« J’encule Sarkozy » : quand Didier Porte met en porte-à-faux les journalistes de France Inter
La dernière chronique de Didier Porte a posé un réel problème au sein de la rédaction de la matinale de France Inter. Et c’est à ce titre que les journalistes vedettes de l’émission ont trouvé bon de venir dans l’émission de Michel Denisot sur Canal+ pour se désolidariser de l’humoriste qui avait eu le tort de composer un personnage qui conseillait à Dominique de Villepin de se libérer une fois pour toutes de ses rancœurs envers le chef de l’Etat.
« Monsieur le Premier ministre, je sais que vous m’écoutez dans votre voiture. À France Inter, on ne peut pas se permettre d’incident à l’antenne, donc si vous avez vraiment besoin d’insulter le Président de la République, faites le tout de suite. Libérez vous, comme ça, au micro tout à l’heure, ça sera plus facile de vous contrôler… Allez-y, lâchez-vous !… Répétez après moi : J’en… Sarkozy ! J’en… Sarkozy, j’encule Sarkozy. »
L’incident évoqué par l’humoriste aura été total, dans la mesure où l’animateur en chef, Nicolas Demorand, a accusé Didier Porte d’avoir fait une chronique vulgaire et dénuée d’humour. Thomas Legrand est d’ailleurs venu en rajouter sur Rue89 dans une tribune, « J’ai la pénible impression d’avoir été piégé par Didier Porte ».
« Le problème n’est pas qu’il ait dépassé, écrit Thomas Legrand, les bornes ce jour-là puisque, justement, c’est son métier de dépasser les bornes et que c’est le ressort de son humour. Et c’est bien ainsi. Le problème est que, cette fois-là, il n’était pas drôle. Du coup, le dépassement des bornes m’est apparu insupportable. Ça semblait gratuit, on avait l’impression que le sketch était construit pour ces quelques secondes de « j’encule Sarkozy ».
Interrogé sur cette chronique, Didier Porte admet qu’elle n’était pas du meilleur goût. L’homme aurait glissé, il n’aurait pas su manier avec justesse l’humour et la provocation, un jeu d’équilibriste délicat surtout à une époque ou le patron de la radio a été directement nommé par Nicolas Sarkozy.
Mais une fois les faits reconnus par l’accusé, on peut s’interroger sur les réelles motivations des journalistes de France Inter qui ont poursuivi l’affaire dans l’ensemble des rédactions, désavouant celui qui paraissait pourtant être de la même famille. Serait-ce la peur d’en subir eux aussi les retombées, au moment où les grilles de programmation sont en train d’être bouclées par les amis de Nicolas Sarkozy ?
L’Express revient sur cette affaire et termine son article sur cette petite pique adressée à Philippe Val, nouveau représentant de l’élite bien-pensante, en notant que celui-ci avait l’habitude de commettre des provocations bien pires à l’époque où il dirigeait encore Charlie Hebdo.
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