Zimbabwe : Robert Mugabe et Ban Ki-moon à couteau tiré
Nous sommes rendus à trois semaines après le scrutin, toujours pas de résultats malgré les pressions des organisations internationales. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, n’en pouvant plus, est une fois de plus entré dans la danse. Mugabe veut certainement jurer par son pouvoir.
Le temps s’écoule à pas de géant au Zimbabwe comme dans le reste du monde. Cependant, l’on ne saurait à ce jour présumer une promulgation rapide des résultats des urnes, puisqu’un sempiternel nouveau décompte des suffrages des électeurs est en cours dans plusieurs régions du pays. La Commission électorale du Zimbabwe (ZEC) a ordonné un nouveau comptage de tous les scrutins du 29 mars (présidentiel, législatif, sénatorial et municipal) dans 23 des 210 circonscriptions du pays, alléguant d’irrégularités. Le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), principal parti d’opposition, avait officiellement remporté les législatives dans 21 de ces 23 circonscriptions, et la Zanu-PF dans les deux autres.
Ce n’est donc plus un secret pour personne que le dictateur président veut tenir parole. En effet, il l’avait déclaré à l’ouverture du scrutin que personne ne dirigerait ce pays tant qu’il vivrait. Attendons donc, si vous le permettez, que la mort fasse son travail. Voici ce qui sonne comme un scandale aussi bien pour la classe opposante zimbabwéenne que pour les Occidentaux, d’autant plus que le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a fait une sortie tonitruante hier en déclarant qu’il est inadmissible que les résultats des élections ne soient pas encore proclamés. Il demande que cela soit fait très rapidement. Il faut dire que cette seconde pression onusienne vient après celle du 1er avril dernier où Ban Ki-moon, demandait que le décompte des voix à la suite des élections au Zimbabwe se déroule "dans la plus grande transparence".
A l’issue de cette opération au Zimbabwe qui s’affiche comme celle qui attire le plus de regard, on ne dirait pas le pourquoi, c’est toutes les représentations et organisations internationales (Union européenne, Union africaine, l’ONU, la SADC), qui s’adonnent à cœur joie. La dernière en date est l’organisation des chefs religieux du Zimbabwe qui demandent également la publication des résultats.
La situation est des plus surchauffées. On risque de s’acheminer vers une guerre fratricide sans fin. Un bateau chinois chargé d’armes et de munitions a été intercepté sur les côtes de l’Afrique du Sud, puis détourné vers une destination inconnue. Le bateau a d’abord tenté de débarquer son chargement à Durban, en Afrique du Sud, la semaine dernière, mais un juge sud-africain a finalement refusé le transit d’une telle cargaison et il est reparti en direction de Luanda. Puis les Etats-Unis ont demandé à la Chine de rappeler le navire et de renoncer à de futures livraisons d’armes au Zimbabwe, frappé par un embargo de la part des pays. La Chine a déclaré que le navire chinois An Yue Jiang qui devait assurer une livraison d’armes « totalement légale » au Zimbabwe pourrait renoncer à honorer ce contrat. Le leader d’opposition Morgan Tsvangirai ne croit plus en l’intercession du président sud-africain, M. Thabo Mvuyelwa Mbeki. En attendant, les populations ne savent à quel sein se vouer, tant la cherté de la vie frappe de plein fouet le monde entier, comme vient de l’annoncer le Programme alimentaire mondial (PAM).
Gabriel Haïpam
Ecrivain citoyen reporter
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