Stéphane Guillon, c’est fini. Aujourd’hui, mercredi 23 juin 2010, le « trublion » signe sa dernière chronique.
Depuis janvier 2008 les politiques redoutaient le billet impertinent du chroniqueur vedette de France inter qui, du lundi au mercredi à 7h55, passait l’actualité au kärcher.
Dans un ultime papier, peu glorieux, l’humoriste s’attaque encore une fois à Jean-Luc Hees et Philippe Val.
Entièrement tourné vers sa petite personne, il verse quelques larmes de crocodile sur son propre départ. On a du mal à le plaindre.
On a pu formuler beaucoup de griefs justifiés envers Guillon : sa vulgarité, ses coups bas (sur le physique de telle ou telle personne), sa mauvaise foi, son opportunisme : son passage quotidien ne lui rapportait "que" 350 euros (par chronique) contre 18.000 euros par semaine chez Ardisson sur Canal+ (source Le Point), mais c’était un formidable coup de pub pour son ouvrage et son spectacle.
On peut aussi rappeler que Guillon avait ses têtes et qu’il n’était pas toujours drôle, comme aujourd’hui par exemple.
Certes, Guillon agaçait souvent. Mais on ne peut pas lui reprocher son manque de courage. De Nicolas Sarkozy à DSK, d’Eric Besson (sa victime favorite) à Kouchner, sans oublier la lamentable affaire « Jean Sarkozy », il s’est toujours attaqué aux forts.
Contrairement à Didier Porte qui, pris de vertige après avoir appelé Dominique de Villepin à « enc... le président », est sagement rentré dans le rang et retrouve logiquement une place de bouffon au Fou du roi, Guillon ne s’excuse pas. Mais, voir plus haut, celui-ci n’a sans doute pas besoin de cette chronique pour vivre.
C’est pourquoi aujourd’hui on aurait aimé de sa part une chronique au lance-flamme. Elle n’est que douce-amère. Presque pathétique (profitons-en pour relire l’intéressant papier de Sylvain Rakotoarison pour qui, déjà en avril dernier, « l’humoristique souhaitait quitter France Inter, mais dans les meilleures conditions, comme un martyr de la liberté d’expression »).
Guillon compare son départ à la « liquidation totale des humoristes ». On ignorait qu’il fut le seul représentant du genre dans la station...
« Ecoutez l’indifférence », lance-t-il, lui qui n’a pas eu un mot lorsque Didier Adès et Dominique Dambert, animateurs de La rue des entrepreneurs pendant de longues années, se sont fait jeter ou, très tardivement, lorsque Porte, son confrère, a eu récemment chaud aux fesses...
Ignorant encore s’il continuera sur la chaîne l’an prochain, il pratique délibérément la politique de la terre brûlée. Théâtralement. Non sans pimenter son papier de quelques saillies. Evoquant les travaux de rénovation dans le bâtiment de Radio France recouvert d’une bâche, il compare celle-ci à une burqa, synonyme de l’obscurantisme qui règne dans cette radio qui, selon le mot de Philippe Val, « coûte cher à l’actionnaire et qui n’est pourtant pas très bien traité par la station."
Détail piquant : sur cette « burqa » qui recouvre Radio France actuellement on peut lire ceci : "C’est bien la première fois que nous avons quelque chose à vous cacher." Ce qui évidemment fait la joie du chroniqueur qui rappelle que les travaux se terminent... en 2012.
Guillon rappelle qu’à son arrivée à la matinale de France inter, il y a deux ans et demi, la cote de popularité de Nicolas Sarkozy était déjà en baisse une semaine avant et qu’il est probable qu’elle continue à baisser après son départ : « Que je sois présent ou non sur cette antenne le président dévisse... ».
En attaquant de front, une nouvelle fois, la direction de France Inter il démontre qu’il ne s’intéresse pas à la vie politique du pays ou même de la station, mais de sa propre vie. Cette chronique est entièrement tournée vers sa petite personne. C’est un règlement de compte personnel dont on se demande qui, en cette période extrêmement difficile pour l’ensemble du pays, il peut bien intéresser.
Le premier gros affrontement avec Jean-Luc Hees et Philippe Val a eu lieu en janvier 2010. Le chroniqueur reprochait au dirigeant du groupe Radio France d’avoir été fait Officier de la Légion d’Honneur : « un beau cadeau... après celui de juin dernier avec la présidence de Radio France... "bravo le copinage !" »
Puis il revenait sur le fameux propos de Val à propos de l’actionnaire « pas très bien traité par la station » (voir plus haut) : « Le lendemain, un tract de la société des producteurs rappelait à M. Val que le seul actionnaire de France Inter était le peuple français, à travers le paiement de la redevance audiovisuelle. Et non pas le président de la République, Nicolas Sarkozy, qui, désormais, nomme lui-même le PDG de Radio France. »
Ambiance. Pour Jean-Luc Hees, qui avait attendu le 1er avril pour répondre à Guillon, le chroniqueur n’était alors rien moins qu’un nécrophile (Guillon dans une chronique d’anticipation, avait imaginé l’enterrement de Hees). Le 12 mai, Hees confiait au Figaro qu’il ne savait pas si Guillon serait reconduit l’année prochaine.
Un peu plus tôt, dans le Monde, Val avait minimisé l’impact de Guillon. Un leit-motiv revenait souvent : France inter ce n’est pas seulement les quatre minutes quotidiennes de Guillon, il ne faut pas focaliser là-dessus... Une manière, bien sûr, de minimiser l’impact de l’humoriste (un impact bien faible en vérité).
En prenant les devants, Guillon fait l’économie d’une humiliation : celle de se faire virer comme un malpropre. Pourtant il ne s’agissait que d’une éventualité. Qui dit que Val n’avait pas pensé la caser dans une autre tranche horaire (pas forcément à quatre heures du matin).
Il n’a rien à perdre dans cette affaire. Personne, au-delà de l’inévitable petite polémique médiatique qui ne va pas manquer de nous occuper quelque temps, ne le pleurera. Il sera sûrement remplacé par plus talentueux que lui. Et moins fourbe.
Avec sa dernière chronique son masque est tombé. Il se montre l’un des pires complices de ceux qu’ils faisaient semblant de combattre.
Songez donc qu’en annonçant son départ (probablement négocié) il facilite incroyablement le travail de Philippe Val et de Jean-Luc Hees...
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Le plus piquant dans cette affaire, c’est le comportement de Val, qui jusqu’au bout se montre un serviteur assidu du système sarkozyste. Quant à Guillon, nul ne le pleurera.
Aux dernières nouvelles Didier
Porte est aussi viré, S Bern qui le soutenait a dit qu’il en tirerait
les conséquence donc un éventuel arrêt aussi du Fou du roi.Le vendu au
capital P Val aurait déclaré :
« l’humour
ne doit pas être pris en otage par des petits tyrans »
sauf que c’est le contraire c’est
Fr-Inter qui ne doit pas être pris en otage par un tyran, et un traitre en
plus...
Lorsque les pouvoirs s’en prennent à ceux qui expriment les non-dits, ils s’engagent sur un terrain fait de contestations plus générales. Tenter de faire taire cette provocation indispensable c’est entrer dans une provocation institutionnelle. Les conflits sociaux sonnent à la porte.
rappelons que Val a été promu sur les instances de Carla Bruni qui avec son air de Ste Nitouche manage les nominations chez les médias, mais au point où on en est !!!!!!!!!!!!!!!!!!
dixit : :« On peut dire que Benoit XVI
est un enculé et rentrer chez soi en sifflotant, mais parler des
barbus, ça on ne peut pas, c’est une question d’assurance vie. »
C’est pour cela que Guillon était si discret sur France Inter, ne pas blesser la France profonde.
Et ce n’est pas fini, vous allez voir que tout le tapage médiatique sur les prestations de nos incompétents footballistiques va permettre des opérations minables du même type.
Le problème c’est que cela pourrait bien se retourner contre les apprentis sorciers, car toute cette ambiance négative actuelle pourrait bien se retourner, non pas contre les footballeux, mais contre les politiques, tellement la ficelle devient chaque jour de plus en plus grosse.
Déjà le coup de la légion d’horreur remise par le ministre du budget et trésorier de l’UMP, à celui qui préconise de faire des chèques à la même UMP, à l’évadée fiscale la plus célèbre de France, risque bien de faire « tache ».. et je ne parle pas de l’odeur de la tache !!
Siné a bien raison de continuer a vomir Val sur son blog tout les mercredi. orphelins d’un journal obligé de mettre la clé sous la porte. manque de lecteur, ce qui ne m’étonne pas vraiment. amitiés a toi Bob et a toute ton équipe et ami ...
L’auteur de cet article fait au moins un mauvis procès à Guillon. Il ne dit pas qu’il va y avoir une disparition totale des humoristes de la planète mais de France Inter. Or il suffit de lire ce qu’écrit Hees dans Le Monde (pour mémoire : Il n’y aura pas de changement d’horaire ni de remplaçants.) c’est parfaitement clair Cet horaire est supprimé.
Donc en conclusion on peut attaquer Guillon mais autant le faire sur quelque chose qui n’est pas contestable. Ce fait l’est.
J’apprécie d’habitude les articles d’Olivier Bailly, mais dans celui ci la mise à distance journalistique n’est pas au menu du jour et l’on sent poindre une certaine jalousie ou un gros problème de personne.
« Personne (...) ne le pleurera » : Je vous prie de ne parler que pour vous même.
"Il sera
sûrement remplacé par plus talentueux que lui« :Oui, c’est ça. Il vous déplait, donc il n’a pas de talent. Vous devriez vous faciliter encore un peu plus la vie, parce que là, je trouve que vous vous donnez encore trop de mal ! »Et moins fourbe" : l’insulte, maintenant...
Guillon est un humoriste qui déplait au pouvoir, et qui a été renvoyé par les dirigeants du média où il se produisait. Lesdits dirigeants étant des bons copains du pouvoir, qui les a d’ailleurs nommé.
Ca, ce sont les faits. Le reste, ce sont les fantasmes d’Olivier Bailly, dont personnellement, je me tamponne complètement !
Pas d’accord ! Certes, Stéphane Guillon n’est pas toujours drôle, on peut même parfois avoir été choqué ou estimer qu’il dépasse les bornes, mais sa chronique va vraiment me manquer, et je ne pense pas être le seul...sans compter que je me suis souvent bien marré ! Oui, il a ses têtes, mais ce que vous prenez pour de l’acharnement n’est pour moi que du comique de répétition, soit un ressort classique des humoristes (quand il commence à parler d’un de ses « préférés », je tend l’oreille en me disant « ah, qu’est-ce qu’il va lui mettre aujourd’hui ??? ») Son limogeage n’est qu’un geste médiocre, mais qui va encore alimenter les tenants de la théorie du complot. Sarko a bien joué, car il n’est nul besoin d’exercer des pressions sur les médias, il suffit juste d’y placer des gens qui pensent comme vous. Peut-être est-ce là le problème de fond.
40 000 euros par mois à Canal + pour ce débile de Guillon et pour 5 minutes par semaine, si je compte bien ça fait 2000 Euros la minute. Pas mal pour un réfractaire qui se la joue martyr.
Par ailleurs, on parle de 2 millions d’auditeurs pour Guillon à France Inter. C’est France Inter qui le dit ?
C’est quoi cette esbroufe ?
D’où sortent ces chiffres ?
Selon Médiametrie, France Inter fait 915 000 auditeurs en moyenne. Qui peut donner l’audience par tranche horaire ?
De toute façon, le problème n’est pas de savoir si Guillon fait rire ou pas, il en fait rire certains et pas d’autres, comme tous les humoristes, mais bien de s’inquiéter de ce que deviennent nos libertés d’expression. Que ce soit la presse (Reporters sans frontières a classé la France 43ème en 2009, contre 35ème en 2008 et 31ème en 2007 : éloquent...) ou bien la publicité, où tout va bientôt être censuré (voir la pub de « Têtu », celle de « Sarenza » l’an dernier, et bien d’autres encore ) il y a indéniablement une perte à ce niveau. L’éviction de Guillon, celle de Porte sont des signes de ce délabrement et ce n’est pas rassurant du tout... Il ne faut vraiment pas s’en réjouir.
“Pour
moi, le type le moins consensuel à la télévision,
le seul à prendre des risques considérables,
c’est Eric Zemmour.” (Frédéric Taddeï)
Que pensez-vous des chroniques de Stéphane Guillon ?
F.T. : Je ne les écoute pas assez, mais, pour moi,
Stéphane Guillon n’est pas quelqu’un de choquant. Il n’est pas difficile
de prendre parti pour la défense des immigrants clandestins. Tout le
monde éprouve de la sympathie pour eux, on est donc du bon côté de
l’émotion.
« En attaquant de front, une nouvelle fois, la direction de France Inter il démontre qu’il ne s’intéresse pas à la vie politique du pays ou même de la station, mais de sa propre vie. »
Si l’auteur avait déduis que le réchauffement climatique était du au piratage des oeuvres sous copyright sur Emule, il aurait été aussi crédible.
Très mauvais billet, et pourtant, je suis loin d’être fan de Guillon, il commençait a m’ennuyer, malgré s quelques bonne chroniques de temps en temps. Mais l’auteur de cette article cache mal sa mauvaise foi, il préfère descendre un humoriste licencié au péril de la liberté d’expression, plutôt que d’analyser le pourquoi du comment il a été licencié.
Bravo, ce vieux poncif ignoble remet au goût du jour les idées des années trente. Au fond, ces incultes néo-antisémites croient faire oeuvre originale là où ils ne font qu’emprunter un chemin nauséeux où d’autres les ont précédés, sans le savoir faute de culture historique.
Encore une chose : cette dernière chronique, moi je la trouve drôle. Si l’auteur ne la trouve pas drôle, lui, tant pis pour lui, mais pourquoi son avis aurait-il plus de valeur que le mien ?
Guillon je m’en fous mais Porte j’ai la rage. Porte j’ai la rage. Val est comme sarko, il salit tout ce qu’il touche. C’est un pervers, vide de l’intérieur, qui se sert des autres pour pouvoir exister. Un suce-boules. Même qu’il en avait fait un spectacle avant d’être trop vieux. J’aurais écouté france-inter, je laisse dorénavant ça à d’autres.((
Tous les jours, des gens sont licenciés ou voient leur poste supprimé. lls n’ont pas droit à l’expression, eux. Que le droit de la fermer. On leur en prend toujours plus : le gaz par exemple a augmenté en avril et va augmenter encore en août, et pour le courant il est annoncé une augmentation d’au-moins de 25 % d’ici 2015. 25 % !!!
Alors si l’on faisait un référendum autour de la petite personne de Monsieur Guillon, nous aurions des résultats bien différents du score de cet article d’Agoravox.
Pour certains, c’est clair, il faudrait donner un emploi à vie de bouffon à Guillon.
Effectivement, tous les jours des gens sont licenciés, à cause de ce gouvernement de criminels. Et là, on licencie quelqu’un qui dénonçait cette situation !
Silence pendant le naufrage !!!
L’hypocrisie de votre fausse compassion est parfaitement transparente...
Pas d’accord avec un article digne de ce qu’attend de ses obligés le chef de l’état français qui a placé ses copains à la direction de F Inter et de Radio France.
2 de plus parmi des centaines : en avant vers une République irréprochable ???
En avant apparemment, vers le passé et un retour estimé sain aux vraies valeurs de l’état français et donc au non dénigrement du chef de l’état français et de ses amis... Et il ya tellement de choses à faire en ce jour de manifs anti réformes des retraites (« travailler plus longtemps pour gagner nettement moins et moins longtemps ») : par exemple, jouer au foot à l’Elysée...
Vive Mediapart, Agoravox, le Canard enchaîné, et... Siné Hebdo.
Le directeur de France-Inter a viré Guillon mais que vient faire Sarkozy ici ? Avez-vous la preuve de son intervention ? Si ce n’est le cas, vous diffamez...
Des preuves ? Hees, le président de Radio-France, qui a décidé ce licenciement, a été nommé par Sarkozy en personne. Sarkozy a spécialement modifié la loi pour arriver à ce résultat.
Personnellement, je trouve ça plus que suffisant.
Ce licenciement fait partie d’un plan de reprise en main des médias. En ce moment, on est dans la phase « chasse aux sorcières », et après on passera à la phase « nomination des copains »...
il ne s’agit pas du problème du Guillon, mais il s’agit d’un vrai pouvoir fasciste
qui va nous dire ce qu’on doit chanter ou aimer...
et surtout ou on a le droit de rire ou pas avec la bénédiction de la police de la pensée qui s’infiltre partout...
Avec un président qui sort la nuit entourré de gardes tellement il a peur de la foule et du public, pas étonnant !! mais c’est lui qui a créé ce climat de défiance et d’affrontement provoquant les dérapages de Guillon et d’autres...
Si vous enlevez les Guignols Guillon et Dieudonné, il reste quoi à part des comiques de façades préfabriqués bien choisis pour leur profil et pour focaliser l’attention du public sur des choses anodines, Fernand R. sous son air simplet était bien plus subversifs que certains actuellement qui font beaucoup de bruit pour rien, mais évitent avec application les sujets qui fâchent pour rester dans le peloton de tete, surtout ne pas rire des états unis et d’Israel pour rester au top, se faire inviter chez Drucker et Ruquier et c’est la consécration des médias bien comme il faut !!!