Ces journalistes du Fouquet’s, cette « brasserie populaire »
Alors que tout le monde s'évertue uniquement à commenter l'emploi du terme "brasserie populaire" par C. Estrosi au micro de RFI, Simon a remarqué la gêne causée à la fin de la vidéo par les journalistes qui ne savent quoi répondre lorsqu'on leur demande s'ils ne sont jamais allé au Fouquet...
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Si vous regardez l'intervention d'Estrosi sur RFI à partir de 3'50, vous le verrez s'énerver au sujet du Fouquet's, qu'il appelle une "brasserie populaire" (nous reviendrons dessus ensuite) et ces journalistes d'abord taquins finissent par s'écraser car Estrosi leur demande :
"Je vous pose la question. Lequel d'entre vous n'y est pas allé ?"
Une main se lève devant l'objectif, mais cette objection est visiblement écartée.
Ensuite, des brouhahas et des rires sur le plateau, Estrosi dit alors :
"Je vous trouve bien silencieux sur ce plateau.. !"
Ensuite, terminé...
De quoi cela peut-il être révélateur ?
Les relations entre hommes politiques et journalistes ont longtemps été tendancieuses en France. On se souviendra récemment de l'affaire Tristane Banon... Mais jusqu'à quel point cette connivence influence-t-elle les journalistes dans leur travail ? Peut-on réellement prendre au sérieux le travail ou l'avis d'un journaliste qui partage la table des pontifes de la République, confortablement attablé dans un restaurant de luxe qui a fait près de 40 millions d'euros de chiffres d'affaire en 2010. On parle de l'établissement (groupe Lucien Barrière) qui a marqué le commencement du règne de sa majesté Sarkozy, le soir où il trompa la France, ce 6 mai 2007. Modeste, pour une "brasserie populaire".
Je me demande si ces journalistes ont conscience de l'hypocrisie qu'ils perpétuent. Ces gens sont presque main dans la main avec les politiques... A vrai dire, leurs relations pourraient sur le papier se qualifier "d'associés-rivaux". Les uns ont besoin des autres pour faire leurs métiers (communiquer et informer), mais les journalistes ont tout de même besoin de lever des lièvres de temps à autres dont parfois quelques affaires sortent, des potins, des règlements de compte... Souvent des histoires de moindre importance.
Les journalistes honnêtes, sont ceux qui vont jusqu'au bout du fil d'Ariane, ceux qui tentent de démasquer les hypocrisies du pouvoir. Ceux-là sont surveillés, espionnés, intimidés (par le glaive de la justice), et parfois passés à tabac ou assassinés. Pourquoi diable les journalistes ne pourraient-ils pas faire leur travail d'information librement ? Comment une société peut-elle croire qu'elle vit en démocratie lorsque les journalistes, ceux-là mêmes qui ont la chance d'avoir les clés pour décoder l'actualité, n'appliquent pas leurs talents et leur intelligence à décrypter l'information qui leur parvient, afin d'en faire profiter le public ?
Ainsi, la profession de journaliste, est progressivement passée d'une activité à valeur ajoutée pour l'information, à un simple rôle de courroie de transmission, avec quelques bidouilles médiatisées de temps à autres, et d'énormes informations passées sous silence. Où sont donc les analystes dont le travail serait d'enrayer le flux incessant d'information, afin de prendre le temps de comprendre et de partager le fruit de ce travail au public ?
Quoi qu'il en soit, Estrosi doit s'en mordre les doigts, il a réouvert la plaie de Fouquet's !
Il semble qu'il soit plus que temps pour tester les limites de la liberté de presse en France...
Jonathan Moadab
La Gazette d'un Humaniste
PS : Je soutiens l'initiative Spartacus, dont je trouve le nom particulièrement trouvé. Voilà ce qu'il nous faut, une révolte de nos esprits esclaves !
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