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Accueil du site > Actualités > Médias > L’allégorie de la caverne au XXIème siècle

L’allégorie de la caverne au XXIème siècle

En repensant à l’allégorie de la caverne dans la République de Platon, j’ai été frappé par la ressemblance entre la situation des hommes enchaînés dans la caverne et condamnés à ne percevoir de la réalité que les ombres agités par des « marionnettistes », et celle des citoyens consommateurs abrutis par la propagande politique et commerciale que nous sommes devenus en ce début de XXIème siècle. Voici une version actualisée possible de « l’allégorie de la caverne ». Les deux personnages, Socrate, et Glaucon, sont conservés, et je colle largement à la trame utilisée par Socrate dans sa démonstration. J’ai conservé quelques morceaux intacts (dans la traduction sur laquelle je me suis basé). Pour que le lecteur comprenne pleinement l’approche, j’indique à la fin de l’article le lien renvoyant à la traduction de l’allégorie de la caverne sur laquelle je me suis basé.

Socrate : Je voudrais mon cher Glaucon, te montrer à quel point notre vision du monde est déterminée par l’éducation, et à quel point une éducation délibérément orientée dans une mauvaise direction, peut fausser le jugement dans des proportions étonnantes. Imagine un monde dans lequel les hommes vivent dans des villes ceintes de très hautes murailles et surplombées d’un dôme les isolant totalement de l’extérieur. Il y vivent depuis si longtemps qu’ils ont complètement oublié le souvenir de leur installation. Ils peuvent se déplacer, d’une ville à l’autre, mais uniquement dans des véhicules circulant dans un réseau souterrain. Ils ne peuvent donc s’aventurer en dehors des villes et des véhicules et voir de leurs propres yeux à quoi ressemble le « dehors ». A défaut de contact direct avec l’extérieur, les hommes de ce monde sont inondés d’une prodigieuse quantité d’informations sur le dehors diffusées par le biais de chaînes de radio, de télévision, de quotidiens, de magazines, et de livres. Ces médias présentent une diversité apparente : ils s’entendent pour exposer régulièrement leurs désaccords sur des points mineurs, donnant le sentiment aux hommes qu’ils peuvent choisir entre ces différents canaux d’information. Toutefois, sur la question la plus importante : « que se passe-t-il au dehors ? », ces médias sont unanimes pour peindre une réalité terrifiante, afin d’imprimer dans l’esprit des hommes que ces villes entièrement coupées du monde sont d’indispensables refuges. Sur toute la surface de la terre, dans toutes les villes, tous ces médias peignent le même tableau et adressent les mêmes mises en garde. Chaque fois qu’ils voyagent d’une ville à une autre, les hommes se rendent bien compte que l’information, malgré certaines particularités locales, est partout la même, ce qui renforce leur confiance en cette vision du dehors. Je dis « vision » car cette présentation du dehors est un mensonge organisé par une caste de marionnettistes qui sont parvenus, au fil des millénaires, à réduire le reste de l’humanité en esclavage. Au dehors, le monde est le même que celui dans lequel nous vivons, c’est à dire un monde vaste, magnifique, et peuplé d’innombrables espèces de plantes et d’animaux. Pour vivre l’existence libre et opulente à laquelle ils se croient seuls prédestinés, ces marionnettistes ont besoin du travail d’un grand nombre d’hommes, et comme en même temps ils les méprisent et ont horreur de se mélanger avec eux, ils ont mis au point ce complexe de gigantesques structures, dispersées un peu partout à la surface de la terre. Au sommet de chacune d’elles, à l’air libre, vit un petit groupe de marionnettistes qui assurent le fonctionnement de la structure. Ces marionnettistes ne se mêlent aux hommes d’en bas que pour les opérations de propagande destinées à conforter le formatage, et pour recueillir le fruit de leur travail. Dans les premiers temps, ils ont été contraints de recourir à l’extrême violence, mais par la suite ils se sont rendus compte qu’il était plus efficace de fabriquer le consentement de leurs esclaves, en leur enseignant une fausse histoire et en les abrutissant de propagande politique et commerciale. C’est ainsi qu’entrés avec des chaînes dans ces camps de concentration, ils ont fini par les considérer comme les derniers havres de liberté sur la terre. Du reste, les conditions de vie de ces hommes sont loin d’être atroces : ils vivent un peu entassés les uns sur les autres, ont peu de pièces dans leurs logements, mais ils mangent à leur faim, peuvent s’apparier avec qui ils l’entendent, et leur esprit est occupé par une multitude de divertissements en tous genres diffusés par les médias qui viennent adoucir la rudesse de leur quotidien. Pour donner encore plus d’assurance à leur emprise mentale, les marionnettistes ont créé et favorisé la diffusion d’une religion élevant le mensonge organisé en vérité éternelle, et promettant les pires châtiments envers ceux qui remettraient en cause la révélation.

Glaucon  : C’est un monde terrifiant que tu me décris là, Socrate.

Socrate : C’est une fiction, Glaucon, rassure-toi. Des hommes réduisent en esclavage d’autres hommes depuis la nuit des temps, parfois sur une vaste échelle, mais personne n’a encore conçu un plan aussi machiavélique que celui-ci. Mon propos est simplement de te montrer combien il est difficile de se libérer d’une erreur, quand on y a cru pendant trop longtemps.

Glaucon : En tous cas ce sont d’étranges prisonniers.

Socrate : Et ils nous ressemblent pourtant. Dis moi… Penses-tu que ces hommes aient jamais vu autre chose que cette réalité du dehors complètement déformée par les médias qu’ils consultent quotidiennement et en lesquels ils se fient ?

Glaucon : N'ont-ils pas internet ? Avec internet, ils pourraient développer une forme d'autonomie.

Socrate : Non, internet n'existe pas dans ce monde.

Glaucon  : Alors c’est impossible.

Socrate : Bref, pour tous ces hommes, le vrai n’est rien d’autre que l’ensemble de ces informations arrangées.

Glaucon : Absolument.

Socrate : imagine ce qui se passerait si l’un de ces hommes, étant parvenu grâce à un mélange de chance et d’ingéniosité à comprendre la manipulation, se mettait en peine de convaincre, dans un cadre privé, un individu absolument confiant dans ce système. La très longue imprégnation de cette « réalité », la perte d’habitude de l’esprit critique, les commandements « religieux » spécifiques instillés dès l’enfance, le caractère unanime de la vision du monde imposée dans les médias, tous ces conditionnements ne le rendraient-il pas incapable d’accepter une telle explication ? Comment réagirait cet homme si cet aventurier lui disait que ce qu’il considère comme la réalité est un tissu de mensonges et d’illusions ?

Glaucon : La vision du monde des marionnettistes lui semblerait plus vraie.

Socrate : Et si cet aventurier lui plaçait devant les yeux des preuves évidentes et lui expliquait de façon cohérente et détaillée le fonctionnement du dispositif, il se sentirait envahi d’un très profond mal-être et fuirait ou interromprait brutalement la conversation pour retourner vers ce à quoi il est habitué depuis toujours, trouvant ces illusions plus vraies.

Glaucon  : Certainement.

Socrate : et si cet aventurier disposait de plus de temps pour lui expliquer. S’il disposait d’une période au cours de laquelle il pourrait exposer tranquillement ses preuves, dans le même temps où l’autre n’aurait plus accès aux informations diffusées dans les médias, dans un premier temps n’éprouverait-il pas les pires réticences à l’écouter et le suivre ? Ne serait-il pas dans un premier temps incapable de distinguer la moindre chose qu’il lui dit être vraie ?

Glaucon : Ce serait très difficile pour lui.

Socrate : En effet, il devrait s’habituer. Pour commencer il accepterait de remettre en cause quelques informations qu’il a lui-même jugées douteuses. Cette première prise de conscience ferait naître d’autres doutes sur d’autres aspects de la manipulation. Et c’est seulement après un long et éprouvant cheminement intérieur qu’il parviendrait à combiner ces différents aspects dans un cadre interprétatif permettant de comprendre la manipulation dans son ensemble. A la fin du parcours, il serait enfin en état de se mettre à penser par lui-même et passer au crible les mensonges des médias au moment où ils sont diffusés.

Glaucon  : Effectivement.

Socrate : Et ne penses-tu pas, alors, qu’il s’estimerait heureux de ce changement ? Ne plaindrait-il pas ceux qui restent dans l’ignorance, qui continuent à croire à toutes les sottises débitées par les marionnettistes ?

Glaucon  : Certainement.

Socrate : Tous les honneurs accordés à ceux qui croient avec le plus de ferveur aux informations sur le dehors, et qui œuvrent inconsciemment à la pérennisation de ce système, penses-tu que notre homme les désirerait ? Ne préférerait-il plutôt pas n’être qu’un laboureur dans la réalité, plutôt qu’un savant au royaume des apparences ?

Glaucon : Non seulement il ne voudrait plus jamais revivre comme avant, mais il en serait incapable.

Socrate : S’il retournait à la place qui était la sienne pendant la première partie de sa vie, et continuait à vivre comme avant, comme si rien ne s’était passé, ne serait-il pas profondément malheureux ?

Glaucon : Oui, certainement.

Socrate : S’il était amené à donner franchement son point de vue sur le mensonge organisé qu’il a mis à jour, ne ferait-il pas rire ? On penserait que ses recherches lui ont abîmé l’esprit, ont installé en lui une obsession, qu’il ne vaut même pas la peine d’y réfléchir un instant. Et s’il insistait et dévoilait tout le fond de sa pensée, ses semblables n’iraient-ils pas jusqu’à le calomnier et l’abandonner, voire le dénoncer et le mettre à mort ?

Glaucon  : Sans doute.

Socrate : et s’il se mettait à s’exprimer trop publiquement, n’aurait-il pas à encourir les foudres des marionnettistes ?

Glaucon : Les marionnettistes ne sauraient en effet tolérer que leurs marionnettes accèdent à la conscience.

Socrate : Un homme sensé sait qu’il y a deux causes à l’aveuglement, lorsque les yeux passent de la lumière à l’obscurité, et lorsque les yeux passent de l’obscurité à la lumière. Le même aveuglement guette l’esprit. C’est pourquoi lorsque nous rencontrons quelqu’un qui s’exprime de manière confuse sur des sujets difficiles, il ne faut pas rire de lui, mais examiner si, venant de la lumière, c’est par manque d’accoutumance qu’il semble dans le noir, ou si montant vers la lumière, il est frappé d’éblouissement.

Glaucon  : En effet.

Socrate : Il nous faut donc conclure que l’éducation n’est pas ce que certains affirment qu’elle est. Ils affirment que le savoir se situe quelque part, dans un domaine déconnecté de l’esprit, mais qu’ils sont capables de le faire entrer dans l’esprit ! Comme s’ils pouvaient faire entrer la vision dans des yeux aveugles !

Glaucon  : C’est ce qu’ils affirment.

Socrate  : Mon argumentation montre plutôt que la faculté d’apprendre et de se tromper est dans l’esprit de chacun.

Voici l’original, dans la traduction sur laquelle je me suis basé : http://www.cvm.qc.ca/jlaberge/103/TEXTES/Lectures/TE_Allegoriedelacaverne.pdf

François Belliot


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42 réactions à cet article    


  • Vipère Vipère 16 juin 2014 09:43


    Bonjour l’auteur

    « En repensant à l’allégorie de la caverne dans la République de Platon, j’ai été frappé par la ressemblance entre la situation des hommes enchaînés dans la caverne et condamnés à ne percevoir de la réalité que les ombres agités par des « marionnettistes » »

    Percevoir des ombres, plutôt que rien, c’est déjà quelque chose !

    « Les marionnettistes ne sauraient en effet tolérer que leurs marionnettes accèdent à la conscience. »

    Effectivement, Ils s’y prennent très tôt pour éteindre les consciences. Dès le plus jeune âge, l ’école, « une boîte à crétin » selon BRIGHELLI, dont je partage le constat, participe à fabriquer des « ampoules grillés ».


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 17 juin 2014 14:53

      @Vipere

      « Percevoir des ombres, plutôt que rien, c’est déjà quelque chose ! » . C’est comme regarder pouser un ballon plutot que s’effilocher les nuages.... J’en parle un peu sur un article publié plus bas sur Avox d’aujourd’hui

      PJCA


      http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/les-post-partum-de-l-apres-mondial-153397

    • Gabriel Gabriel 16 juin 2014 10:01

      Bonjour a l’auteur,

      Les citoyens n’ont plus l’excuse à prendre des ombres naissantes, déformées et épurées des reflets de la réalité pour la réalité car aujourd’hui, la réalité des mensonges et de l’imposture des marionnettistes est criante et aveuglante comme des flashs ou des éclairs en pleine face et sauf celui qui ne veut pas voir, ne voit pas. Il est bien naturel de se tromper lorsque l’on vous indique une mauvaise direction mais lorsque l’erreur persiste et se répète, il ne faut plus en accuser le menteur mais s’interroger sur son équilibre mental à moins, de ce complaire dans le mensonge...


      • Anaxandre Anaxandre 16 juin 2014 14:04

          Vous n’avez pas tort mais il faut noter que la propagande d’aujourd’hui s’appuie sur une Histoire falsifiée ; raison pour laquelle, à mon sens, même si les personnes doutent de plus en plus d’un certain « discours officiel », il leur est très difficile, voire impossible de penser une véritable alternative politique, sociale et économique.

          Ainsi, changer de Système nous dit-on en s’appuyant sur l’Histoire officielle, « on sait à quoi ça a mené » (discours type de propagande de l’oligarchie pour décrédibiliser et abattre des politiques qualifiées « d’extrêmes », de gauche comme de droite), et donc, la population effrayée par l’horreur supposée (imposée) des alternatives, continue de subir bon gré, mal gré...

      • Hermes Hermes 16 juin 2014 14:34

        Bonjour Gabriel,
         ce n’est pas une question de mensonge seulement, mais plutot de sommeil. D’ailleurs l’allégorie de la caverne décrit plutot ce qui empêche l’homme de sortir de son prope sommeil. Chaqiue élément de cet allégorie est un des éléments du psychisme de l’individu lui-même. L’homme ne voit pas la réalité mais les images que sa peur et ses émotions (le feu) projettent sur le mur de son mental. Il croit ce que les autres montrent. Cela le maintient dans le sommeil. les politiciens sont des marionettistes qui jouent avec ce mécanisme, ne sachant pas qu’ils sont eux-mêmes les marionnettes de leurs propres peurs manupulées par d’autres qui ont encore plus peur.
        Bonne journée. smiley


      • Gabriel Gabriel 16 juin 2014 15:32

        @Anaxandre, il faut que le peuple s’éveille en écoutant d’autres discours que les discours officiels, entendre de vrais démocrates du style Chouard, Asselineau, Onfray ect… pour cela, changer de système et revoir notre mode de pensée et de vie. Pour qu’un choix ou une élection fonctionne il ne faut pas que l’individu regarde et choisisse selon ses intérêts personnels mais en pensant à ce qui serait le mieux pour l’ensemble, la communauté.


      • Gabriel Gabriel 16 juin 2014 15:33

        Bonjour Hermes,

        Je ne reste ici qu’au premier stade d’éveil concernant l’allégorie de la caverne. Je m’explique, la caverne est le monde dans lequel nous nous sommes enfermés mais en plus, nous avons collé notre nez face au mur car les reflets étaient jolis et on nous a fait croire qu’ils étaient la seule et unique vérité. Un peu comme la masse collée devant sa télé. Il est temps de se retourner (d’éteindre sa télé) et de voir dans les yeux ces marionnettistes pour enfin les confondre. Quant à sortir de la caverne pour être dans la vrai vie, c’est à mes yeux sortir de son corps pour ne plus ressentir l’apesanteur des illusions dans lequel baigne notre vie quotidienne. On en est pas là, commençons par se gérer soit même dans la caverne.


      • Anaxandre Anaxandre 16 juin 2014 15:41

          Gabriel, il me semble que vous défendez - corrigez-moi si je me trompe - le Bien Commun alors que nous sommes dans l’idéologie de l’intérêt général, qui est en réalité, « en acte » pourrait-on dire, la défense de l’intérêt particulier, désormais mondialisé et non plus seulement local (ou national). Si c’est le cas, nous sommes assez d’accord. Reste à savoir sous quelle forme Politique réaliser la prédominance de ce Bien Commun...


      • Hermes Hermes 16 juin 2014 16:11

        Oui Gabriel, se gérer soi-même, c’est la bonne direction, car cela permet de se rapprocher de ce qui alimente ce feu en nous, et de la possession que nous avons de cette chimère. Bonne soirée.


      • Gabriel Gabriel 16 juin 2014 16:22

        @Anaxandre,

        Nous sommes d’accord sur la définition du bien commun, du bien de la communauté. Quant à la mise en forme, cela pourrait commencer par des micro sociétés (Quartier, village etc…) en association afin de s’auto-suffire un maximum et court-circuiter autant que faire, cela se peut, les grands groupes. Instaurer la démocratie directe et participative au niveau des villages, villes, départements et régions. Ce sont là les premières pierres à une résistance à la globalisation des marchandises et des êtres. Appelons cela le principe de Gullivers. Une seule personne ne fera jamais vaciller un géant mais plusieurs groupes de personnes commencent à faire une résistance sérieuse. Il en va de même pour les élections, exiger que la parole soit rendue au peuple afin qu’il puisse contrôler ses représentants.


      • Bergegoviers Bergegoviers 17 juin 2014 04:08

        @ Gabriel : « ... de vrais démocrates du style Chouard, Asselineau, Onfray... ».


        Parmi les trois seul Chouard est un vrai démocrate, puisqu’il dénonce avec raison les élections comme le principal obstacle pour établir une démocratie.

        Asselineau est un aristocrate (et donc antidémocrate) puisqu’il défend les élections.

        Quant à Onfray je ne sais s’il est aristocrate ou anarchiste mais il n’est certainement pas démocrate.

      • Crab2 16 juin 2014 10:15

        La leçon de musique

        ’’ Dans les premiers temps, ils ont été contraints de recourir à l’extrême violence, mais par la suite ils se sont rendus compte qu’il était plus efficace de fabriquer le consentement de leurs esclaves, en leur enseignant une fausse histoire et en les abrutissant de propagande politique et commerciale.’’, écrivez-vous, hors la violence morale et physique vont de pair depuis toujours : à notre époque se servir de la naïveté reste le pilier de toute les philosophies matérialistes de dominations pour maintenir des hiérarchies artificielles les plus opressantes

        Suites :

        http://laicite-moderne.blogspot.fr/2014/06/la-lecon-de-musique.htm

        ou sur :

        http://laiciteetsociete.hautetfort.com/archive/2014/06/16/la-lecon-de-musique-5392114.html


        • Bergegoviers Bergegoviers 17 juin 2014 04:11

          Pourquoi uniquement les philosophies « matérialistes » de domination ?


          Les philosophies spirituelles de domination ne feraient donc pas appel à la naïveté de leurs esclaves ?

        • Crab2 17 juin 2014 16:11

          Rectification, lire : les philosophies matérialistes de la volonté de domination ( il s’agit des religions )



          • lsga lsga 16 juin 2014 10:44

            C’est rigolo, mais ça n’a absolument rien à voir avec la théorie des eidon platoniciens. 

             
            Hey :
             
            «  Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre », ou : 
             
            Qui ne fait pas de géométrie n’a pas le droit de parler de Platon.


            • Lisa SION 2 Lisa SION 2 16 juin 2014 11:07

              Vous ne faites pas de géométrie ni géopolitique...sinon, vous ne seriez pas communiste, sauf si vous vivez en Russie


            • lsga lsga 16 juin 2014 11:27

              et bien si ma grande...

               
              D’ailleurs, c’est parce que j’ai une formation scientifique que je me suis passionné pour le Marxisme, qui ne propose ni plus ni moins de scientifiser la gestion de l’appareil de production, c’est à dire de remplacer la bourgeoisie et la bureaucratie par des ingénieurs contrôlés démocratiquement. 
               
               
              Soit dit au passage, la République de Platon propose quelque chose de très similaire à cela...
               


            • Lisa SION 2 Lisa SION 2 16 juin 2014 11:03

              Passionnant !
              " Au dehors, le monde est le même que celui dans lequel nous vivons, c’est à dire un monde vaste, magnifique, et peuplé d’innombrables espèces de plantes et d’animaux. « d’où l’intérêt des marionnettistes pour les ogm et les clones qu’ils brevettent pour nous soumettre à la production et dont ils toucheraient les royalties.
               » Des hommes réduisent en esclavage d’autres hommes depuis la nuit des temps, « on peut même ajouter que il ne s’agit pas d’hommes mais d’humains car aujourd’hui, si le siècle devient féminin, c’est que ce projet de marionnettiste est né dans un esprit de femme...
               » Un homme sensé... ... est frappé d’éblouissement. « le scepticisme mène à la lumière en soi qui est le destin de sa vie qu’il conclut par » une montagne dont il ne faudrait jamais redescendre...


              • Neymare Neymare 16 juin 2014 11:46

                Le texte original de Platon est aussi vrai que celui ci : ceux qui se croient les marionnettistes de ce monde sont également des baudruches quand on regarde les choses du dehors de la caverne.
                Le monde décrit dans cet article est bien ficelé, et il est difficile d’en sortir pour la majorité des hommes pris dans une illusion, bien que de plus en plus de gens commencent a se réveiller.
                Après etre sorti de cette première illusion, il faut sortir de la seconde, beaucoup plus sophistiquée et intelligente, l’avenir de l’humanité passe par là, et la résolution de tous nos problemes aussi, à titre individuel ou collectif


                • coinfinger 16 juin 2014 13:30

                  Assurément Socrate .
                  On peut passer sa vie à étudier Platon sans sortir de la philosophie , la caverne n’est peut étre pas ce que l’on croit .
                  Comme pour la géometrie au sens Grec , le mythe de la caverne , met en évidence l’importance de l’Idée , concept de Platon . Un idéal , une vision . C’est cette importance de l’oeil qui pose question . Vous dites qu’étant devenu laboureur , il préfererait le rester plutot que de retourner dans la Caverne . Je n’y crois pas . Labourer c’est dur , suffit pas de regarder et de se représenter . Je crois plutot qu’il retournerait dans la Caverne à discuter avec les autres pendant que les esclaves travaillent , s’il peut avoir le choix .
                  Alors il serait préferable de savoir qu’on est dans une Caverne plutot que de se bercer d’illusions si on veut que çà dure .


                  • Ruut Ruut 16 juin 2014 15:51

                    Et concrètement le citoyen a part comprendre, il peut faire quoi ?


                    • Ronfladonf Ronfladonf 16 juin 2014 17:52

                      Le fait de comprendre l’obligera à ajuster son comportement et surtout, il deviendra invulnérable aux mensonges du marionettiste.


                      C’est déjà pas mal, le reste vient tout seul, mais il faut du temps à notre esprit pour tout détricoter.

                      Le plus difficile finalement , c’est l’impulsion de départ : accepter que tout ce qu’on nous a appris est potentiellement un mensonge ... parfois innocent, parfois moins innocent ... mais un mensonge quand même.

                    • justokor 17 juin 2014 15:18

                      Bonjour RUUT. Concrètement, sans faire aucun effort ni prendre aucun risque, le citoyen peut s’entendre avec d’autres opprimés pour résister à l’asservissement généralisé à la monnaie.

                      Il existe, rien qu’en France, des centaines de sites d’indignés regroupant chacun, d’après leurs dires, entre 100 et 1000 adhérents, voire plus !
                      Si un million de consommateurs participe à un acte politique consistant à refuser d’acheter, à tour de rôle (pour préserver l’emploi), tel ou tel autre article produit et distribué par les multinationales de l’agroalimentaire contrôlées par les banksters, la révolution est là, grâce au web.

                      Justokor


                    • yvesduc 16 juin 2014 20:19

                      Très beau texte ! Je m’y suis reconnu et ne serai sans doute pas le seul…


                      • tf1Groupie 16 juin 2014 21:44

                        Donc si Internet existait l’homme serait plus informé et donc il serait plus libre et plus heureux.

                        Bref Internet rendrait les hommes plus positifs.

                        C’est bien la preuve qu’Internet n’existe pas.


                        • alinea alinea 16 juin 2014 22:55

                          Vous vous trompez lourdement : le type qui a compris et qui veut gentiment expliquer à l’esclave la nature de son esclavage, l’esclave le tue !


                          • aimable 19 juin 2014 14:07

                            exact !
                            essayez de faire une manifestation anti nucléaire a La Hague et vous pourrez constater !!!!


                          • christophe nicolas christophe nicolas 17 juin 2014 08:46

                            Ce n’est pas la réalité. Les marionnettistes existent mais ne sont pas dans la vérité ils lui tournent le dos et manipulent pour que tous lui tournent le dos.


                            Dans la foule certains, après des épreuves, décident de poser les rétroviseurs et de se retourner pour voir le paysage de face. Ils avancent face à la foule qui va au précipice des damnés de la terre. En remontant la foule, ils heurtent des personnes et parfois arrivent à les retourner, ainsi petit à petit, ils créent des courants vers la vérité qui sauvent les âmes... Les marionnettistes sont les plus enfumés, il est très rare de les retourner car ils jouissent de privilèges, de pouvoir, d’argent, d’honneur... ils enfument pour garder des avantages matériels mais n’ont aucune vérité en eux sinon ils se mettraient au service de la vérité. En se mettant au service de l’enfumage, ils prouvent qu’ils sont des démons, ils pleureront au soir de leur vie.... d’avoir raté le principal, sauver son âme.

                            C’est cool, pas de marionnettistes au Paradis, cool.. on y simplement jugé au nombre de personne retournées dans le bon sens, celui de la vérité. Il faut dire que Socrate a toujours été un con, il a bu la ciguë par orgueil... quel con !



                            • Neymare Neymare 17 juin 2014 10:28

                              "Les marionnettistes sont les plus enfumés, il est très rare de les retourner car ils jouissent de privilèges, de pouvoir, d’argent, d’honneur"
                              Pour voir la réalité, il faut se débarrasser de son égo dont le support est le mental. Le probleme des riches et des puissants est qu’ils ont un ego surdéveloppé dont ils ne veulent absolument pas se débarrasser puisqu’ils basent toute la supériorité illusoire de leur personnalité sur cet égo.
                              Cela étant, personne n’a besoin de sauver son ame, elle ne peut etre en danger, l’ame qui par exemple a voulu connaitre la richesse, une fois la personnalité morte, verra simplement que c’est cette meme position sociale qui l’a empeché de progresser, et choisira une option inverse : la pauvreté (c’est schématique évidemment, le processus de choix de la prochaine vie, est un brin plus complexe que ça)
                              De meme qu’une fois mort, on n’est jugé par personne à part nous meme (le moi supérieur), un environnement infernal n’est pas forcément la résultante de mauvaises actions mais plutot de perturbations de notre esprit puisque c’est lui qui projette la réalité dans laquelle on va se trouver : par exemple la personne qui croit dur comme fer qu’elle va aller en enfer va s’y retrouver, un enfer créé par son propre esprit, tout comme l’enfer que vivent certaines personnes dans ce monde n’est créé que par leur esprit


                            • Éric Guéguen Éric Guéguen 17 juin 2014 11:41

                              Bonjour.

                              J’aimerais partager ici une citation importante que j’ai piochée ce matin dans La révolte des élites de Christopher Lasch :
                               
                              "C’est notre répugnance à exiger des choses les uns des autres, bien plus que notre répugnance à aider ceux qui sont dans le besoin, qui érode aujourd’hui la force de la démocratie. (...) De nos jours il y a plus de chances pour que la démocratie meure d’indifférence que d’intolérance". (p.115)


                              • Éric Guéguen Éric Guéguen 17 juin 2014 12:20

                                Belle et louable initiative en tout cas, bravo à l’auteur.


                                • Jean Keim Jean Keim 17 juin 2014 18:56

                                  En lisant cet essai il me vient deux remarques :

                                  - Les philosophes grecs antiques n’étaient pas particulièrement contre l’esclavage ou si peu, en fait il en profitait sans vergogne.
                                  - A ma connaissance aucun penseur grec n’a clairement identifié les « murs de la caverne » qui ne sont rien d’autre que les cloisons de l’édifice mental que notre chemin de vie érige jour après jour, les ombres de la caverne ne sont en fait que les pensées qu’un stimuli et l’habitude engrammée puisent dans nos mémoires. Le seul homme qui a abordé notamment l’existence humaine sous cet aspect est Jiddu Krishnamurti, décédé en février 1986. il est difficile de lui donner une étiquette tant sa vision est novatrice, le terme qui le défini le mieux peut-être est psychologue mais libre de toute école. 

                                  • xmen-classe4 xmen-classe4 19 juin 2014 10:55

                                    j’expérimente activement la compréhension de cette algérie d’une façon un peut saugrenu.
                                    je vivrai dans un pays ou certain veulent donner le smic à ceux qui n’espère plus rien du progrès. ils veulent former tous ceux qui ne pas vivre sans travailler et celon la façon qui les y a amené. il y a 7 monopoles (colline romaines) qui dans l’invisible doivent me permettre de penser le service à la personnes corrrespondant. on a pas le droit de parler de faire de l’histoire sauf si c’est privé.

                                    La solution serrais d’aller voir les autres qui eux nous libérerons de ce supplice que de devoir sauver son boureau, comme l’oiseau se nourissais du foie de Prométhée le prévoyant. par contre cela implique de tout abandonner meme ces ambition et de recommancer à apprendre la société.


                                    • 65beve 65beve 19 juin 2014 11:41

                                      Il faut cependant faire confiance au marionnettiste.

                                      Le marionnettiste dirige sa créature, la façonne et lui rend sa liberté quand il la juge digne d’humanité.
                                      Ce marionnettiste, c’est Geppetto.

                                      • Lambda posteur 19 juin 2014 12:32

                                        Les choix individuels ont des conséquences collectives.

                                        Entre confort et curiosité (remise en question) que choisissez-vous ?
                                        Entre équilibre et mouvement instable que choisissez-vous ?
                                        Bref, entre liberté et sécurité que choisissez-vous ?
                                        Le problème, c’est nous.


                                        • xmen-classe4 xmen-classe4 19 juin 2014 16:50

                                          d’ailleur dans ce film « la vie secrète de walter mitty », la caverne est devenu une entreprise et que l’Homme est comparable à un spermatozoïde.


                                          • xmen-classe4 xmen-classe4 19 juin 2014 17:05

                                            au bac de philo, les question laisse à croire que le commerçant serra le mieux a meme de parler de la consommation.
                                            et le plus difficile est la filiere technologie qui demande a des initié de la logique binaire une question simple qui doit etre non.

                                            ça fait un peut test sur le quotient l’émotionnel votre domaine de compétence.


                                            • xmen-classe4 xmen-classe4 20 juin 2014 22:36

                                              je peut ajouter aussi que la différence entre

                                              suffit il d’un choix pour etre libre ?

                                              et

                                              les émossion décident t’elles de nos actes ?

                                              la question appartien au prof et posser la deuxieme pour répondre à l’autre mérite un 15.


                                              • taopaipai taopaipai 22 juin 2014 20:45

                                                bonjour à vous tous
                                                comme je suis content que l’on s’ intéresse de plus près à cet immense et creux texte qu’ est l’ allégorie de la caverne ; je vous la fais courte :
                                                « pourquoi être tromper par les hommes alors que l’on pourrait être tromper par les dieux ? » (vous avez une vie pour répondre)
                                                oui car qui nous dit que celui qui nous sauve n’est pas un pire enfoiré ; sinon , personnellement, s’il faut redescendre dans la caverne pour y sauver un pauvre erre - sauver une vie c’est sauver le monde-, alors pourquoi ne pas en profiter pour massacrer la gueule des enculés qui organisent la supercherie, hein ! fallait y penser ; le show-bizeness c’est la société du spectacle et la vie n’est pas un spectacle .
                                                 merci à tous les lecteurs
                                                et longue vie à la discution-polémique enrégimentée par Godwin.
                                                la philosophie c’est la branlette, si tu cherches , tu trouves et si tu trouves pas : R-E-F-O-R-M-U-L-E-S ! ( comme en sorcellerie)
                                                Que dieu bénisse l’Armorique


                                                • coinfinger 22 juin 2014 21:24

                                                  Le mythe de la Caverne , on peut le prendre encore autrement si on veut . A l’époque de Socrate et de Platon on pouvait étant sage étre encore écouté . Quoique avec Socrate çà a fini par la cigue . Aristote c’est déjà plus pareil , il a de bons protecteurs .
                                                  Déjà on peut remarquer qu’il n’y a pas beaucoup de femmes dans leur entourage . C’est un signe je pense . Parce que Périclés par contre écoutait encore les femmes , enfin la sienne .
                                                  Je crois que ce qui s’est passé là bas à ce moment là , çà a voir avec ce qui se passe aujourd’hui . Aristote il a appelé çà la chrématistique . On va dire le pouvoir de l’argent .
                                                  Les Sophistes qu’est ce qu’ils cherchent déjà sinon çà ?
                                                  Voilà le pb , vous étes à Athénes , ville commerciale et financiére , ’mondiale’ , le bussiness crée des grosses fortunes grace à l’Orient où de fortes inégalités se sont creusées depuis plusieurs milliers d’années .
                                                  Alors nos Grecs ils découvrent tout simplement qu’ils sont trop petits par rapport à çà .
                                                  Comme nos citoyens d’aujourd’hui . Vous avez 10000 Chinois ou Africains qui travaillent pour 10 quelque chose que vous vendez 1000 ici et vous faites l’insolent . Le Sage , la Pythie , que sais je vous lui demander de parler comme il faut . Méme les Grecs étaient sensible à l’argent . L’expression , il ne peut pas parler , il a un boeuf sur la langue . Elle vient d’eux , parce que n’ayant pas de carte de crédit il allaient au marché avec leur piéce d’or dissimulée dans la bouche . C’est çà qui fait de l’ombre .


                                                  • kalachnikov lermontov 22 juin 2014 21:47

                                                    Planant au-dessus de tout ça, il y a la moïra et ce sont les Fileuses qui décident quand couper le fil.

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