Washington envoie ses espions en Amérique latine

Des espions, comme au temps de la Guerre froide... Selon le quotidien colombien El Tiempo, généralement bien informé, les Etats-Unis déploient depuis plusieurs semaines d’importants moyens de renseignement, techniques et humains, en Amérique latine. Le niveau de cette présence serait le même que celui qui prévalait à l’époque de la rivalité entre les Etats-Unis et l’URSS. John Negroponte, directeur de l’ODNI qui coordonne les différents services de renseignement états-uniens, confirme que son pays accroît ses ressources dans le monde hispano-américain ainsi qu’en Afrique.
Cette initiative aurait été décidée par le président George W. Bush lui-même, et consisterait à considérablement développer le renseignement humain grâce à la création d’un réseau d’agents et d’informateurs. El Tiempo ajoute qu’un important programme d’interceptions et de communication reposant sur des avions et des sous-marins complète le dispositif humain. La presse britannique affirmait récemment que le sous-marin nucléaire USS Virginia se trouvait dans la région afin de contribuer à "la guerre contre le terrorisme." Le bâtiment a navigué pendant près de 90 jours dans le Bassin carribéen...
L’intérêt que les Etats-Unis portent à leur arrière-cour s’explique par la présence réelle ou supposée de groupes terroristes dans la fameuse zone de la triple frontière entre Brésil, Paraguay et Argentine, par le basculement à gauche du continent sud-américain, à l’exception notable de la Colombie, par la pénétration chinoise en Amérique latine, par la diplomatie pétrolière et les ambitions nucléaires du Vénézuela...
Plusieurs
indices indiquent que l’Amérique latine redevient un sujet de
préoccupation politique après avoir été considéré, pendant une quinzaine
d’années, comme un laboratoire économique par les Etats-Unis : le
Département d’Etat accentue ses critiques contre le régime du président
vénézuelien Hugo Chavez, et l’a dernièrement accusé d’avoir des affinités idéologiques
avec les terroristes. Autre souci pour Washington, Fidel Castro, Hugo
Chavez et le président bolivien Evo Morales ont procédé samedi dernier à la signature d’une alliance à La Havane, et Cuba montre des signes de rapprochement avec l’Iran...
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