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La Suisse s'est prononcée à
50,3% des voix, ce dimanche 9 février 2014, en faveur de la limitation de l'immigration de masse, et de l'instauration de quotas d'ici 3 ans.
Le taux de participation de 56 % démontre l'intérêt des suisses sur la question de l'immigration.
La paranoïa de l'étranger touche aussi la Suisse.
Le parti de droite populiste (UDC) à l'origine du référendum peut se réjouir de ce résultat troublant et paradoxal.
Fini le temps de la neutralité Suisse !
La Suisse a financé des centaines de millions d'euros pour intégrer les nouveaux pays de l'Union européenne où elle réalise 60 % de son commerce extérieur.
L'offensive lancé par l'Union européenne contre l'évasion fiscale et le vote sur l'accord FATCA sur la levée du secret bancaire a-t-il été le catalyseur d'une fronde ?
Ces résultats sont une douche froide à l'approche des élections européennes du 25 mai.
Les cantons francophones avaient massivement rejeté l'initiative du référendum alors que les cantons germanophones l'avaient plebiscité.
A l'exception des villes de Zoug, Bâle-ville et Zurich la Suisse allemande a voté pour tandis que la Suisse francophone a voté contre à seulement 19 000 voix d'écart.
Pourtant, le taux de chômage en janvier 2014 est stable à 3,5 %.
Le taux de croissance est à 1,9 %.
En dix ans, plus de 700.000 étrangers sont venus s'installer en Suisse, dont une majorité d'Européens (français, portugais...) ce qui n'a pas perturbé les bons indicateurs économiques.
Réelle hausse "inquiétante" de l'immigration ou fantasme ?
A travers ce vote, la Suisse montre les divisions qui existe entre la Suisse Romande et la Suisse Allemande dont les conséquences réelles sont difficiles à entrevoir dans ce climat d'incertitude.
On ose y penser mais dans le pire des cas, la Suisse se divisera-t-elle comme la Belgique ?