Nouvelle Star 2016 : Chanteurs abandonnant
La 12ème édition de la Nouvelle Star voit se profiler les prime en direct dès mardi prochain. En panne d'audience, le télé-crochet de D8 n’est guère aidé par les deux abandons simultanés de candidats, contribuant à écorner un peu plus le programme.

C’est ce qui s’appelle se prendre un crochet puis un direct, ce qui assez cocasse pour un télé-crochet en direct. La Nouvelle Star 2016 vient en effet de voir la crédibilité de son épreuve du feu, diffusée ce mardi, totalement réduite à l’état de cendres après le coup de théâtre de la fin d’émission. Alors que l’annonce des 10 heureux finalistes sélectionnés pour les prime venait d’être faite par le jury, la voix-off annonçait alors que deux d’entre eux avaient finalement renoncé à aller plus loin dans l’aventure…
Si toi aussi tu m’abandonnes
Les deux chanteurs en herbe ayant préféré aller voir ailleurs si l’herbe, justement, était plus verte sont Gaëlle et Maëlig. Avec leurs prénoms bretons, ceux-ci ont montré qu’ils en avaient également le caractère. Si la défection de la rockeuse à la voix éraillée Gäelle, dont la qualification n’avait tenue qu’à un fil, ne modifie pas tant la donne, l’abandon de Maëlig, ersatz de popstar américaine, est un coup dur pour l’émission, tant celui-ci aurait probablement pu mettre le feu aux directs.
Par delà les absences physiques d’il et elle, c’est la légitimité du programme qui a pris un sérieux coup derrière la tête. D’une part car NS 2016 a perdu avant même les directs 20% de ses finalistes. Et d’autre part parce que le même cas de figure s’était présenté l’an passé, avec la défection de dernière minute de Patrick, sélectionné pour un festival de jazz à Montreux. Ironie de l’histoire, le Suisse est revenu cette année et figure…parmi les finalistes.
Label excuse
Pour en revenir aux deux candidats ayant pris la poudre d’escampette, ceux-ci se sont bien évidemment expliqués dans la presse quant aux raisons de cette infanterie. Le plus étonnant est de constater que leurs motifs sont en tout point identiques : la crainte de devoir signer en cas de victoire finale un contrat avec la maison de disques Universal. Si Gäelle indique préférer « galérer toute sa vie » plutôt que de renier sa musique, Maëlig va lui carrément plus loin, en indiquant que le label proposé (Universal, donc) n’est pas celui qu’il a en tête dans son plan de carrière.
Chanter...ou déchanter
Il n’est pas étonnant de percevoir chez les jeunes musiciens une certaine défiance envers Universal, qui n’a pas attendu le repris de justesse Bertrand Cantat pour se faire beaucoup d’ennemis. Machine à fric qui gère les artistes comme on tient les cordons de la bourse, celle-ci est tout sauf un eldorado pour des jeunes rebelles sans cause.
Si la position de Gaëlle et Maëlig vis-à-vis de la maison de disques est concevable, leur décision n’en reste pas moins ubuesque. Car ils arrêtent l’aventure au moment où l’histoire allait enfin commencer, et la leur, peut-être, enfin s’écrire. Certes, à peine 1 million d’âmes regardent en toute discrétion la Nouvelle Star sur D8 le mardi soir, attendant interminablement qu’Hanouna octroient enfin gracieusement quelques minutes d’antenne au programme suivant. Mais pour qui se réclame artiste, ou aspire à le devenir, quoi de mieux qu’un prime time en direct et en public, avec orchestre et caméras s’il vous plaît ?
Maëlig et Gaëlle, obnubilés au pire par des idéaux et au mieux par des objectifs trop haut, ont sans doute laissé passer la chance de leur vie. Le quart de gloire sera pour le voisin et la voisine. Eux, à trop vouloir avoir un plan de carrière, ont probablement irrémédiablement laissé leur carrière en plan.
Gwendal Plougastel
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