Comment les médias contrôlent nos pensées

Savez vous qu'actuellement, et ce, depuis plus de deux semaines, une vague de protestations sans précédent depuis quarante ans secoue les Etats-Unis, dans le Wisconsin ?
Certainement pas, et cela, car l'information que vous recevez est partiale, triée, et vous dicte ce sur quoi vous devez réfléchir.
Il ne faut pas se voiler la face, les médias n'ont pas pour but la diffusion d'informations, ils ne sont pas dirigés par des philantropes, leur raison d'exister est "faire du profit".
Les médias sont des entreprises, qui, pour faire du profit, utilisent le crédo de la diffusion de l'information.
Ainsi, les médias sont, pour la grande majorité, des entreprises privées, gérées par des actionnaires privés et par des élites ayant des intérêts à ce que le système capitaliste, avec les injustices qu'il crée et qui leur sont tant favorables, soit imprimé, toujours plus, dans la volonté collective. Les médias vont donc avantager et embellir le système économique actuel, dans lequel ils s'implantent, et faire de même pour les "états démocratiques" qui permettent le contrôle et la passivité de la population face à l'injuste, la destruction et l'inéquité.
Tout ne se joue pas dans une salle de rédaction, avec le rédacteur en chef censurant les articles qui pourraient nuire à des entreprises annonceuses du média (qui payent pour faire de la publicité) ou qui pourraient remettre en cause le fonctionnement et la nature même du média en question, le capitalisme, la recherche du profit.
Non, tout est plus furtif, complexe et sophistiqué.
Tout d'abord, on fait la part belle à l'économie dans l'information, on médiatise la bourse, on donne une belle place à tout ce qui pourrait laisser penser que l'économie est synonyme du bonheur, et que notre bonheur dépend de la croissance économique.
Vous trouverez en nombre des dossiers hebdomadaires sur l'économie, quid du social, des conditions de vie ?
Depuis quelques temps on observe qu'une place de plus en plus importante est accordée à l'environnement, parallèlement à la mise en place de bourses de droits à polluer et de taxe carbonne, et parallèlement à l'investissement des grandes firmes dans le développement durable. Quand l'environnement et ce qui le panse, les énergies renouvelables, sont partie intégrante du système capitaliste et participe à la croissance, il n'y a plus d'objections quant à sa médiatisation.
Ensuite, on néglige tous les éléments qui portent expréssément une atteinte directe au capitalisme ou qui pourraient entamer une réflexion profonde sur notre système politico-économique.
Ainsi, si une grève éclate aux Etats-Unis, on en parle le moins possible en France, du moins tant qu'on peut contenir les discussions et l'information alternative, pour pouvoir continuer à culpabiliser les français qui sont les rois de la grève, ce qui plombe bien sûr l'économie compétitive de notre pays.
Comment ça marche ?
Un journaliste de bonne foi se trouve proche d'un événement, mais c'est un événement qui pourrait nuire aux intérêts des actionnaires, aux intérêts des dirigeants de la chaîne d'information publique, nommés par le président par exemple et bénéficiant de modestes privilèges. Les acteurs médiatiques, du fait que l'information et sa diffusion pourrait fâcher les actionnaires, les annonceurs ou le président ou nuire à l'économie dans laquelle ils sont intégrés, ils vont tout simplement ne pas reprendre la dépêche. Peu de personnes seront au courant de la chose, sauf une minorité grâce aux médias alternatifs, et aucun débat ne verra le jour sur les questions auxquelles renvoit l'information. Le sujet est clos.
Des informations capitales sont perdues fréquemment, n'étant pas médiatisées par l'empire, car elles pourraient nuire aux détenteurs du pouvoir, économique ou politique.
Il existe une manière extrêmement simple de mesurer l'impact de la propagande médiatique sur nos vies et sur nos réflexions :
Google Actualité nous permet de connaître le nombre d'articles publiés sur Internet sur un sujet donné, en effet il regroupe tous les articles publiés par une multitude de journaux en ligne.
Ainsi, en regardant le nombre d'articles pour divers sujets donnés, on peut voir l'importance que les médias leur donnent, et nous pourrons constater que cela est totalement partial :
Des scientifiques américains affirment que nous sommes entrés dans la sixième crise mondiale d'extinction des espèces : article repris 49 fois par les médias
Protestations anti-austérité au Wisconsin : 20 articles (dont la majorité provenant de sites engagés), aux Etats-Unis, des dizaines de milliers d'articles ont été publiés, si ce n'est pas de la censure je ne suis pas en train d'écrire d'articles.
Anonymous accusent l'état français et France2 de propagande : 2 articles, dont un fait par moi
Sondage sur Marine Le Pen : 711 articles
Grève de plus de 150 jours par les postiers de Marseille (2ème) : 1 article hebdomadaire par LaProvence
Protestations contre le gaz de schiste : 26 articles
Disparition d'Agnès Leroux : 95 articles
Google élimine les applications malveillantes d'Android : 81 articles
Décret obligeant désormais les fournisseurs de services sur Internet à conserver pendant un an mots de passe, traces d'achats ou commentaires laissés sur le web par les internautes : 50 articles
Jumelles disparues : 349 articles
Les disparitions et les élections présidentielles dominent l'information. On en parle partout dans les médias, à côté de ça, des information d'une autre importance restent sans médiatisation, crise écologique, grèves, affaires de propagandes. Du coup, on n'en parle pas à table, et réfléchir des alternatives ne nous effleure même pas l'esprit, comme tout va bien et que personne ne lutte. Quand on bouffe de la présidentielles tous les jours, on se dit que c'est important, et on assimile que voter c'est être citoyen.
Les médias sont ceux qui nous informent, et jouent directement sur nos opinions et sur nos réflexions, en plus de choisir pour nous les informations "importantes", il n'est pas rare qu'elles soient modifiées pour entrainer la réaction voulue. Trouvez vous la disparition des jumelles plus importante que le fait que nous soyons entrés dans la sixième crise d'extinction des espèces ?
Si on lit les informations souvent, par les Mass Médias, on intériorise vite que la présidentielle est notre raison de vivre, et qu'il ne vaudrait mieux pas sortir de chez soi compte tenu des enlèvements de plus en plus fréquents. A partir d'aujourd'hui, je ferai souvent une étude de la propagande médiatique, à travers Google News.
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