Bulle 2.0 ?
Quelques signes semblent montrer que l’on tendrait à recommencer comme en 14. Ci-dessous quelques conseils de prudence.
Selon RBC, citée par Silicon.fr, MySpace vaudra 15 G$ (milliards US$) en 2009. Elle s’appuie pour cela bien sûr sur l’achat de MySpace par News Corp pour 0,6 G$, mais surtout sur une valorisation actuelle de Google à 120 G$, et de YouTube et FaceBook à 1 G$.
Il y a évidemment deux risques dans cette analyse.
La première, c’est bien sûr de surévaluer déjà Google. Cette société a réalisé les chiffres d’affaires suivants :
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2004 : 3 G$
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2005 : 6 G$
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2006 : prévisions entre 8 et 9 G$
avec les bénéfices suivants :
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2004 : 0,4 G$
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2005 : 1,9 G$
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2006 : prévisions autour de 2,5 G$
Sur les douze derniers mois, son chiffre d’affaires est de 8,2 G$ et son bénéfice de 2,1 G$. A 120 G$ d’estimation, son P/E actuel est de 59,2. La capitalisation a été multipliée par quatre en douze mois. Un tel P/E suppose que Google se dirige relativement rapidement vers un bénéfice annuel d’environ 8 G$. Il reste du chemin à parcourir. L’essentiel des revenus proviennent actuellement de la publicité par référencement. Ce n’est pas impossible, mais à ce prix, ça reste assez spéculatif.
Le second risque dans cette analyse, c’est que Myspace et YouTube n’ont pour l’instant pas de modèle économique.
Google en a trouvé un solide, mais dont on ne connaît pas le plafond. Il ne s’applique pas à YouTube : pourquoi payerait-on le référencement d’une vidéo, sachant que celle-ci ne déclenche a priori aucune vente ? C’est le sujet que va avoir à résoudre Gideon Yu, juste débauché de chez Yahoo.
Plus généralement, il n’y a encore aucun modèle économique clair à la vente d’immatériels sur Internet. Si tout le monde doit se financer sur la publicité, le marché publicitaire est limité en volume, et il n’y a pas la place pour dix googles. Quant à la vente directe (I-tunes, Rhapsody...), elle est pour l’instant peu spectaculaire en volume. Le "click-and-mortar" a l’air de fonctionner dans certains secteurs, mais le B2B et la "grande convergence" ont disparu dans les oubliettes.
Conclusion : prudence, prudence...
Mais au fait, qui est RBC ? C’est la banque canadienne qui avait codéveloppé AOL Canada avec AOL en 1999. AOL avait beaucoup de clients payants. Sa capitalisation maximale a été de 120 G$. Elle est aujourd’hui voisine de 12 G$.
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