Quand PPDA part en croisade
On le croyait fini. Dépité. Désenchanté. On avait même peur qu’il souffre du phénomène Couderc (*). Mais il n’en est rien. Trois mois après son éviction du journal de 20 heures de TF1, Patrick Poivre d’Arvor est encore debout. Il repart à l’attaque avec véhémence. Il est partout. Dans toutes les émissions. On le voit encore plus que lorsqu’il était à l’antenne. On l’a même aperçu au journal de TF1. Un comble.
De ce "traumatisme" et de ce licenciement est né un livre, qui fait le bonheur des journalistes qui l’étudient avec une certaine jouissance. Il règle ses comptes avec Laurence Ferrari, délivrant au passage un message privé de la nouvelle star du 20 heures, avec TF1... L’occasion pour "d’Arvor" de se faire passer pour une victime. Le pouvoir politique lui est tombé dessus et principalement Nicolas Sarkozy. Le président omniprésent durant cette crise, omnipotent serait en plus le directeur des programmes de TF1 et aurait ordonné la tête du présentateur vedette sur l’autel d’une petite phrase. Poivre est sûr que c’est "le petit garçon" adressé au président qui lui aurait valu d’être viré.
Il le sentait dès l’élection. Un présage qui se vérifiera par la suite. Ce n’est pas ce que croit Bruno Masure qui critique la posture victimaire de son ancien concurrent. De plus, muni des chiffres qu’il retient par cœur, il assène à longueur d’interview la sinistre vérité : il faisait plus d’audience que Laurence Ferrari à la même époque. Il est vrai que Madame 20 heures ne connaît que des désillusions depuis sa prise de fonction. Annoncée comme la Madone de l’info, la Jeanne d’Arc des ménagères, elle déçoit. L’audience est catastrophique (elle stagne autour de 31-32 % de parts de marché) et la situation devient inquiétante.
Car, ce qui faisait la force de TF1, c’était l’énorme audience qui leur permettait d’attirer tous les hommes politiques, les stars de cinéma ou de la chanson. Or, cette puissance médiatique commence à se réduire. Le rayonnement de TF1 n’est plus à son zénith. Mais il ne faut pas jeter la pierre à Laurence Ferrari qui fait de son mieux et réussit néanmoins à attirer un public plus jeune. La baisse d’audience n’est donc pas totalement imputable à Laurence Ferrari. Car c’est un phénomène qui a débuté dès janvier 2008, avec un certain... Patrick Poivre d’Arvor. Il semble l’oublier, mais son journal connaissait une lente, mais inexorable érosion. Au point de passer sous la barre des neuf millions de téléspectateurs. La faute au feuilleton quotidien de France 3 Plus belle la vie, au Grand Journal de Canal+ et à l’irrésistible ascension de la TNT.
"PPD" fait donc preuve d’une certaine mauvaise foi évidente sur les chiffres. Certes son dernier JT a été suivi par un peu plus de dix millions de personnes, mais on n’assiste pas tous les jours au départ d’un mythe. Enfin un départ pas si définitif puisque notre journaliste préféré va revenir sur Arte, est annoncé sur M6, polémique sur RTL. Un agenda plutôt rempli pour un pseudo-chômeur. Alors cet acharnement contre la pauvre Ferrari, contre TF1 et contre Sarkozy est injuste, déplacé et dommageable pour un homme de cette envergure. Enfin, il pourra se consacrer à la littérature qu’il aime tant pour atteindre le but d’une vie : obtenir le Goncourt qui le fuit depuis quelque temps. Et pourquoi ne pas faire une biographie de Napoléon lors de son exil à Elbe ? Et ainsi revenir, comme l’Aigle, sauver la patrie télévisuelle en danger et reprendre la grande messe du 20 heures. Chiche ?
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