L’aveu de Bernard Guetta
Quand Bernard Guetta révèle enfin les vraies raisons de son acharnement à vouloir bombarder la Syrie.
Pour qui, incroyablement ne connaîtrait pas Bernard Guetta, il s'agit d'un chroniqueur matinal de France Inter, régulier chez Libération et au Nouvel Obs.
Bernard Guetta, lors d'une précédente pantalonnade, celle du Kosovo, fut admirable. Quasiment seul contre la meute des va-t-en-guerre-humanitaire-dénonciateurs-de-génocide-de-satan-Milosevic, il clama, scanda chaque matin la profonde escroquerie que constituait cette opération. Je crois qu'avec les journalistes de Marianne, il fut seul à le faire. Chapeau.
Avant même les prémices de l'affaire Irakienne, il fut probablement le premier à dénoncer avec courage, l'escroquerie anglo-saxonne, à l'heure où les éditocrates du Monde, de Libé et autres organes tentaient encore de nous vendre des vessies pour des lanternes avant de faire vite marche-arrière face à l'énormité de la réaction de l'opinion publique et de leurs propres lecteurs. Re-chapeau.
On peut reprocher à B. Guetta son indécrotable optimisme pour le problème Israélien mais nul ne peut le traiter de sioniste et encore moins d'ultra. Il rêve à une solution négociée, à une paix durable, fondée sur la sécurité des uns, la dignité des autres et la justice pour tous. Tout au plus peut-on lui reprocher de croire un peu trop à la réalité de son rêve.
On peut reprocher à B. Guetta son indécrotable optimisme pour le problème (car c'en est un) de l'UE et de l'euro, car tous les mois, depuis des années, il a tendance à voir des avancées spectaculaires dans le progrès de la démocratie et du contrat social dans le machin Bruxellois là où ne se montrent que fissures dans ces murs d'argent construit sur le sable, et emplâtres de moins en moins démocratiques, de plus en plus totalitaires sur ces douloureuses et inquiétantes lézardes. Il rêve d'une nation Européenne, fille du compromis social et politique Rhènan, forte face au reste du monde et angoisse à l'idée d'une France qui ne peut que puer si elle est seule. Il rêve que cette UE n'est ni une construction des USA ni même qu'elle soit totalement sous le contrôle US comme les affaires Prism, Snowden et Morales viennent encore de le prouver.
On peut donc lui reprocher des choses, mais à aucun moment on ne peut l'accuser d'avancer à visage couvert. L'homme n'est absolument pas un pratiquant du faux-nez contrairement à beaucoup de faux-culs, il n'est pas non plus un ultra comme les habituels zélateurs atlantistes ou les grands malades qui divaguent leurs délires depuis Bruxelles sur les feuilles de choux prétendument de gauche Françaises (suivez mon regard...).
Sur l'affaire Syrienne, l'attitude de Guetta, depuis le début, parait incompréhensible au lecteur attentif. Dés les prémices de cette guerre civile, le chroniqueur enfila comme des perles tous les motifs imaginables pour exiger qu'on bombarde la Syrie. Et ceci depuis le début. Chaque fois, la raison invoquée était démentie par les faits, mais on épousait immédiatement la nouvelle pondue par la com des services occidentaux. Tout simplement incompréhensible.
Enfin, la lumière se fait. Aujourd'hui, Guetta, sûrement furieux de voir que son opération semble être remise en cause par les élus US et UK fatigués qu'on les prenne pour des truffes, assène aujourd'hui, le 29/8/13 sur France Inter, les quatre raisons pour lesquelles "ne pas intervenir" serait une faute.
Les deux premières sont du tonneau de ce qu'on lit de lui depuis plus d'un an :
1 : c'est sûr, c'est Bachar qui a gazé. On remarque qu'à aucun moment il n'y a doute, pas plus de proposition de sanction contre les "rebelles" s'il s'avérait que ce sont eux qui ont fait cette saloperie.
2 : Si on intervient pas, on favorise les islamistes. Faut oser quand même. C'est-à-dire que les rebelles islamistes et leurs mandants du Golfe réclament une intervention à corps et à cri pour qu'elle leur nuise. C'est même gênant.
Mais là encore, ces raisons là sont dans la lignée des élucubrations du grand journalistes depuis des mois.
Ce sont les deux autres raisons qu'il faut considérer attentivement.
3 : Si on intervient pas, on encourage les Iraniens à fabriquer la bombe A et on risque une guerre pire encore (le fameux complexe de Munich, cher aux dénonciateurs de complotistes)
4 : Si on intervient pas, on laisse les Russes reprendre la main mondialement au niveau stratégique.
Ainsi Guetta se dévoile. Très loin des prétextes humanitaires qu'il invoque depuis des mois, il exige de bombarder la Syrie, ses hommes, ses femmes, ses enfants, non pas pour que le carnage s'arrête, mais pour que l'Iran n'ai pas la bombe et pour que les Russes n'aient pas les moyens de s'opposer à la volonté occidentale.
Que chacun en tire les conclusions qu'il voudra.
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