Les médias sont enfermés dans un piège, celui du besoin d’argent pour exister : il faut bien rémunérer les journalistes, payer le papier, les ouvriers qui impriment, les distributeurs, les locaux, pas vrai ?
Pour cela, ils ne peuvent compter que sur
- les achats et les abonnements.
- la publicité
- les aides publiques
- l’adossement à un grand groupe industriel
C’est dès lors une partie d’échecs à quatre qui est en jeu.
Les achats ? Le public est versatile. Sans information intéressante, il n’achètera pas le journal. Ce qui entraine une instabilité des revenus. De plus le prix doit rester bas.
La publicité aide à avoir des revenus plus stables. Mais dès lors, le journal est sous la menace du chantage : si tu parles de l’affaire de corruption dans laquelle je suis mouillé, je retire mes annonces !
Les aides publiques ? On appelle cela une subvention. Cela fourni de l’argent mais le lecteur peut penser que le contenu du journal est influencé par ce biais. Cela rend le canard suspicieux. De plus, la subvention d’origine locale dépend du bon vouloir du maire. Un changement de majorité suffit à tarir la source si le nouvel édile juge qu’il n’a pas été bien traité par le journal.
Reste l’adossement à un grand groupe : les pertes sont comblées par les bénéfices réalisés dans d’autres secteurs. On a l’avantage de la subvention de l’ Etat avec l’inconvénient de la suspicion de partialité.
Ceci est valable pour tous les médias : journaux, radios, télés.
En France, AUCUN quotidien n’est rentable.
Pour les hebdos, seul le Canard Enchainé s’en sort. Et Charlie, maintenant qu’ils sont pétés de thunes à leur corps défendant.
En ce qui concerne les mensuels, c’est difficile à dire. Les groupes possèdent en général plusieurs magazines et les pertes de certains sont comblées par les bénéfices des autres. Les magazines de la première catégorie sont en général conservés car ils permettent de capter des publicités qui ne vont donc pas enrichir les concurrents.