C’est Inrocks, c’est un cap, c’est une belle insulte
Les Inrockuptibles ont franchi la ligne jaune dans leur édition de ce mercredi en titrant sur la « mort » présumée de Gérard Depardieu. Pour l’hebdomadaire, son départ de l’Hexagone, ainsi que sa récente obtention de la nationalité russe, ont signé l’acte de fin de vie de « Gégé ». C’est une ô combien étrange conception de la liberté individuelle…
« Il ne faut pas vendre la peau de l’URSS avant de l’avoir tué » a dit un jour l’inénarrable Coluche. On serait tenté de penser la même chose quant à l’énième polémique liée à Gérard Depardieu. Après les banderilles posées par Jean-Marc Ayrault, Philippe Toretton et tant d’autres, c’est l’hebdomadaire Les Inrockuptibles qui a tenté de porter le coup de grâce au moyen d’un coup de bluff : annoncer la mort de Depardieu.
La Une du numéro daté de ce mercredi est en effet sans équivoque : « 1948-2013 : C’était Depardieu ». Avec une outrance non dissimulée, l’hebdo bobo insinue donc que Gérard Depardieu n’existe plus à ses yeux depuis que le Castelroussin ait décidé de s’installer en Belgique, puis ensuite obtenu un passeport russe des mains de Vladimir Poutine.
Les chiens aboient, la caravelle passe
Cette Une choc, si elle est davantage spectaculaire sur la forme, demeure sur le fond de la même veine que les critiques précédentes adressées par un Premier Ministre en manque de popularité ou par un acteur en manque de salles de théâtre pleines. Celui qui interpréta à l’écran Christophe Colomb est donc livré à la vindicte populaire par certaines personnes publiques visiblement en mal d’influence.
En abordant frontalement le présumé scandale du moment, Les Inrockuptibles cherchent ainsi à imposer de façon martiale leur point de vue. En gros, il n’y plus de débat « Depardieu » à avoir puisque Depardieu n’existe plus. Et tout cela, finalement, pour un changement de localisation géographique…
Pourtant magazine culturel reconnu, les Inrocks rayent donc d’un grand trait l’aspect artistique de l’individu pour ne résumer in fine le personnage qu’à sa prétendue appartenance politique. Et font ainsi reposer une guerre improvisée Gauche-Droite sur les épaules d’un baladin qui est d’ici et d’ailleurs, et qui décide simplement de mener sa vie selon ses envies, fussent-elles incompréhensibles par la masse…
C’était Audrey Pulvar
Avec cette Une aussi nauséabonde que provocatrice (on se rappelle de la peur exprimée par Denis Podalydès il y a quelques jours en parlant de Depardieu : « je crains qu’on le tue »), Audrey Pulvar a signé bien tristement son dernier numéro à la tête de la rédaction des Inrocks.
A peine 6 mois après son arrivée au sein de l’hebdomadaire, elle a quitté ses fonctions de rédactrice en chef en invoquant un désaccord persistant avec l’actionnaire principal Matthieu Pigasse. En même temps, pour être en accord avec Audrey Pulvar en ce moment, il n’y a guère que deux options : soit il faut se lever de bonne heure, soit on n’est pas couché…
Gwendal Plougastel
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