Les morpions se cachent à la télé
On aurait pu la nommer journée des champions, on s’en souviendra étant comme celle des morpions, les squatteurs à couilles. Pensez donc, rien moins que le plus prestigieux Grand prix de Formule 1, le début du tournoi de Rolland Garros, le Rallye de l’Acropole, de quoi faite bander pus d’un passionné de sport en chambre, plus d’un éjaculateur précoce, plus d’un exilé fiscal.
A bien y regarder pourtant, notre télé du grand abrutissement des masses est devenue en l’espace d’un après-midi une fantastique machine à pub pour des activités plus proches du système mafieux que de l’exploit sportif à proprement-parler.
Qu’on en juge, le Grand Prix se disputait sur le circuit mythique de Monaco, il faudra d’ailleurs m’expliquer en quoi ce circuit est si mythique étant donné qu’un dépassement y est totalement impossible et que le premier sur la grille de départ est souvent premier à l’arrivée. Une course sans dépassement est à mon humble avis un non sens et pourtant ce lieu de rassemblement de la jet set, reste magique, on se demande bien pourquoi. Sans doute le culte du fric roi et du blanchiment facile d’argent sale facilitent-ils les dérapages comportementaux et les débordements moraux.
Tribune des couronnes en plastique, podium des mafias, rubans de pacotille, la course folle se termina parmi les princes et les étalages de bons principes. Tout sentait le factice, le clinquant, l’affichage à deux balles, comme si l’on pouvait comme dans les années soixante continuer à parader sans s’exposer aux lazzis et aux quolibets.
Un clic sur la deux pouvait nous poser sur la terre battue de Rolland Garros, un Tsonga en vadrouille en terre de taxation y faisait ses grands débuts. On sait que sa première terre d’élection est plutôt celle de la Confédération Helvétique où il fait plus bon vivre, parait-il. D’ailleurs il s’agit bien de se rendre compte que l’ensemble de ses congénères est atteint du même syndrome qui leur fait préférer l’air vivifiant des alpages et ses mouches à merde.
La gente tennistique en villégiature durant 15 jours au Bois de Boulogne vient essayer de tirer les marrons du feu des passions nationalistes. Propagande à scandale, peoplelisation des esprits, la télé jour à fond la carte de l’aliénation.
Mais la coupe déjà pleine des délires collectifs allait trouver son point culminant au sommet de l’Acropole, par la consécration du roi de l’évasion, le chauffard Leob, planqué comme les doués de la raquette au bord du lac de Genève. Le raccourci de l’exilé fiscal gagnant en terre de misère sociale n’eut pas l’air de choquer quiconque.
Jamais sans doutes les programmes de notre télé des libertés et du pluralisme, cette TNT qui n’est au service d’une caste des chasseurs d’audiences n’avaient cumulé à ce point autant de fausses notes et d’irrespect caché envers leur auditoire.
Quand les journalistes, les propagateurs d’épidémie au lieu d’éveiller les consciences se comportent en véritables spécialistes des picouses de sommeil, quand la télé des champions se résume en une parade des morpions, ces spoliateurs, ces distributeurs d’opium, ces planqués de belle vie, alors la démocratie se trouve en danger non pas d’explosion mais d’endormissement généralisé.
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