Le streaming rapporte aux Majors 35 fois plus que la radio par titre diffusé et par auditeur
Une étude réalisée par Philippe Astor révèle même l’ampleur du désastre :
Un titre diffusé en radio a rapporté 0.0003 € par auditeur (ou point de contact) en 2007 aux ayant droit de la musique - ce chiffre peut varier d’une année sur l’autre, puisqu’il est indexé sur le chiffre d’affaires publicitaire des radios -, contre 0.0107 € par écoute pour les sites de streaming, soit 35 fois moins
Il faut rappeler que ces tarifs exorbitants obtenus par les Majors rétribuent principalement les détenteurs des catalogues et des droits de production, c’est-à-dire les maisons de disques elles-mêmes, et non pas les auteurs compositeurs, qui n’en récupèrent qu’une infime partie.
Ainsi, chaque auditeur unique est facturé 35 fois plus cher aux sociétés de streaming en ligne qu’aux radios traditionnelles. De là à imaginer que la mort programmée des radios musicales – dont l’agonie a bien commencé à Paris, par exemple – ne dérange en rien les Majors… il n’y a qu’un pas… qu’il est aisé de franchir.
Et puis il y a une autre leçon à tirer des offres premium de streaming online telles que celles proposées par Deezer et Spotify : les « vrais gens » sont OK pour PAYER pour écouter de la musique en ligne. De la radio payante. Tout notre argumentaire classique appris sur les bancs du NAB qui s’écroule. Pourquoi ? Parce qu’ils peuvent choisir la musique.
En 1999, aux USA, le temps passé devant les chaînes TV câblées payantes est devenu plus important que le temps passé devant les chaînes TV gratuites.
Dix ans après, il semble que le même trend emporte avec lui les radios musicales : pour ne pas subir, pour choisir, je suis prêt à payer.
La radio gratuite ne l’était pas tant que ça : je payais de mon temps à écouter des titres que je n’avais pas choisis. Avec Spotify et Deezer, le feed audio est mien.
Pour finir le travail, il reste néanmoins à augmenter l’écoute en ligne afin d’obtenir les mêmes millions d’auditeurs que nos radios rassemblaient jadis, ce qui est loin d’être fait.
Curieusement, les véritables victimes de tout ça ne seront ni les radios – qui se recréeront – ni les Majors – qui ont enfin trouvé un modèle économique viable en ligne – mais les jeunes artistes, chanteurs, compositeurs, qui n’auront plus personne pour imposer proposer leurs titres à la masse des auditeurs.
Il leur reste Youtube. Bon courage.
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