Le petit Ben veut faire mumuse sur France Inter
Encore un ! Un autre ! Tout nouveau celui-ci ; pas encore très connu certes, mais qui vient de trouver un bon expédient pour faire parler de lui. Ce matin du 14 juin 2011, « Ben » de France Inter vient de réaliser un acte de résistance époustouflant, d’un courage admirable et d’une pertinence à couper le souffle. Ce petit Ben, dans sa chronique quotidienne, a pu parler d’Hitler, de racisme et d’antisémitisme, au sujet de Marine Le Pen et du Front National. Au milieu de trois petites blagues, dans un texte aux allures ironiques et un brin cynique, histoire de faire encore plus à l’aise, encore plus rebelle, il a pu faire passer son message à la France. C’est radio Londres version guignol. Grand merci à toi, Ben.

Ah… C’est certain qu’il est difficile, au XXIe siècle, d’être un résistant au nazisme… Frustrant même, j’imagine, pour les petits nervis de la bien-pensance la plus niaise et idiote. Tellement frustrant qu’ils ont nécessairement besoin de se les inventer, leurs nazis à eux, exactement comme les gamins s’imaginent des dragons et des méchants pas jolis du tout dans leur jardin, pour mieux pouvoir, avec leur épée de bois, les occire en se prenant pour Batman ou Lancelot. Le petit Ben en serait presque touchant…
En tous les cas, il ferait mieux de retourner voir sa maman, afin qu’elle lui apprenne un peu la vie, comment ça se passe aujourd’hui, qu’est ce qui a changé depuis le temps des Lutins et des années 30… Il y apprendrait que le programme du Front National n’a jamais possédé aucune référence au NSDAP allemand, et qu’il n’est question, en son sein, ni de race ni de religion, seulement de nationalité. Sa maman pourrait lui expliquer que le patriotisme n’a rien du racisme dont on voudrait le colorer. S’il sait marcher, il pourrait aussi aller voir directement à l’intérieur du parti, et frayer avec des juifs, des personnes de couleurs et des homosexuels, tous attachés à une réalité commune qui s’appelle la France.
S’il porte encore des couches (de crainte qu’il n’ait trop peur), il pourrait même aller voir Marine Le Pen, pour que peut-être il parvienne à s’apercevoir qu’elle ne ressemble pas vraiment – c’est le moins que l’on puisse dire – à un futur dictateur d’extrême droite… vous savez, ceux qui jalonnent nos cauchemars depuis quarante ans, la bête immonde, le monstre qui veut manger des enfants le soir venu.
Mais le petit Ben veut faire mumuse, il veut jouer au résistant, il faut le laisser faire, de peur qu’il nous fasse un caca nerveux. Bon, c’est vrai, il n’a pas tout compris, il est encore naïf et immature, et il a quand même le droit à une antenne importante, une radio de premier choix, pouvant ainsi déblatérer ses blagounettes à un grand public. Qu’importe ! C’est que ça en devient un petit vaudeville amusant, tous ces petits bouffons qui se figurent des Hitler en pagaille là où il n’y a qu’un parti républicain, et des invasions de la Pologne là où il n’y a qu’une volonté de sauver la France. Ca en devient drôle ! Comique ! Attendrissant ! Comme les petits bébés qui prononcent leurs premiers mots !
Allez, petit Ben chéri, retourne jouer avec ton épée dans le jardin, on filme !
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