Comme tout le monde, j’écoute la radio et je regarde la télévision française surtout et belge.
Mais quel idiome parlent nos journalistes ?
De quelle banlieue exotique proviennent-ils ?
Ont-ils fait leur école de journalisme dans un établissement technique parmi les élèves les plus analphabètes ?
Une expression à la mode et qui me hérisse est "people". Le roi d’Espagne, le président de France, Johnny Hallyday et Steevie, Justine Henin et Zidane font partie de ces people.
C’est d’ailleurs une expression bizarre pour qualifier les tenants d’un microcosme argenté auquel s’intéressent les concierges, les ménagères de 50 ans et les adolescents en mal de modèle ! People signifie en anglais, le peuple (d’une nation) ou tout simplement "les gens". Or, l’expression signifie dans la bouche journalistique les personnages qui sont tout, sauf le peuple. Ce sont les privilégiés, les vedettes, les puissants, les riches, tout... sauf les gens qui, d’une manière voulue ou non, ne participent pas au scandale public.
Même Yves Leterme, notre soi-disant Premier ministre d’un royaume où le souverain est de plus en plus aux abonnés absents, joue maintenant le rôle de Tintin, ce jeune reporter belge au « Pays de la Longue Marche vers la Démocratie ».
Pourquoi ? Parce qu’il s’y connaît mieux en sport qu’en politique, comme il l‘a déjà affirmé ? Ou simplement pour se créer une image de « people » capable d’émouvoir tous les lecteurs de la rubrique sport du groupe Sud-Presse ?
Et notre souverain ? A ce qu’il paraît, il paie sa tournée comme tout le monde lors de ses vacances aux îles grecques ! Pourquoi ? Pour attendrir "nosse minisse" Daerden et tous les piliers de comptoir de nos estaminets ?
Je me demande en quoi d’ailleurs il est souverain. Certainement pas en remède pour la restauration de la paix civile entre les communautés vivant sur le territoire national, pardon fédéral.
Et notre Joëlle Milquet, celle qui annonce de son lieu de détente estival qu’en six mois, elle a vieilli de dix ans ? People aussi ? Elle veut faire pleurer toutes les féministes humanistes sur la dure tâche d’une femme en politique, d’une poupée qui fait non, non et non ?
Mais le terme "people", au-delà de la mise en avant des bruits et chuchotements à destination des concierges, révèle surtout la volonté de détruire la langue française et par conséquent l’identité profonde des peuples qui y sont attachés.
L’usage de termes impropres venant d’une langue étrangère se généralise, peut-être simplement par manque de culture et de possibilité d’expression verbale, mais aussi par la volonté de se montrer proche du citoyen lambda, pensant ainsi se mettre à son niveau et le séduire.
Ce matin, j’entendais un mannequin déclarer que, si elle était entrée dans une émission de télé-réalité, c’était grâce à sa "relookeuse" qui l’avait recommandée à un "caster" de TF1. Et un interlocuteur de 56 ans, voulant montrer toute sa richesse intellectuelle, affirmait qu’il la kiffait graaave (prononcé comme il l’a dit, l’accent circonflexe n’est pas suffisant !) en l’entendant dans l’émission.
Vers quel siècle des ténèbres nous dirigeons-nous ? Quand mettra-t-on fin à cette forme de "jeunisme bobo" mâtiné de borborygmes sortis tout droit de la bouche de "rebeus" des cités qui détruit une des plus belles langues du monde pour en faire un mélange de barbarismes qui n’ont même plus le sens du mot dont ils pourraient dériver ?
Mais il faut avouer que les médias, aussi ignares soient-ils, ne pourraient nous conduire à cette nouvelle tour de Babel du XXIe siècle, sans l’aide précieuse et la collaboration de l’école et de ses enseignants, enseignants copains, mais aussi complices de ce laisser-aller culturel. Même Ségolène y participe avec sa bravitude.
Mais rendons à César ce qui lui appartient et à nos journalistes régionaux les expressions tellement « in » telles que le kern, le ring, le premier et autres utilisations de mots flamands pour parler le « flamafranc », spécialité typique des intellectuels « belches ».
Et cela, c’est censé être top et méga-génial ! Allez soyons définitivement un bon sujet de sa majesté, nous dirons plutôt que c’est tof, une fois !