sa dimension.
Madiba a consacré sa vie à la lutte contre l’un des plus grands fléaux de l’humanité moderne : L’apartheid. L’esprit de Nelson Mandela, désormais libéré du corps d’un individu, rejoint la pureté céleste. Il appartient à toute l’humanité arc-en-ciel. Il s’en va, nous laissant en héritage une image de sagesse et de sainteté.
Seulement, en ce qui concerne la date du départ, Mandela semble avoir hésité entre partir en 2013 ou partir centenaire dans cinq ans. Il est vrai que dans ce dernier cas, il aurait ajouté à son palmarès une distinction supplémentaire, mais qui sait si secrètement, il n’avait pas déjà atteint le rang des centenaires ? Sa date de naissance, 1918, est une date écrite. Ne perdons pas de vue que l’écriture ne représente la vérité que dans un monde à l’envers.
Il est heureux, et nous devons nous en réjouir, que Mandela ait choisi de partir maintenant pour donner à l’année 2013, toute la plénitude de sa trinité.
Le départ de Nelson Mandela, le 5 décembre, la renonciation du pape Benoît XVI, le 28 février, et l’élection de François le 13 mars, sont trois événements suffisants pour faire de l’année 2013, une année exceptionnelle dont le souvenir et sans doute les effets pourraient être, nous l’espérons ardemment, bénéfiques.
Car, il ne faut pas se le cacher, l’humanité amorce aujourd’hui un tournant des plus dangereux : Un changement de civilisation avec tout ce que cela comporte d’anxiétés et d’inquiétudes. Le problème qui se pose aujourd’hui avec acuité est celui du pouvoir. Nulle part au monde, il n’existe de pouvoir suffisamment crédible pour susciter un consensus.
Ce que Mandela, le pape François et le pape Benoît XVI ont de commun, c’est la crédibilité, la confiance qu’ils inspirent à tous, et surtout, cette capacité de renoncer au pouvoir. Le non-attachement au pouvoir du pape Benoît XVI et du pape François, gratifie le monde entier, pas seulement le Vatican et la communauté chrétienne, de la bénédiction de deux papes. Nelson Mandela, seul homme politique capable de créer un consensus mondial autour de sa personne, plébiscité en Afrique du Sud, s’est retiré du pouvoir après son premier mandat.
Nelson Mandela, en associant son nom aux noms des deux papes (Benoît XVI et François), ne voulait-il pas faire de son départ une action utile comme pour dire au monde que pour être digne d’exercer le pouvoir, il faut-être capable de s’en détacher ?
morytraore.com
Abidjan 6 décembre 2013
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