Libération, Schneidermann et le buzz Angot
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L300xH196/Christine_Angot02-740dc.jpg)
Dans Libération d’hier, Claire Devarrieux nous dit que l’écrivain Christine Angot est partout, et liste les journaux où elle est passée, mais cela ne l’a pas dissuadée d’interroger... Angot. Vous avez déjà lu plein d’articles sur Angot, eh bien Libération en ajoute un de plus ! La logique absurde qui sous-tend ce choix est clairement expliquée : " Tout le monde en parle. C’est normal." Imparable ! Donc Angot a droit à une longue interview de plus, après cette présentation :
A peine commencée, la rentrée littéraire propose son bilan :
Christine Angot est partout, dans tous les journaux, dans les Inrockuptibles comme dans Le Figaro Madame. Tout le monde en parle. C’est normal. Tout le monde en reparlera dans deux mois, quand elle aura le prix Goncourt.
Le titre du papier est puissant : "Tout d’Angot". Dans le tout en question, certaines questions sont fouillées ;-) : "Vous n’êtes pas visuelle, avez-vous dit dans un entretien. " "Etiez-vous une petite fille solitaire qui regardait, observait ? " (Je suis méchant il n’y a pas que cela, par exemple la question sur l’affaire Günter Grass).
Dans Libération d’aujourd’hui, de quoi nous parle Daniel Schneidermann dans Médiatiques, sa chronique hebdomadaire ? De Christine Angot, bien sûr ! Pour nous dire quoi ? Qu’il ne faut pas en parler... sous le titre "Et si l’on désactivait le buzz Angot ?", trois feuillets, c’est long, 4460 caractères, treize fois le nom d’Angot, c’est trop long... Sa conclusion semble répondre involontairement au début de l’article de Claire Devarrieux dans Libération d’hier :
Paresse générale, donc auto-absoute, de tous ceux qui consentent à cette capitulation de la curiosité, à cette soumission à l’évidence autoproclamée, à cette dictature du succès présumé, que constitue la dictature d’un seul livre, d’une seule voix, sur six cent quatre-vingt-trois.
Daniel répondra-t-il à la question qu’on aimerait lui poser de vive voix : "Quel est le jour de bouclage pour cette chronique ? Aviez-vous lu Libération hier matin, avant d’écrire cette chonique ou bien était-elle si magiquement prémonitoire ? Saviez-vous que Libération allait faire pareil que les autres, marteler du Angot, mais pire en fait, puisque ce rabâchage est revendiqué, justifié et assumé ?"
La prêtresse, Josyane Savigneau, adore, et saluait avec émotion le courage d’Angot le 24 août dans Le Monde : "Angot se met en danger, et elle le sait" .. Jean Paul Enthoven, dans Le Point, parlait longuement "d’angothologie" avant de succomber à son charme. En tout cas, tout le monde n’aime pas. Baptiste Liger écrit dans Lire :
Elle a bien des tracas, Christine Angot. Si dans Pourquoi le Brésil ? elle évoquait ses visites chez l’ostéopathe, son Rendez-vous de la rentrée nous informe de ses derniers soucis médicaux, d’une tout autre nature : « Des selles liquides qui ne [la] soulageaient pas, qui ne purifiaient rien. » La preuve : la diarrhée verbale est collée au papier. Et, pour rester dans l’imagerie intestinale, lorsqu’on a aimé Vu du ciel, Les autres ou Interview, le dernier Angot est une sacrée purge.
En revanche avec Christine Ferniot, dans le même numéro de Lire, stupéfiante révélation, l’écrivain Angot tente "un ultime sursaut vers l’immortalité"... l’Académie française déjà ?
Ceux qui parlent de provocation ou d’arrogance ne comprennent pas que Christine Angot restreint chaque jour un peu plus la distance entre le vécu et l’écriture, comme une petite mort, à moins qu’il ne s’agisse d’un ultime sursaut vers l’immortalité.
Zut ! Je viens de parler d’Angot... sur Le Phare, et maintenant sur AgoraVox ! Moi qui ne suis pas une lumière, voici que moi aussi, Angot me rend dingo...
Image : Lit.Cologne
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