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Accueil du site > Actualités > Médias > Le téléchargement chez les majors... C’est parti !

Le téléchargement chez les majors... C’est parti !

Nous vous l’avions déjà dit dans ces pages : les majors prévoient depuis des mois d’utiliser les réseaux de peer to peer et le streaming pour diffuser leur propre catalogue et devenir - exactement comme des chaînes de télévision - régies de publicité. Le principe est simple : pourquoi perdre du temps à vendre les droits d’une série, voire ceux d’un film, à des chaînes de télévision qui en font un grand profit, quand il serait possible d’atteindre potentiellement des milliards d’utilisateurs (ce qu’aucune chaîne de télé ne sait faire) via Internet ? Le succès de StarWreck aurait fait - dit-on - réfléchir les "propriétaires de contenus" (comme on dit) ...

 

La question n’était donc pas : "Le feront-ils ?" mais plutôt : "Qui, et quand ?" ...

AOL et TIME Warner avaient commencé à explorer le concept. C’est maintenant Disney qui entre dans la danse ! Dixit Ratiatum  : "En proposant avec sa chaîne ABC des séries gratuites sur Internet, Walt Disney lève encore un tabou, celui de la gratuité. Aux Etats-Unis, l’heure est à la modernité. ABC, la filiale de Walt Disney, ouvrira ainsi le 30 avril un service de vidéo à la demande gratuit financé exclusivement par la publicité.". Le groupe Walt Disney a décidé de frapper fort en diffusant, sur le site ABC, les épisodes de ses séries phares : Lost, Desesperate Housewives, Alias et Commander in chief. Il s’agit d’un premier test qui devrait durer d’avril à juin. Les épisodes pourront être visionnés par les internautes exclusivement américains (théoriquement) de leur diffusion à la télévision.

Pour l’instant, c’est du streaming...

Disney en peer to peer, évidemment, ça aurait fait jaser. Seulement le streaming, c’est très cher, pas forcément performant, alors que le peer to peer, c’est très efficace, et gratuit (ce sont les internautes qui fournissent individuellement des portions de bande passante). Attendez donc encore quelques mois que les majors évaluent le profit potentiellement perdu avec le coût de diffusion induit par le streaming : alors tous les catalogues vont se retrouver sur nos PC, gratuitement, financés par la publicité, et en peer to peer légal, s’il vous plaît.

Le plus drôle dans cette histoire, c’est qu’en France, grâce à l’efficace lobbying de l’industrie du disque, le tabou est tel qu’on a inscrit noir sur blanc, dans un accord interprofessionnel du 20 décembre 2005, valable 12 mois, "l’interdiction de toute offre gratuite d’oeuvres cinématographiques". Mieux, au même moment, la loi DAVSI de RDDV revendique une restriction toujours plus grande des libertés numériques (interdiction de décodage, de déverrouillage, pénalisation de la vente et de la détention de logiciels de copie, de la mise en oeuvre de serveurs peer to peer ... ). Bref, après nous avoir fait plonger dans leurs délires répressifs, les majors se mettent au travail, et récupèrent le marché.

Ca vous étonne ?

Epilogue : Si vous entendez l’anglais, allez voir ici  : Desesperate Housewives vous est offert par Nissan... Ah bon ? On peut y accéder depuis la France ? Mais alors, l’accord interprofessionnel "d’interdiction d’oeuvre gratuite et patati et patata", il devient quoi  ? Bidon, nada... RDDV n’était pas prévenu, l’Internet, ça passe les frontières... Et de toute façon, les lois françaises, les majors américaines, elles s’en sont toujours tapées. C’était : la minute sur l’art de passer pour un imbécile quand on légifère sous influence d’entreprises commerciales, plutôt qu’en écoutant le citoyen...


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