La traitement médiatique du terrorisme : Ce soir (ou jamais !) 19 avril 2013
Ce vendredi 19 avril à 22h30 était diffusée en direct sur France 2 l'émission Ce soir (ou jamais !), présentée par Frédéric Taddéi. Basée sur le débat entre plusieurs invités, un des sujets de la soirée était le retour du terrorisme aux Etats-Unis et l'ampleur médiatique de ce dernier.
Un des sujets de la soirée qui était centré sur le terrorisme aux États-Unis a fait débat ce vendredi 19 avril lors de l'émission de Frédéric Taddéi. C'est le moins qu'on puisse dire, car les esprits ce sont légèrement échauffés entre les participants au débat.
Tout a commencé lorsque Daniel Schneidermann, fondateur d' « arrêt sur images », a déclaré qu'il y avait une surprésence des journalistes aux États-Unis en faisant référence à la trop grande ampleur médiatique des événements de Boston sur le reste de l'actualité et notamment sur les autres attentats terroristes dans le monde et l'identité des victimes.
Ensuite Philippe Bilger, avocat, a demandé si « ça n'est pas tout simplement que l'horreur est plus ordinaire dans certains endroits alors qu'aux États-Unis, elle frappe davantage parce qu'elle est plus rare »
Isabelle Coutant-Peyre, avocate et femme du célèbre terroriste Carlos, a évoqué la relativité entre les terroristes et les résistants selon la frontière dont on parle d'eux, ce qui a suscité la stupéfaction et l'énervement de Guy Millière, économiste et politologue.
Ce dernier reproche à l'avocate, dans un ton très agacé, de comparer des actes terroristes visant à tuer des innocents à des actes de résistance. Puis il justifie le traitement médiatique de grande ampleur consacré aux attentats en France ou aux États-Unis « parce que ça frappe des démocraties » alors que dans les autres pays "faillis", « il y a une accoutumance du terrorisme ». Il ajoute que l'« on redécouvre qu'il y a un danger islamiste radical, qu'il y a un totalitarisme islamique ».
C'est sur ces dernières paroles que l'humoriste Christophe Alévêque réagit en rappelant que les suspects n'ont pas encore été capturés et que par conséquent, on n'a pas assez de certitudes pour affirmer quoi que ce soit sur les revendications des frères Tsarnaev. S'en est suivie une scène pour le moins pitoyable où l'on voit d'un côté Guy Millière essayer de justifier la face islamiste des jeunes frères tchétchènes et de l'autre, les autres participants au débat, qui se moquent ouvertement de lui.
Le calme reprend et l'auteur et metteur en scène Olivier Py déclare que l'absence de revendication est troublante et que la possibilité de violences pulsionnelles et irrationnelles est effrayante. C'est ensuite le philosophe Alain de Benoist qui prend la parole en rappelant que même si les américains sont victimes d'attentats terroristes, ils n'hésitent pas à aller « massacrer des familles entières en Afghanistan ». Propos qui seront confirmés par la député de l'Aisne, Marie-Françoise Bechtel.
Phillipe Bilger dit ensuite que même en l'absence de revendication, les deux principaux buts du terrorisme ont été atteints : tuer des innocents et inspirer la terreur. Alain de Benoist n'hésite pas à rappeler juste après, qu'au lendemain du 11 septembre 2001 un dispositif incroyablement coûteux à été mis en place par les États-Unis et ajoute que les seuls attentats islamistes désamorcés ont été organisés par le FBI pour des fins de propagande. Sur ces propos, Guy Millière réagit de nouveau violemment et n'hésite pas à qualifier son interlocuteur de conspirationniste et d'extrême droite, ce qui a le don d'agacer ce dernier au tel point que Frédéric Taddéi est forcé d'intervenir pour ramener le débat au calme.
Isabelle Coutant-Peyre évoque Guantanamo, le silence des médias occidentaux et la complicité des États européens dont la France. Elle rappelle les violences intérieures aux Etats-Unis avec les meurtres d'enfants dans les écoles. Le débat tourne alors vers le sujet des armes aux Etats-Unis et la culture de la violence inhérente à cet Etat fédéral.
Point Godwin atteint : Merci Guy Millière !
Cet intellectuel, économiste et politologue français à la chevelure flamboyante atteint le point Godwin en disant que l'anti-américanisme primaire revenait et rappelle qu'il y a 70 ans ces américains ont sauvé la France, que l'on parlerait allemand et qu'Hitler aurait gagné la guerre s'ils n'étaient pas là.
Heureusement, l'humoriste Christophe Alévêque est là pour recentrer le débat autour du traitement médiatique des attentats et pense que le fait de montrer des images de terrorisme à la télévision peut créer des vocations chez des jeunes frustrés, faibles d'esprit et que l'on devrait en parler 15 secondes au JT. Daniel Schneidermann réagit à ces propos en déclarant que le fait de ne pas parler autant des autres attentats dans le monde est une sorte de censure médiatique. La sujet sur le terrorisme prend fin et Frédéric Taddéi prend la parole pour annoncer le suivant : Iran et Corée du Nord : guerre atomique ?
Ce qu'on peut tirer de ce débat c'est qu'il a été riche. Il a permis au téléspectateur de comprendre pourquoi le terrorisme aux Etats-Unis prend une si grande ampleur médiatique, que la frontière entre terroriste et résistant est très fine et que les terroristes ne sont pas forcément toujours ceux qu'on croit.
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