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Accueil du site > Actualités > Médias > L’insoumise, le valet et le prince

L’insoumise, le valet et le prince

Après Serge Moati animateur de l’émission Ripostes sur Fr.5, une nouvelle page se tourne dans l’audiovisuel public avec le départ d’Audrey Pulvar qui abandonne le JT de Fr.3 pour rejoindre i-Télé. Elle présentait avec charme, simplicité et beaucoup de professionnalisme le 19/20 depuis 2005. Derrière son apparente douceur il y a un caractère bien trempé et ses interviews sur la chaîne publique étaient d’une qualité rare.
Audrey Pulvar une personnalité engagée et ambitieuse, peut-être trop à gauche de l’avis de certains, dans un milieu qui ne tolère que la neutralité, l’effacement et la servilité.

La présentatrice invoque pour expliquer sa décision la réponse négative de la direction à sa demande de mutation pour Washington, l’explication est peu convaincante et les raisons sans doute plus existentielles. Selon la Société des Journalistes, A. Pulvar s’en va suite à un désaccord entre une partie de la rédaction et la direction de France Télévisions.(Nouvel Obs.)
 
Difficile de travailler dans une ambiance délétère et peut-être valait-il mieux dans son intérêt qu’elle parte, l’avenir dira si c’était le bon choix.
Un souvenir restera, c’est la rencontre devant les caméras de Fr.3 où face à Nicolas Sarkozy elle posa une question dérangeante et complexe sur l’immigration ; "Combien d’arrestations faut-il pour expulser vingt-cinq mille sans papiers par an ?" à cet instant, Sarkozy mal à l’aise, un moment déstabilisé n’a sûrement pas apprécié le culot de la jeune Martiniquaise. Après des explications confuses il finit par répondre "Je comprends que le sujet vous touche".
L’homme politique de surcroît avocat et champion de la com. se souviendra que ce soir-là il a trouvé à qui parler.
 
La journaliste cataloguée comme gauchisante sait aussi critiquer le manque d’agressivité de la gauche, lors d’une réunion au Théâtre du Chatelet pour la défense de l’audiovisuel public, elle déclara "s’il y avait une opposition en France ça se saurait". (Télérama.fr) Une boutade dira-t-elle plus tard, mais aussi un appel pour réveiller cette gauche atone, rongée par un mal interne.
 
Mais au-delà du départ d’Audrey Pulvar, qui n’est qu’une péripétie dans le mercato médiatique et sur qui les opinions divergent, on ne peut pas plaire à tout le monde, il faut plutôt s’inquiéter pour la liberté des médias en général et ceux du service public en particulier.
La nouvelle réforme au moins a le mérite d’être claire et d’officialiser un état de fait, elle va réduire tout espoir de conserver un petit peu d’indépendance. Le pouvoir pourra donc comme dans le passé continuer à filtrer et à orienter l’information comme il le fait actuellement pour enfoncer tous les jours un peu plus le parti socialiste, sans oublier la saga De Villepin.
 Cela ne peut pas se passer autrement puisque le chef de l’Etat considère qu’il est normal que l’exécutif (lui même) nomme le président de France Télévisions après avis conforme du CSA (une formalité) et l’accord des parlementaires (une hypocrisie).
La gauche au pouvoir ferait-elle différemment, si oui, alors où sont les propositions ?
 
Quant au financement de l’audiovisuel public depuis la suppression de la publicité après 20 heures, s’il est tolérable que la redevance soit indexée à l’inflation, par contre la taxation des recettes publicitaires du privé, de la téléphonie et des fournisseurs d’accès à l’Internet semblent un paradoxe ; un peu comme si une équipe de football était dans l’obligation de marquer un but contre son camp, ou si vous préférez le privé qui finance la concurrence.
 
Dans cette affaire le consommateur est encore le dindon de la farce, il paye directement et indirectement pour avoir une information partielle, uniforme et prédigérée. En effet pas besoin de faire un effort intellectuel, il suffit d’avaler tranquillement la pensée unique.
Des millions de français suivent les journaux télévisés, une partie d’entre eux n’utilisent que ce seul outil pour s’informer, voilà pourquoi il est très important d’exiger une plus grande indépendance de la télé publique.
Si un parti qui manque d’idées pouvait nous garantir une rupture dans ce domaine, en proposant des solutions novatrices, comme par exemple la participation des citoyens au choix du directeur de France Télévisions, ce mouvement politique serait le bienvenu, car il est temps de changer ce système qui est un déni de démocratie
 
"...à jamais irrésolu, à bientôt" (Audrey Pulvar)
 

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22 réactions à cet article    


  • franck2009 27 juillet 2009 14:55

    Je ne sais pas si elle était indépendante d’esprit, insoumise, de gauche. Mais ce que je sais , c’est qu’à force de virer les opposants, ’ ils ’ vont se désigner eux-même comme étant des lèche-cul, des godillots, des opportunistes... En bref ils font le boulot pour nous.
    Déjà que beaucoup d’entre eux ont la gueule de l’emploi, ca va être de plus en plus facile de les zapper.

    Merci à sarkosy de reprendre ses coups de fil personnels aux PDG qu’il a mis en place, aussitôt qu’il aura appris à remarcher suffisament pour gravir les marches du Mt St Michel. Plus vite il aura nettoyé les égouts de l’information encore libre sur les médias traditionnels , plus vite nous mettrons en place l’information libre dans ’ l’égout ’ qu’est internet ....

    Spécial dédicace à frederic lefebre, christine ockrent, frederic mitterrand , Thierry Saussez...pour ne retenir que les plus liberticides.


    • gruni gruni 27 juillet 2009 15:54

      @ franck.

      Et si l’ange Gabriel lui soufflait quelques mots du genre, la prochaine fois...


    • sisyphe sisyphe 27 juillet 2009 15:29

      Audrey Pulvar a bien raison de partir.
      Plus de place pour une vraie journaliste dans une télévision à la botte du pouvoir.

      Du coup, effectivement, tous ceux qui restent vont apparaître pour ce qu’ils sont : les masques tombent, et c’est tant mieux.

      Débranchez la télé.


      • gruni gruni 27 juillet 2009 16:03

        @ sisyphe.

        Vous avez malheureusement raison, mais en attendant la télé publique continue à déverser sa prose sarkosiste et il n’y a personne en face.


      • SALOMON2345 28 juillet 2009 09:42

         A Bobgraton

        Le fond du problème est que par touches successives, tout ce qui n’est pas « pravda » gerbe, aussi, que Moati soit ému devant Marine Le Pen semble naturel et pas choquant en soi, compte tenu de son passé familial et de la présence de la fille de....
        La neutralité absolue est une hypocrisie, comme la bande à Calvi (pire est Th.Guerrier) avec beaucoup de ses invités - Giacometi, Le rédac-chef de l’Express intime des Sarko, Marseille, et beaucoup d’autres - qui affichent une fausse neutralité, tant les « bonnes » questions ne sont jamais posées et que les sujets qui fâchent ne sont jamais abordés ! Ils ne mentent jamais : car ils n’en parlent jamais !
        Donc et en résumé et sur le même service public : Schneiderman, Moati, Frédérique Ferney ( et son excellente émission littéraire) puis...Audrey Pulvar, en attendant la suite, cela devient très soviétique à la fin ! Et, pour revenir à Moati, c’était le seul, l’unique, et le dernier espace restant sur le PAF ou des oppositions diverses (toutes) s’opposaient réellement ! En voyez-vous un autre aujourd’hui, je suis preneur ?
        Le Président règne et gouverne, Fillon porte les plis à signer au Palais Bourbon, la « Majorité » se contente de RATIFIER : a part sur le Net, où sera -t-il encore possible dans le service public - désormais réservé au chef suprême - de gueuler contre cela ou de même timidement dire que l’on n’est pas d’accord, démocratiquement parlant ?
        Salutations.


      • gruni gruni 27 juillet 2009 16:29

        @ Bobratton.

        Vous êtes un peu injuste avec Moati, n’ oubliez pas qu’il animait un débat qu’il voulait vif, très vif. Toutefois c’est évident il détestait le FN et c’était trop voyant.


        • Fergus fergus 27 juillet 2009 16:53

          Bonjour Gruni.

          Je regretterai évidemment Audrey Pulvar, l’une des trop rares journalistes du service public à faire correctement son métier, fut-ce en face de Sarkozy. C’est précisément dans ces moments-là que l’on reconnaît les vrais professionnels.

          Et tout à fait d’accord avec vous sur le délirant mode de financement de l’audovisuel.


          • gruni gruni 27 juillet 2009 17:36

            @ fergus


            Une vraie pro. avec des défauts comme tout le monde, mais surtout du talent.
            Quant au financement, les nouvelles ressources ne suffiront pas et je crains l’amputation d’une partie du service public.

             salutations


          • Bois-Guisbert 27 juillet 2009 18:15

             l’une des trop rares journalistes du service public à faire correctement son métier, fut-ce en face de Sarkozy

            Parce que pour vous, faire correctement son métier, c’est faire de l’imigrationnisme au cours d’une interview de Superélyséen ? Vous avez une singulière conception de la compétence professionnelle et de son expression !

            D’autant plus singulière, que ce sont des médiateux comme cette Pulvar qui amènent des brassées d’ électrices et d’électeurs à Sarkozy en lui fabriquant la plus usurpée des réputations de dur dans les domaines de la lutte contre les clandestins et la surpopulation allogène de la France.


          • Marianne Marianne 28 juillet 2009 13:27

            Eh oui, Bois-Guibert, vous aimeriez bien qu’elle serve la soupe à Sarko pour que les voix des bofs racistes dont vous êtes aillent vers le borgne et sa fifille... Mais Audrey Pulvar qui n’est pas dupe de la connivence de « notre président » et de l’ancien de l’OAS sur la question n’est pas là pour faire campagne pour l’un ou pour l’autre mais pour informer les citoyens et les aider à analyser la teneur de leurs arguments.

            Avec vous comme rédacteur en chef, les choses seraient beaucoup plus claires : journalistes (pardon propagandistes) bien blancs et bien racistes à tous les étages et la francisque tournoyant dans un ciel bleu-blanc-rouge en guise de générique avec un petit refrain bien de chez nous : « Maréchal, nous voilà... ! »


          • barbouse, KECK Mickaël barbouse 27 juillet 2009 18:18

            bonjour,

            c’est bien dommage pour audrey pulvar, j’espère qu’elle va trouver un bien meilleur poste, et personnellement je suis presque sur qu’elle ferait de meilleurs audimat et surtout un meilleur journal que laurence ferrarri si elle était à sa place.

            pour S.Moati, son problème c’est d’être une forme d’institution dans le métier, et de savoir faire caqueter les gamins qui rentrent en politique plus surement qu’a son tour, il est clair que l’on veut tuer les espaces de débat « presque » contradictoire à la télévision, un peu comme on veut enlever le thèse/ antithèse synthèse à l’école pour les rédactions, c’est trop dur...

            amicalement, barbouse.



            • herbe herbe 27 juillet 2009 18:53

              Je vous rejoins sur ce choix qui serait judicieux : Audrey au lieu de Laurence.
              Mais j’ai l’impression que ça restera une fiction ...


            • gruni gruni 27 juillet 2009 19:08

              @ Barbouse

              Effectivement d’après ses déclarations elle souhaiterai présenter le vingt heures,
              mais après tout elle sera peut-être mieux sur i-Télé où elle aura 2 heures d’antenne.
              Je regrette comme vous le manque de débat < contradictoire à la télévision > ce type d’émissions n’a plus la cote et c’est dommage.


            • Bois-Guisbert 27 juillet 2009 19:58

              Je regrette comme vous le manque de débat < contradictoire à la télévision > ce type d’émissions n’a plus la cote et c’est dommage.

              Moi pas. Ces débats se bornaient au superficiel affrontement de deux mauvaises fois. A n’importe quel moment, n’importe lequel des debatters peut asséner un « C’est faux ! » sec et sonnant à son interlocuteur, en sachant que celui-ci ne dispose ni des pièces ni du temps qui lui seraient nécessaires pour démontrer qu’il a dit vrai.

              Et pour moi, c’est une faiblesse rédhibitoire, encore renforcée par la propension du téléspectateur à estimer que tout ce que son « champion » dit est vrai, tandis que ce que dit l’autre, est sinon faux, à tout le moins fortement sujet caution.

              Reste l’empoignade verbale appréciée pour elle-même, mais là je ne goûte pas spécialement.


            • tvargentine.com lerma 27 juillet 2009 19:07

              Bonjour le cirage de mocassin ,à moins que cela soit du publi-reportage sur une « journaliste » qui n’a vraiment pas brillé par ses questions aux hommes politiques de tout bord ni pas « ses investigations journalistiques »

              Arrêtez de me faire rire,moi aussi je risque un malaise (hi hi hi !!!!)

              http://www.tvargentine.com


              • gruni gruni 27 juillet 2009 20:31

                @ Bois-Guisbert.

                Votre analyse est parfaitement objective, ce qui prouve que vous suivez ces débats de temps à autre, peut -être justement faute de mieux, et probablement pendant la campagne présidentielle.
                Moi je pense que durant un débat, il peut y avoir un moment de sincérité et même que un des débatteurs pris dans le feu de l’action dévoile sa vraie personnalité voir plus.
                Pour ces raisons je crois à l’utilité de ces joutes télévisées 


                • Bois-Guisbert 27 juillet 2009 22:56

                  Votre analyse est parfaitement objective, ce qui prouve que vous suivez ces débats de temps à autre, peut -être justement faute de mieux, et probablement pendant la campagne présidentielle.

                  C’est-à-dire que j’ai été, dans le passé, assez friand de ce genre de spectacles et c’est quand j’en ai compris les règles et le fonctionnement, tel que résumés ci-dessus, que je m’en suis détaché.

                  Moi je pense que durant un débat, il peut y avoir un moment de sincérité et même que un des débatteurs pris dans le feu de l’action dévoile sa vraie personnalité voir plus.

                  Ca fait beaucoup d’heures de présence attentive pour un résultat qui n’est pas assuré, a priori...


                • stéphanie suby 27 juillet 2009 20:40

                  « Pas brillé » ? Il suffit de taper son nom sur youtube ou dailymotion pour avoir le choix de ses interviews toujours bien senties. Elle a le ton des journalistes anglo-saxons, impertinente sans en avoir l’air... et la dame, modeste, mène également une jolie carrière d’écrivaine et scénariste.
                  De plus, elle a été la seule journaliste « populaire » de France Télévisions à faire grève avec les techniciens lorsque le projet de loi sur l’audiovisuel n’était pas encore passé...
                  Humaine et brillante, je confirme.


                  • gruni gruni 27 juillet 2009 21:43

                    @ stéphanie.

                    Belle démonstration, vous en savez plus que moi, avez vous lu « L’ Enfant Bois »


                    • Vilain petit canard Vilain petit canard 28 juillet 2009 09:57

                      Ouais, enfin, elle fait sa carrière, ce n’est pas un acte super-politique. Passer à i>Télé, filiale de Canal Plus, ce n’est pas franchement dans l’opposition non plus. Au lieu des fayots d’Etat, elle naviguera au milieu des fayots privés... ce sont les pires.


                      • gf.delhomme 28 juillet 2009 13:25

                        vaux mieux ça qu’un accident de baignade

                        de toutes façon ce sont des milieux ou on vire facilement, on la joue amour universel par devant mais par derriere on t’encule en sancrit.

                        et puis sa carrière n’est pas fini, elle a les mains libres maintenant, ceux qu’on vire réussissent souvent mieux, ça doit être ça le truc psychologique qu’il avait dit le mec

                        « et c’est sur les pierre que les maçons ont rejetées que serat construit mon église »


                        • emachedé emachedé 28 juillet 2009 14:14

                          Intéressant article. Effectivement une journaliste qui met les pieds dans le plat, il va falloir se lever tôt avant d’en retrouver une (ou un)
                          Et ce ne sont pas tête d’ampoule poilue (Pujadas) et la blondasse friqué arriviste (Ferrari) qui iront dans le bon sens : éthique, indépendance, et journalisme d’investigation.

                          Pauvre France...

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