Ségolène Royal n’a qu’à bien se tenir. Mardi soir, France 2 et M6 confronteront en effet des femmes de caractère, et cela dans des registres bien différents. 8 femmes face aux Desperate housewives. Voilà qui risque d’être savoureux.
Beautés désespérées, c’est la traduction qu’ont
choisie nos cousins québécois pour la série événement que M6 s’apprête à
diffuser mardi soir. Il faut dire que la traduction littérale, « ménagères
désespérées », était moins aguichante. En France, le distributeur a décidé
de garder le titre original. L’Académie française appréciera. Mais là n’est pas
le propos.
Face aux cinq héroïnes de Desperate housewives, France 2
nous rediffuse le film de François Ozon : 8 femmes. Très bien accueilli
par la critique et le public, ce film est pourtant loin d’être le meilleur du
réalisateur. Les chansons qui émaillent cette comédie musicale tombent comme un
cheveu sur la soupe, pas vraiment à propos, et l’intrigue tient par
un bout de ficelle. Restent les actrices, magnifiques : Isabelle Huppert, Emmanuelle
Béart, Catherine Deneuve, Virginie Ledoyen ou Fanny Ardent sont toutes
formidables.
Meurtre, disputes, trahisons, révélations... Ce qui
caractérise le film de François Ozon est tout aussi parfait pour décrire
Desperate housewives, la série déjà diffusée sur Canal Plus et qui débarque
sur la sixième chaîne. Riche en intrigues et en rebondissements,
cette fiction télévisée saura autant captiver les femmes que les hommes. Car
nos beautés désespérées n’ont vraiment pas une vie de tout repos. Il y a Bree
(Marcia Cross), la ménagère maniaque dont le mari est adepte de relations SM, Susan
(Teri Hatcher, vue dans Le monde ne suffit pas) qui se crêpe éternellement le chignon avec sa voisine Eddie
(Nicolette Sheridan), Lynette (Felicity Huffman), qui n’arrive pas à gérer ses
affreux garçons, ou enfin Gabrielle (Eva Longoria), pulpeuse Latino qui se tape
son (très) jeune jardinier à la barbe et au nez de son mari. Ajoutez à cela le
suicide mystérieux de Mary Alice, dont le fils possède assurément une case en
moins et dont le mari ne semble pas exempt de tout reproche, sur fond de
meurtre et de cadavre enfermé dans une malle... Desperate housewives, dont les personnages
sont tous plus tarés les uns que les
autres, ne manque pas de piment ni de situations abracadabrantesques. Les
dialogues ciselés, truffés de petites vacheries et de vengeances personnelles,
ont été particulièrement soignés.
Certes, cette série reprend la tradition de celles, un peu
déjantées, des années 1990, comme Melrose Place (deux des actrices y ont fait un
passage), mais en beaucoup, beaucoup mieux. Déjà une série culte, à ne pas
manquer.