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Vladimir Poutine : « J’étais un pur produit absolument réussi de l’éducation patriotique soviétique. »

L’« éducation patriotique soviétique » avouée par Vladimir Poutine comme une caractéristique déterminante de sa personnalité politique était-elle celle que dénoncent en permanence l’Occident et tout spécialement la France ? Et, pour le dire très directement : était-elle celle qui s’accommodait du Goulag ?… De ce terrible Goulag qui – selon ce que nous racontent divers spécialistes – se distinguerait très peu des camps d’extermination nazis ?…

Autant le dire tout de suite : je n’irai certainement pas dans cette direction-là. Je crois même qu’à suivre Vladimir Poutine au fur et à mesure de son évolution dans la compréhension des grands phénomènes venus frapper l’Union soviétique puis la Russie, nous serons assez rapidement conduit(e)s à porter un regard totalement neuf sur ce personnage essentiel dans l’histoire de la formation de l’« éducation patriotique soviétique » qui fait de Vladimir Poutine l’essentiel de ce qu’il est dans la dimension politique mondiale d’aujourd’hui : Joseph Staline.

Or, la biographie de Vladimir Poutine, pour autant qu’elle nous est connue, nous permet d’établir aussitôt des liens très intenses entre son illustre prédécesseur au Kremlin et lui-même.

Arrivons-en aussitôt aux lendemains immédiats de la chute du mur de Berlin (9 novembre 1989) et à ce que Frédéric Pons (« Poutine  », Calmann-Lévy, 2014)nous apprend de l’évolution de carrière de notre homme :
« De retour d’Allemagne de l’Est en janvier 1990, Poutine est recruté à la mairie de « Peter [Saint-Pétersbourg]  ». Il s’installe dans l’immense et magnifique palais Smolny […]. » (page 29)

Historiquement, cela n’a d’abord l’air de rien… Mais Smolny, c’est déjà toute la Révolution d’Octobre ! Qu’on en juge tout simplement à travers les propos de l’auteur que nous suivons ici :
« C’est à Smolny que s’installa le premier soviet de Petrograd pour diriger l’insurrection bolchevique d’octobre 1917. Lénine y commanda l’assaut contre le Palais d’hiver et, plus tard, le Parti communiste local y installa son siège. » (page 37)

Au moment où il pénètre dans ces lieux où les clameurs de la montée au firmament du prolétariat ne se sont peut-être pas encore vraiment tues, Vladimir n’a que trente-huit ans, et lorsqu’il s’installe à l’endroit qu’on lui désigne, il ne peut rien ignorer de ceci qui ne peut que le troubler au plus haut point :
« Dans les années 30, Kirov, de son vrai nom Sergueï Mironovitch Kostrikov, avait son bureau à deux pas de celui de Poutine. » (page 37)

Kirov, dont l’assassinat, en 1934, avait apporté la preuve que, désormais, l’opposition à la ligne léniniste retombait dans les violences criminelles qui avaient conduit autrefois les socialistes révolutionnaires à la tentative d’assassinat perpétrée contre Lénine lui-même (30 août 1918)

A notre tour, pénétrons, sur les pas du jeune Vladimir Poutine, dans ce lieu où un grand rêve du prolétariat mondial a commencé de se réaliser :
« De part et d’autre de l’entrée monumentale, derrière les colonnes, des grandes inscriptions en bronze accueillent encore les visiteurs : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous » ; « Le premier soviet de la dictature du prolétariat ». Plus loin dans le parc, les bustes de Marx et Engels sont face à face, avant une statue de Lénine, comme si rien n’avait changé avec la fin de l’URSS. » (page 38)

Mais le corps de Vladimir Poutine n’avait pas besoin de venir à cet endroit pour éprouver une solidarité physique avec le monde du travail en usine. Suivons-le maintenant, alors qu’il n’était encore qu’un jeune homme :
« Grand sportif, futur champion de judo, Poutine s’entraîne régulièrement à l’école sportive de l’avenue Kondratievsky, dans la vieille zone industrielle qui borde la gare du nord-est. Pour s’y rendre, il passe par la perspective Nevski, l’Amirauté, le palais d’hiver, la forteresse Pierre-et-Paul, le célèbre panorama touristique de Saint-Pétersbourg. Ensuite, son tram ou son bus traverse une zone faite d’entrepôts, d’usines, de garages. » (page 39)

Et que dire de sa parole, des mots qui lui viennent à la bouche, des mots qu’il couche sur le papier, sinon ce que nous en dit Frédéric Pons lui-même :
« « À la différence de Gorbatchev, pour qui il fallait réécrire tous ses textes, chez Poutine il n’y a aucun mot à corriger dans ses discours  », témoigne un ancien membre de son cabinet. » (pages 32-33)

Or, phénomène que nous devrons garder à l’esprit aussi longtemps que faire se pourra…
« Ce sont aussi des mots et un ton que l’on comprend du premier coup à l’usine métallurgique Evgorod, sur Moskovsky Prospekt où son père travaillait, comme dans toutes les autres usines du pays, au siège du KGB de Leningrad et dans les autres casernes de la grande Russie. » (page 33)

C’est-à-dire que ce sont les mots mêmes du prolétariat ouvrier, paysan et soldat, de ce prolétariat qui, en Union soviétique et jusqu’à la mort de Joseph Staline (5 mars 1953), a exercé la dictature des travailleurs.

Mais il y a beaucoup plus encore au plus profond de cet homme que nous commençons enfin à bien mieux pouvoir cerner. Il y a des liens très charnels dont nous aurions grand tort de sous-estimer la puissance :
« Vladimir Poutine est lui aussi indirectement lié à l’histoire du Parti communiste, par son grand-père, cuisinier à Pominovo, un modeste village au sud-est de Moscou. Connu et apprécié, il devint, après 1918, le cuisinier personnel de Lénine, quand les soviets décidèrent, le 12 mars 1918, de faire de Moscou la capitale de la République socialiste fédérative soviétique de Russie – elle sera ensuite déclarée capitale de l’Union soviétique, le 30 décembre 1922. À la mort de Lénine, le grand-père de Poutine ne quitte pas les cuisines du pouvoir. Il passe même au service de Staline, qu’il va servir jusqu’au bout en évitant les purges, avant de se retirer dans un sanatorium du Parti, à Ilinskoye. » (pages 37-38)

Vraiment, la famille de Vladimir Poutine n’aurait-elle fait qu’alimenter les appétits criminels de deux monstres dont on voudrait nous dire qu’ils sont à l’origine de la mort d’une centaine de millions d’êtres humains ?…

(NB : Pour entrer davantage dans la réflexion conduite ici, et l’étendre à des questions bien plus vastes, je recommande que l’on s’inscrive dans le groupe « Les Amis de Michel J. Cuny » sur Facebook.)


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15 réactions à cet article    


  • leypanou 7 janvier 2017 19:29

    dont on voudrait nous dire qu’ils sont à l’origine de la mort d’une centaine de millions d’êtres humains ?… : ressortir ce chiffre bidon ne peut que dévaluer l’article.

    Et dire que des milliers de Français ont acheté ce livre !!!


    • La mouche du coche La mouche du coche 7 janvier 2017 20:08

      « Vladimir Poutine est lui aussi indirectement lié à l’histoire du Parti communiste, par son grand-père, cuisinier ... (qui) .... devint, après 1918, le cuisinier personnel de Lénine, ... à l’origine de la mort d’une centaine de millions d’êtres humains "
      .

       smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley 
      ça c’est sûr que cela prouve tout ! Peut-être que le grand-père servait à Lénine des cuisseaux de prisonniers du goulag, on ne sait pas. 
       smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley 

    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 7 janvier 2017 21:15

      Nos z’élites z’occidentales ne savent plus comment dénigrer la Russie et Poutine...

      Elles feraient mieux de se demander à quoi ont servi toutes ces années au service de l’ Empire du Bien, à jouer les carpettes de la Maison Blanche, à soutenir les néo nazis de Kiev et les « gentils égorgeurs modérés et immodérés »...
      Elles passent désormais pour ce qu’elles sont : les idiots utiles de l’ Empire du mal.


      Bilan, les pays européens, en plus de se compromettre dans des guerres illégales, ne comprennent même pas que l’Occident a perdu toute crédibilité aux yeux du reste de la planète. Mais nos z’élites ne reconnaissent jamais qu’elles ont fait fausse route et parié sur le mauvais cheval.
      C’est à ça qu’on les reconnaît...

      « 2016 - l’ Année de la Russie »
      Mes condoléances !


      • JC_Lavau JC_Lavau 8 janvier 2017 06:26

        @Fifi Brind_acier. Les zélites de la France en font bien d’autres : elles militent dans toute leur presse aux ordres que  « Réchauffement climatique anthropique ! Méchants gaz à effet de serre ! Méchant dioxyde de carbone ! Acidification des océans ! La banquise aura totalement disparu en 2014 ! Montée des eaux, l’Himalaya est menacé ! Pauvres ours blancs ! Il y aura cinquante millions de réfugiés climatiques en 2010 ! Oups ! En 2020 ! Oups ! En 2050 ! Enfin très prochainement, quoi ! Sortir du nucléaire ! Brancher plein d’éoliennes sur le réseau ERDF !... »

        Idiots utiles de BP, Shell et Rockefeller. En plus d’être les idiots utiles de la CIA et du lobby israélien.

      • Yvance77 Yvance77 8 janvier 2017 07:12

        Poutine est un pur produit de la nation russe dans ce qu’il y a de noble à savoir l’armée. Poutine est surtout cela un militaire avec pour socle le ciment de la mère patrie.

        Nous avons eu De Gaulle, d’autres états ont eu les leurs ... aussi rien de condamnable ni rien d’anormal. Il doit être jugé sur la protection qu’il offre à son pays ... et là il n’est pas le plus manchot et sait y faire.


        • escoe 8 janvier 2017 19:42

          @Yvance77 Poutine est un pur produit de la nation russe dans ce qu’il y a de noble à savoir l’armée. Poutine est surtout cela un militaire avec pour socle le ciment de la mère patrie.

          N’oublions pas que Vladimir Poutine est né et a grandi dans une ville en reconstruction après avoir subi le siège le plus meurtrier de l’histoire. Comme beaucoup de russes de son age il est resté marqué par les récits de ses parents et de son entourage.
          https://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_de_L%C3%A9ningrad


        • devphil devphil 8 janvier 2017 10:20

          Tiens il y avait longtemps que la désinformation n’avait pas été prodigue par Cuny...


          Philippe 

          • eric 9 janvier 2017 09:57

            Ce n’est pas de la désinformation ce sont des hypothèse. Smolny, c’est là ou on faisait du goudron, puis ce fut un collège pour jeunes filles de bonne famille ( voir le film Katia...). Et pendant beaucoup plus longtemps.
            On pourrait aussi imaginer Poutine en puceau effarouché, en jeune fille extraction.

            Quand on sait que Monsieur De Robespierre fut boursier du Roy dans l’équivalent pour jeunes hommes à Paris, le Lycée Louis le Grand et que Lénine était un Aristo. On peut aussi emmètre l’hypothèse que ce sont un peu toujours les même qui envoie le populo au casse pipe pour des résultats discutables et que Cuny est sans doute d’origine Noble ;..


          • politzer politzer 8 janvier 2017 17:03

            Je tiens à informer les lecteurs de ce torchon chié par un ignare anti communiste payé ou bénévole que Soljenistsyne le principal contempteur du système soviétique a été soigné et guéri de son cancer dans ce même goulag. Mon’père déporté 2 ans à Dachau n a pas eu la chance d être aussi bien traité par la racaille nazie que ses geôliers soviétiques pour son typhus exanthématique. La criminilisation de l urss vise à détourner les’peuples du socialisme dans une,période de révoltes contre la dictature de,l oligarchie servie par la quasie totalité de la caste politique à son service.


            • Michel J. Cuny Michel J. Cuny 8 janvier 2017 17:14

              @politzer
              Je tiens à t’informer que tu ne sais pas lire...
              https://unefrancearefaire.com/2016/09/13/le-mensonge-ukrainien/


            • devphil devphil 8 janvier 2017 17:52

              @Michel J. Cuny

              Une bonne fois pour toutes on ne peux pas justifier ses écrits par des liens vers des écrits que l’on a soi même mis en ligne ou par la petite qui demange 

              Cela s’appelle de l’honnêteté intellectuelle et le respect du lecteur , des notions bien loin de cet auteur dont le seul but est la vente de ses livres... ! 

              Philippe

            • devphil devphil 8 janvier 2017 18:22

              @Michel J. Cuny


              Et toi tu ne sais pas écrire ................

            • jonnygrobiday 27 juin 2017 16:43

              @politzer
              Demeuré dogmatique, t’as pas l’impression de chier toi-même ton révisionnisme de coco ?
              Va demander aux Russes blancs et aux prêtre orthodoxes quels hôtels de luxe ils ont fréquenté en Sibérie, pauvre xxxxx !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


            • AmonBra QAmonBra 9 janvier 2017 13:53

              Merci @ l’auteur pour le partage.

              Le système de castes français rend impossible l’émergence d’un fils d’ouvrier à la tête de l’état et ceci est intentionnel.

              D’où le fait que V. Poutine est vu comme un dangereux alien et ne peut être compris, ni même toléré, par notre très oligarchique et non moins ploutocratique grande bourgeoisie.

              Seuls les Peuples peuvent le comprendre et c’est ce qui se passe, aussi bien en Russie qu’ailleurs dans le monde.

              Le président russe est donc bien le produit de l’ex système communiste soviétique, et le chef de l’état russe en est totalement conscient.

              Question : Combien d’hommes politiques de grande valeur, issus du Peuple, le système français a t il empêché l’émergence et combien de temps cela va t il encore durer ?

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