Médias, manipulations et crédulité populaire
Par la magie des technologies de l'information, un mensonge bien communiqué devient vérité immuable. Face au déluge continu d'actualités qui nous est asséné quotidiennement comment s'y retrouver sans remettre en question des faits présentés comme réels sous prétexte qu'ils sont télévisés. D'autre part, détenir la vérité ne suffit plus tant le canal de sa diffusion est déterminant.

La stratégie du choc
Le subterfuge est bien rodé, on nous expose un problème, on suscite des réactions, on donne la parole à ceux qui veulent bien alimenter la polémique pour amuser la galerie, et pour finir on nous propose des solutions (projets de loi, plus de répression, assujettissement consentant pour plus de sécurité…).
Quelques célèbres exemples pour illustrer le propos et sans aller bien loin dans le temps, la communication au sujet de la nécessité d’envahir l’Irak. Les Américains, maîtres incontestés de la manipulation des masses par les médias ont été jusqu’au bout de leur projet malgré toutes les vaines oppositions suscitées.
L'abdication des réfractaires est survenue suite à l'affolement suscité par le secrétaire d'état américain Colin Powell devant le conseil de sécurité de l'ONU qui agita une fiole de poudre tout en évoquant l'anthrax pour appuyer son discours alarmiste et présageant de l’apocalypse si rien n’était fait pour aller en Irak. Il reconnaîtra plus tard qu’il s’était trompé et qu’on l'avait induit en erreur.
Nous savons depuis, que la présence d'armes de destruction massives en Irak est un mythe, et que toute cette mascarade n'était qu'un prétexte pour accaparer les richesses de ce pays sans parler de tous les contrats de reconstruction d'un pays qu'on a méthodiquement détruit.
La couverture des évènements du 11 septembre 2001 est aussi un excellent exemple de manipulation de l'opinion. Pour prendre la mesure de l'ampleur de cette dernière quelques lignes ici ne peuvent suffire. Cependant, cela est possible sur Internet (dernier média libre) où le débat est permis et voilà bientôt 10 ans que des voix s'élèvent et posent des questions qui a priori dérangent. Un collectif de près d’un millier d’architectes et ingénieurs remet en question la « burlesque version officielle » en apportant leur savoir et leur expérience pour démontrer que la version qu’on nous présente est très loin de la réalité.
En France à titre d’exemple, tout débat à ce sujet est sévèrement critiqué, souvent assimilé à du négationnisme, et bientôt pourquoi pas, à de l'hérésie. Pourquoi les médias occidentaux sont si frileux à l'idée de discuter simplement du 11 septembre ?
La stratégie du divertissement
Distraire les foules pour les détourner des réalités est une vieille trouvaille, les romains en édifiant le Colisée le savaient déjà. De nos jours, la grille télé a pris le relais et sa capacité à captiver et distraire est remarquable. Détourner l’opinion de faits essentiels et importants est rendu possible aussi par la mise au premier plan de polémiques stériles, débats inutiles, évènements sportifs sur-médiatisés, drames, guerres, catastrophes naturelles et quand la source se tarit, on met en premiers titres des faits divers.
Quand le but n’est pas de détourner l'attention, l’objectif est de convaincre de la nécessité de prendre des mesures même si au final ces dernières s’avèrent liberticides ou conçues dans l’intérêt de lobbies divers. A y voir de plus près, les médias en s'affranchissant de l'objectivité ils deviennent les portes voix de groupes d’intérêts, ainsi, leur mission n’est plus d’informer mais d’asservir l’opinion et façonner les mentalités.
La stratégie de la peur
Autre objectif, maintenir un climat de peur pour mieux soumettre les peuples. Pour s'en convaincre, il suffit de voir combien on nous sert de risques terroristes, épidémies récurrentes, conflits armés et entre chaque JT toujours aussi déprimant qu’alarmiste une avalanche d’émissions, séries et films ayant une fascination particulière et inexplicable pour le meurtre : Films policiers, enquêtes criminelles, actualités judiciaires, interminables séries mettant en scène un éventail de crimes. Un arsenal audio-visuel qui souffle sur les braises de la violence urbaine qu’on alimente par des formations au crime destinées principalement à un public jeune.
L'instrumentalisation de la peur prend parfois des dimensions planétaires. Dans le scandale de la grippe H1n1, les médias ont eu une grande part de responsabilité dans l'affolement suscité à l'époque par le pseudo risque pandémique. Sans le concours des télés, la raison l'aurait emporté sur le catastrophisme et les laboratoires pharmaceutiques se seraient moins enrichis.
Mensonges par omission
Des JT entiers sur ceux qui occupaient la place Tahrir au Caire, mais quelques secondes à peine quand ce n'est pas un silence complet quand il s'est agit de l'Espagne et de ses "indignés" campant par milliers pendant plusieurs semaines sur la place "Puerta del sol" à Madrid. Idem pour les rassemblements "d'indignés" de Bruxelles et Paris.
Faites l'expérience de répertorier les évènements les plus importants des dernières 24h et vous serez étonnés de voir qu'au 20h de nombreuses et discutables impasses seront faites.
La crédulité, l'ignorance des masses populaires et leur capacité à accepter le bien fondé de mascarades ne font que conforter les médias dans leurs desseins. L'abrutissement planifié des peuples doit beaucoup aux millions de TV diffusant la "bien-pensance" dans chaque foyer. Il devient alors aisé de faire avaler aux peuples toute sorte de couleuvre, les récentes actualités en témoignent. Les arguments ne manquent plus pour justifier à titre d'exemple les interventions armées occidentales, et à ce sujet nous n'avons d'ailleurs plus de doutes quant à la volonté d'accaparement des richesses ou le renforcement du leadership sur certaines contrées. La loi du plus fort, est la meilleure et le néocolonialisme a encore de beaux jours.
Les destructions, le sang et la douleur des victimes de l'impérialisme du XXIeme siècle sont soigneusement empaquetés dans le séduisant packaging estampillé "liberté et démocratie". Une vente forcée de "Démocratie 2.0" aux peuples opprimés par les anciens complices de l'occident.
Reconnaissons quand même le génie et la capacité quotidienne des médias à duper l'opinion chaque jour en dépit de l'existence d'Internet. Paresse intellectuelle et indifférence aidant, nous vivons manifestement une époque où il devient finalement possible de tromper mille fois une personne.
Ghiles DENDENE
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