Presse et medias alternatifs : Que lirez-vous, lorsqu’ils auront disparu ?
L’information est laconique et fout le bourdon : « Bakchich est en cessation de paiement »
Cette information me touche d’autant plus que j’ai rencontré et que je connais plusieurs personnes qui, depuis le début, tiennent à bout de bras, cette aventure journalistique d’un autre genre.
Comme le fait remarquer Neteco : "Les pure players n’échappent plus à la crise (...) aucun journal en ligne n’est réellement à l’équilibre : ni Rue89, ni LePost, ni Bakchich, ni Mediapart, ni Arrêt sur images, ni Slate" Et pourtant le nombre de visiteurs et participants, montre le réel engouement des internautes.
Mais, comme une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule, on apprenait que le portail Agoravox rencontre des difficultés.
Tout d’abord parce que Slovar participe activement depuis 2005 à la vie du site, ensuite parce que l’audience est toujours de ... plus d’un million de visiteurs par mois !
Que dit Carlo Revelli de la situation de le presse gratuite en ligne : " .../ ... "Certains sont même près du dépôt de bilan", affirme dans son appel sur site Carlo Revelli co-fondateur d’Agoravox. Aujourd’hui, poursuit Revelli, "AgoraVox lui-même est en danger. Le modèle publicitaire ne permet plus d’assurer la survie du média, bien que l’audience du site soit toujours au rendez-vous avec plus d’un million de visiteurs par mois"
Lecteurs et contributeurs sont invités à former "un réseau de solidarité basé sur le don ». Cela peut prendre la forme d’un don en ligne défiscalisé de 10 euros ou plus, d’un achat par SMS du badge « Je soutiens AgoraVox ". Les dons récoltés par ce biais viendront " améliorer la qualité du site, financer les serveurs, les ressources humaines, techniques et juridiques, financer des enquêtes." - Source NetEco
Echec du tout publicitaire ?
Certainement puisque, crise aidant, les annonceurs ont réduit la voilure et n’apportent plus les ressources nécessaires à la poursuite des ces médias. Et jusqu’à récemment, les annonceurs permettaient de couvrir (parfois) les salaires et les frais de fonctionnement. Pourtant, ni dans les rédactions, ni chez les lecteurs, on ne s’est pas vraiment interrogé sur la viabilité d’un tel modèle économique !
Echec du modèle ?
Certainement pas puisque les internautes en redemandent, mais peinent à comprendre comment on peut arriver à leur fournir des contenus de plus en plus crédibles sans jamais débourser un centime. Les expériences Mediapart ou Vendredi montrent que faire participer financièrement les lecteurs est très difficile, et que ceux-ci confrontés à une offre payante, même modique préfèrent se tourner vers d’autres sources gratuites.
Mais quel salarié, lecteur quotidien de ces médias, accepterait de donner le meilleur de lui même ... gratuitement, tout en attendant que son entreprise reçoive quelques subsides à partager ?
Un journal, un magazine ou un site web d’information, sont le plus généralement choisis par les lecteurs ou les internautes en fonction de leur degré d’implication politique, social ou sociétal.
Le modèle économique des "pure players" est en train de les conduire à l’agonie, bien que les internautes les plébiscitent. La seule solution qui nous semble adaptée, serait d’associer plus largement les lecteurs en lançant par exemple des souscriptions sous formes de clubs de lecteurs associés.
Néanmoins, nous pensons qu’il faut aller plus loin et ouvrir une partie du capital de ces médias aux lecteurs/internautes. Cette participation financière aurait l’avantage de rapprocher le lectorat des équipes journalistiques et de rendre le média encore plus proche des lecteurs. Cette participation au capital, qui, par le fait donnerait un droit de regard et de commentaire sur la ligne éditoriale, permettrait à leur média favori de perdurer et de ne pas être obligé de faire la chasse aux investisseurs tout au long de l’année ... s’ils en trouvent !
Cette solution complémentaire à l’actionnariat actuel des médias "pure players" mettrait de plus ceux-ci à l’abri des pressions que certains annonceurs peuvent exercer afin d’éviter qu’on ne parle de certains de leurs travers.
Un nouveau modèle économique ?
Si peu d’organes de presse on choisi le modèle coopératif (Scop) n’est-il pas justement temps, pour les "pure players" d’y regarder plus près, comme le montre cet exemple du Portail Scop Entreprises
"Parmi les statuts proposés pour créer une entreprise, la Scop gagne du terrain dans la presse grand public. L’une des « Dix astuces pour monter sa boîte », dossier de Toulouse Mag du mois de mai, incite à choisir le statut Scop. Pour le mensuel, la coopérative présente plusieurs avantages : la souplesse des statuts, le soutien d’un réseau, et éventuellement, une aide au financement. Par ailleurs, « la Scop fait partie des entreprises qui fédèrent » et le mensuel cite l’exemple de l’Orchestre de chambre de Toulouse « qui a survécu en adoptant ce statut »... / .. " - Source Portail des Scop
Un statut peut être plus contraignant qu’une simple SARL ou SA mais qui est aux antipodes du modèle capitalistique, puisqu’il repose sur une authentique démocratie d’entreprise (un homme = une voix) et ne privilégie aucunement un groupe d’actionnaires. (voir l’exemple du Courrier Picard) et qui permet, comme l’explique Arnoult Boissau, du mouvement coopérateur : "la Scop pouvant accueillir des associés extérieurs, personnes physiques ou morales" - Source APCE
Est-ce, vraiment, ce que souhaitent les millions de lecteurs qui chaque jour s’enorgueillissent de lire "différent" ?
Le débat est lancé : Et maintenant ACTION !
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