Joseph Goebbels : le génie du mal qui a hypnotisé une nation toute entière
Joseph Goebbels, maître incontesté de la propagande nazie, a profondément façonné l'opinion publique allemande à travers des discours et des médias manipulés. Son influence a été déterminante dans l'ascension d'Adolf Hitler et a marqué durablement l'histoire de la communication politique.
Les fondements et les mécanismes de la propagande goebbelsienne
Né en 1897 dans une famille modeste de Rhénanie, Joseph Goebbels se révèle rapidement doué pour la langue et la manipulation des mots. Il obtient un doctorat en philologie avec une thèse portant sur la littérature allemande. Attiré par les idées nationalistes et antisémites, il adhère au NSDAP dès 1924. Son ascension fulgurante au sein du parti est en grande partie due à son talent oratoire et à sa capacité à enflammer les foules. Nommé ministre de l'Éducation du peuple et de la Propagande du IIIe Reich en 1933, il obtient un pouvoir et un contrôle sans précédent sur l'information en Allemagne.
Pour Herr Doktor Goebbels, la propagande n'est pas simplement une question de diffusion d'informations, mais bien un art de la persuasion qui vise à façonner les opinions et les comportements. Il comprend que les émotions jouent un rôle central dans la manipulation des masses. C'est la raison pour laquelle il met en place une stratégie de communication massive et répétée, s'appuyant sur des slogans simples et percutants qui s'impriment dans l'inconscient collectif.
La technique de la répétition est au cœur de la propagande goebbelsienne. En martelant sans cesse les mêmes idées, il cherche à les ancrer dans l'esprit des Allemands, même si elles sont dénuées de tout fondement rationnel : "un mensonge répété dix fois reste un mensonge ; répété dix mille fois il devient une vérité". Cette méthode, particulièrement efficace dans un contexte où les médias sont étroitement contrôlés et où l'accès à l'information est limité, permet de créer un climat de peur et d'insécurité, favorisant ainsi l'adhésion aux idéaux nazis.
Le slogan "Ein Volk, ein Reich, ein Führer" est l'exemple parfait de cette stratégie. En réduisant la complexité du monde à une formule simple et répétitive, Goebbels parvient à créer un sentiment d'unité nationale et de soumission au Führer. Cette formule, associée à une propagande antisémite virulente et à un culte de la personnalité autour d'Adolf Hitler, permet de mobiliser les masses et de légitimer les dérives autoritaires du régime nazi.
Goebbels exploite également les médias de masse pour atteindre un public toujours plus large. La radio, le cinéma et la presse écrite deviennent des outils essentiels pour diffuser la propagande nazie. Il comprend très vite que le cinéma, en particulier, a le pouvoir de toucher les émotions et de créer des récits captivants. Des films comme "Le Juif Süss" sont conçus pour déshumaniser les Juifs et renforcer les stéréotypes négatifs, tout en glorifiant le régime et ses valeurs. Cette utilisation stratégique des médias contribue à créer une atmosphère de peur et de méfiance envers les ennemis désignés du régime.
L'ombre de Goebbels plane encore
Joseph Goebbels n'est pas qu'une figure du passé. Son génie du mal continue d'influencer le présent. Ses méthodes, affûtées pour manipuler les masses et façonner la réalité, ont laissé une empreinte indélébile sur la communication moderne. Des campagnes politiques les plus virulentes aux théories du complot les plus folles, l'héritage du diable boiteux est partout. Réseaux sociaux, infox, théories du complot : les outils ont changé, mais les mécanismes de manipulation restent les mêmes.
La propagande est loin d’être un phénomène révolu. Elle est plus vivante que jamais, se nourrissant de nos peurs, de nos espoirs et de notre soif de certitudes. Son utilisation pour justifier l'injustifiable, pour diviser et pour haïr, est un rappel constant des dangers de la manipulation.
Nous devons apprendre à être vigilants et à décrypter les messages, à questionner les sources et à ne pas nous laisser aveugler par les émotions. Car si les techniques de propagande ont beaucoup évolué, l'objectif reste le même : contrôler les esprits.
"Il n'y a pas de place pour la vérité dans la propagande."
Joseph Goebbels
12 réactions à cet article
-
En complément de cet article, j’invite les lecteurs à lire mon article sur le film « Le Juif Süss », commandité et dirigé par Joseph Goebbels, en 1940.
Le lien vers cet article : https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/le-juif-suss-quand-le-cinema-257717
-
Goebbels a pu structurer sa propagande antisémite, mais pas que, à cause du contexte de l’époque : effondrement de 18, écroulement économique, désir de vengeance, dettes de guerre, création d’ennemis intérieurs et extérieurs, etc...
Le contexte a changé mais la propagande demeure même s’ elle est devenue plus « soft ».
Comme à l’époque, elle s’appuie de façon démultipliée sur le consentement de la majorité à un ensemble de règles et de présupposés qui ne tiennent que parce que la plupart y adhèrent, coachés par un système médiatique qui postule que l’occident constitue l’acmé de la civilisation, ce qui en soi est une démonstration par l’absurde du contraire, et surtout cache bien sa déréliction.
-
@pasglop
Effectivement, je partage votre analyse et vos conclusions. Cela fait près de 8 ans que je ne regarde plus la télévision et que je ne fréquente plus les réseaux (a)sociaux. Je me porte mieux que jamais. Je suis libre de penser ce que je veux et de m’exprimer librement, sans me soucier de la bien-pensance.
-
On dit souvent que Goebbels a été inspiré par Edward Bernays, double neveu de Sigmund Freud, théoricien du marketing et de la publicité, à qui on attribue l’invention du « breakfast » moderne avec œufs et bacon, et crédité de l’exploit d’avoir poussé les femmes à fumer la cigarette, rebaptisée « torche de la liberté ».
Sinon, les recettes goebbelsiennes ont fait florès et elles sont encore appliquées dans nos sociétés. En fait le Troisième Reich hitlerien était un système en avance sur son temps et nos sociétés « démocratiques » se sont inspirées de ses innovations, par exemple la promotion du cinéma comme « soft power » et le développement d’une société de loisir (Kraft durch Freude).
Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, les médias officiels (Mainstream Media, MSM) fonctionnent aussi de cette façon : répétition ad nauseam de formules toutes faites, et entretien de peurs en tout genre.
Pensée unique (« gleichschaltung ») sous une diversité apparente (il n’y a que l’emballage qui change), le Ministère de la Propagande (ou de la Vérité) a fait des petits !
-
@mursili
Je penses que les deux ont utilisés des approches différentes et que la synthèse en a été faite.
Bernays opérait davantage dans un contexte ouvert où il fallait des approches différentes de la simple répétition.Aujourd’hui on mélange.
Nous sommes des démocrates (Bernays, approche positive, vous voulez être un gentil démocrate, même si c’est en réalité la démocratie des oligarques)
Poutine est un dictateur (Peut importe que les scores électoraux répétés mille fois confirment les résultats des sondages de l’opposition) Répété mille fois : Méthode Goebbels.
Conclusion : Vous êtes avec nous, contre le méchant dictateur Poutine. -
-
@mursili on peut retenir cette sentence de cette epoque « un mensonge répeté mille fois devient une vérité »
C est toujours d actualité .
et c est leni riefenstahl , cinéaste qui esthétisa la propagande allemande .
Hitler filme en contre plongé et la mise en scene du congres de Nuremberg
Les dieux du Stade ect
Quant à Goebbels il avait une grande gueule, c etait pour compenser son pied bot .
-
@mmbbb
Effectivement, la propagande goebbelsienne est toujours d’actualité.
Leni Riefenstahl était une réalisatrice de grand talent qui a esthétisé la propagande nazie, en utilisant de nouvelles techniques cinématographiques. Elle avait des relations très tendues avec Herr Doktor Goebbels car il voulait des films beaucoup moins esthétiques et plus stéréotypés, comme ce fut le cas pour « Le Juif Sûss ».
Goebbels était surnommé le diable boiteux ou encore le nabot hystérique. Malgré tout, il avail beaucoup de succès auprès des starlettes du régime nazi. Le pouvoir rend beau, en général...
-
Geobbels oui, mais nous affrontons aujourd’hui l’enfant qu’il a fait avec Bernays.
Les deux ont posé les bases des techniques de manipulation modernes qui nous font tant de mal !
-
@Jules Seyes
Je suis d’accord avec vous sur ce point. Avec les nouvelles technologies, nous sommes tous exposés à la manipulation des esprits. Cela fait 8 ans que je ne regarde plus la télévision et que je ne fréquente plus les réseaux (a)sociaux. Ce sont des outils dangereux qui influencent et manipulent de nombreuses personnes.
-
« Le type aryen : un homme blond comme Hitler, mince comme Göring, grand comme Goebbels »
-
Il ( et sa famille) ont plutôt mal fini, un cas d’école qui devrait être étudié de près...
-
-
-
-
-
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON
