Médias traditionnels et journalisme citoyen : Financial et Reuters pour la collaboration !
Avec l’explosion de la blogosphère qui continue, la vision d’une collaboration entre amateurs et professionnels du contenu et de l’édition / publication devient majoritaire.
C’est cette vision que je défendais (un peu seul au début...) quand je parlais de la collaboration "pronétaires" et "infocapitalistes" dans mon papier (publié ici) pour le blog associé au livre de Joel de Rosnay et Carlo Revelli, La révolte du pronétariat.
Récemment, je mettais en avant l’exemple concret et pionner de Le Matin avec sa plate-forme BleuBlog.
Le cercle des "synergistes" entre les 2 mondes augmente encore. Le renfort est de poids : 2 monuments mondiaux de la branche de l’édition s’associent pour parler du sujet : Financial Times qui ouvre ses colonnes à Reuters pour que son ceo Tim Glocer écrive un article sur le sujet de cette nécessité d’une collaboration harmonieuse entre la blogosphère et les médias traditionnels.
Les éléments marquants de ce papier de T. Glocer sont :
- le titre : "Old media must embrace the amateur". Les vieux médias doivent donc s’immerger dans l’édition amateur.
- un déplacement de leurs priorités, de la personnalisation ("mon contenu présenté comme il vous convient") vers la participation ("votre contenu réutilisé / valorisé par mes moyens"). Tout ceci car l’audience traditionnelle s’est maintenant habituée à créer, partager et consommer son propre contenu.
- les grands médias commencent à comprendre le web 2.0 (= la voie stratégique de Yahoo) et à le prendre au sérieux : l’acquisition de MySpace.com par Ruppert Murdoch est pour T. Glocer un signe fort.
- La blogosphère n’est rien de nouveau : il a toujours existé des trublions publiant hors des canaux "officiels". Les nouveautés "apportées" par l’Internet sont seulement l’ampleur de la distribution (audience potentielle quasi infinie) et la puissance des moteurs de recherche pour découvrir ces contenus sans effort (par manque de moyens) de promotion de la part des auteurs...
- Pour avoir accès à du contenu de haut vol, le journal doit avoir su créer une communauté forte autour de lui, afin d’avoir accès à sa "substantifique moelle" pour créer et maintenir cette communauté. Une sorte de problème "poule et oeuf" en quelque sorte, que seule une utilisation du contenu produit par cette communauté peut résoudre !
- La contrepartie du point précédent est que l’éditeur doit drastiquement développer ses compétences de "filtre" devant l’abondance du contenu dont il va disposer : il ne s’agit plus de "trouver" du contenu (fraîcheur, originalité, etc.) mais de trouver le meilleur, et éventuellement de l’enrichir par l’apport de professionnels qui disposent d’une mécanique lourde et bien rôdée.
- les contenus professionnels et amateurs se complètent harmonieusement : les touristes en vacances en Asie furent les premiers à pouvoir rapatrier des photos (via leurs téléphones mobiles) du tsunami vers leur communauté lors de cette catastrophe. Les reporters officiels sont ensuite arrivés, 24 h plus tard, pour donner une vision globale de ce drame.
Je laisse la conclusion à Tim Glocer : "integrate the new world or risk becoming less relevant. Our industry must not fall into the old protectionist strategies that defined the first phase of the Internet"
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