Exit Entrevue, welcome la censure à la Réunion !
Par un délibéré du juge des référés du tribunal de grande instance de Saint-Denis, le magazine Entrevue de ce mois, faisant sa une sur Valérie Bègue, est retiré de la vente depuis lundi. Cette décision est une première dans l’histoire de la Réunion, jamais un média national n’avait été ainsi réprimandé. Mais franchement, ne tombons-nous pas dans une certaine démagogie à deux sous, et surtout avons-nous besoin de la justice pour nous dire ce que nous devons ou ne devons pas lire ?!?!
La Liberté vous connaissez ? La vraie, celle avec un grand "L". Nous sommes encore, me semble-t-il, dans un pays de droit. Alors n’est-ce pas une atteinte à nos droits de retirer un média des ventes ? Ne sommes-nous pas assez grand pour pouvoir prendre nous-même, par notre conscience ou notre morale, la décision d’acheter et de lire tel ou tel journal ? Et surtout, sommes-nous différent du reste de la France qui conserve ce droit
en pouvant acheter le magazine Entrevue. Pourquoi une telle application
de la justice dans notre seul département, les Réunionnais sont-ils plus idiots que les autres ? Cette décision décidément soulève bien des questions d’ordre moral, mais également social.
Bien sûr, on pourrait se féliciter d’une telle décision. Mais alors pourquoi ne pas également retirer des ventes
Gala, Voici, Closer, bref, tous ces autres torchons qui nous dévoilent
sans arrêt des scoops ravageurs qui ne sont qu’en réalité pure fabulation.
Alors oui, cette fois l’orgueil réunionnais a été blessé par la
parution de photos annoncées comme "Trash" de notre Miss devenue
Miss de tous les Français. On ne va pas revenir sur
cette affaire qui a fait couler tant d’encre et de salive, mais cette
nouvelle conclusion de la part du tribunal de grande instance de Saint-Denis relève tout bonnement de la dictature. Je
croyais que la nouvelle année était 2008, mais non, nous avons fait un
retour en arrière de vingt-quatre ans. Nous sommes aujourd’hui en 1984, à l’heure du fameux roman de Georges Orwell et de son Big Brother. Nous n’avons plus le droit de penser par nous-même, tout nous est dicté.
Chaque jour, la liberté d’expression est, par conséquent, la liberté à des
millions de personnes de s’informer et de s’instruire au travers des
médias.
La justice a sans doute voulu faire preuve à son tour de compassion envers tout un peuple uni derrière sa Miss. Mais il aurait mieux valu que comme tout le monde elle appelle Freedom,
ou réagisse sur internet dans des forums de discussion. Au lieu de
cela, elle n’en a fait qu’à sa tête en prenant une décision digne des
gouvernements et dictatures à travers le monde qui briment de leur choix. Après “Big Brother is watching you”, nous sommes à l’heure de “Justice forbids you”.
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