François Fillon fait de la pub pour le Canard enchaîné
David Pujadas était-il en service commandé le 2 février dans l'émission "Des paroles est des actes" qu'il anime sur France 2. En effet le "gentil" présentateur souvent comparé à un premier communion, quelle méchanceté injustifiée, a posé au premier Ministre une question qui fâche sur un article du Canard enchaîné paru dans l'édition de la veille. Les lecteurs, amusés ou effarés, pouvaient lire qu'en petit comité, Fillon avouait que d'après lui le Président de la République allait au mois de mai, se ramasser la plus belle veste présidentielle sur mesure de la cinquième République. Seulement 2 chances sur dix pour Sarkozy de remporter l'élection présidentielle. Devant plusieurs millions de téléspectateurs François Fillon a bien sûr nié avoir prononcé ces mots et admis ne pas comprendre comment fonctionne un journal indépendant.
Mais allons, ne soyons ni trop méchants ni trop caricaturaux à l'égard de Pujadas, le métier de journaliste n'est vraiment pas facile. Ces gens qui nous informent partiellement sont comme Sarkozy "sur un siège éjectable" nous pouvons comprendre leur timidité il faut manger. Ce qu'il ne faut pas tolérer se sont les pressions sur la presse. Plus facile à dire qu'à faire, surtout que les médias ont besoin des politiques et inversement, il y a entre eux une promiscuité qui n'est pas forcément de la complicité. Avec ce système c'est du donnant donnant et toujours l'information qui perd !
Bien évidemment une émission politique est soigneusement préparée et les sujets sélectionnés avec les conseillers de l'invité. L'intervieweur garde une petite part d'initiative dans la relance après la réponse sur la question ouverte, il interrompt assez peu la personnalité vedette présente sur le plateau, mais pas toujours dans un souci de clarté. Donc il ne faut pas s'attendre à de grosses surprises lors d'une émission de ce genre où tout est calculé au millimètre. Pour Fillon qui avait sans doute demandé cette question faussement piège, répondre était du billard, de l'appris par coeur aussi facile à digérer qu'un canard à l'orange.
D'ailleurs Fillon de son propre aveux était heureux de répondre et d'apporter un démenti aux élucubrations du volatile qui depuis cinq ans lui vole dans les plumes. D'ailleurs comment les journalistes de l'hebdomadaire pourraient-ils connaître ses plus intimes confidences. A l'évidence si ce journal ne colporte que des rumeurs et n'est pas digne d'intérêt. Alors pourquoi en parler ? Ne vaudrait-il pas mieux ignorer ses cancans sans fondement. Pourquoi alors lui faire une publicité gratuite et éveiller voire exciter ainsi l'attention des téléspectateurs peut-être futurs lecteurs. Pourquoi ne pas l'attaquer en diffamation comme l'a fait Bouygues. Pourquoi cette presse pas tout à fait comme les autres est-elle présente depuis des années sur le pupitre des députés à l'Assemblée. Les représentants du peuples seraient-ils avides de mensonges ?
Maintenant il sera intéressant et piquant, de lire la réponse du Canard aux affirmations du banni de la Lanterne dans son numéro 4763 de mercredi prochain. Le plus drôle serait que le tirage du palmipède soit pour l'occasion en forte hausse. Si l'intention de Fillon était de décrébiliser et de mettre en bocal le foie gras du Canard enchaîné qu'il lit probablement lui-même assidûment, c'est plutôt raté ! Notre Canard a encore de beaux jours devant lui pour éclabousser la basse-cour de nos élites.
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