Le Point : petite critique entre amis
Dans le numéro 1927 du Point, l’éditorialiste Claude Imbert invite ses lecteurs à voyager avec le « grand Besson » en lisant son dernier livre Mais le fleuve tuera l’homme blanc. On le croirait volontiers, si seulement Patrick Besson n’était pas lui-même chroniqueur... pour le même journal.
Surprise, le fameux texte, troisième partie d’un grand dossier consacré à la rentrée littéraire, vante les mérites du « grand Besson » et de son dernier livre, Mais le fleuve tuera l’homme blanc.
« Pour "climatiser" le lecteur dans 480 pages de moiteur ambiante, Besson use de son style fend-la-bise, un rien foutraque. Il taille avec une jovialité amère dans la jungle d’une investigation hors pair. Il allège de calembours et vannes ses coups de sonde visionnaires. Si bien que, dans ce fourbi équatorial, rien ne pèse, ni ne poisse. Un exploit ! »
Bien sûr, il est tout à fait possible de déceler dans l’aveu même de cette connivence exacerbée, un souci d’honnêteté parfaitement louable. Toujours est-il que la manœuvre s’apparente nettement plus à de la communication, plus précisément à du publi-reportage, qu’à du journalisme, alors même que Le Point se revendique « hebdomadaire d’information ».
Même si cela est loin d’être un cas isolé, d’autres journaux s’en sortent bien mieux quand il s’agit de parler des livres écrits par des employés de leur maison. On préférera ainsi largement l’humilité du Monde qui parle de ses journalistes-auteurs dans Les auteurs du Monde, une rubrique dédiée à ce genre d’exercice hautement périlleux.
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