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Accueil du site > Actualités > Médias > Quel journaliste pour quel journalisme ?

Quel journaliste pour quel journalisme ?

A quoi sert un journaliste ? Cette question à laquelle je ne répondrai pas est le thème des Assises Internationale du Journalisme qui ont lieu en ce moment à Lille. La question sous-jacente (qui m’intéresse) me semble être : Quelle(s) mesure(s) apporter pour répondre au mieux aux exigences nouvelles (et/ou incontournables) ?

Et là j’imagine comme élément de réponse possible (et contestable), une sélection plus draconienne des rédacteurs, où le cursus de certains l’emporterait sur la motivation et la vocation d’autres postulants.

Il faut admettre que les blogueurs sèment le trouble dans l’échiquier d’une caste jusqu’ici bien à l’abri. Le cinquième pouvoir s’est attaqué au quatrième, œil pour œil, dent pour dent sur son propre terrain de jeu à savoir l’information, l’analyse et la primauté. Une sorte d’OPA (Offre Publique d’Achat) hostile a été lancé contre le colosse aux pieds d’argile (perte d’audience et de crédibilité).

Quid de cette nouvelle donne les journalistes sont alors amenés à redéfinir leur propre rôle. Pour cela il faut revenir aux fondamentaux ! Il est nécessaire de contre-attaquer sur des acquis, des valeurs sûres que eux seuls, peuvent s’enorgueillir de pouvoir mettre dans la balance. C’est leur professionnalisme qu’ils vont tenter de mettre en avant et défendre. « Laissez faire les pros, les médias citoyens c’est pour vous et la hiérarchisation, la véracité et la mise en perspective pour nous  » (pourraient-ils dire) !

Le_journaliste

Aucun certificat, aucun diplôme n’est nécessaire officiellement pour exercer le métier de journaliste. Nombre d’entre eux sont d’ailleurs autodidactes. Il y a même une sorte de rivalité entre les journaleux des écoles reconnues et ceux « fait main, à force de ». Les premiers sont présentés comme étant trop formaté. Il leur est reproché d’être trop prévisible dans leur manière de travailler, ce qui dans le cadre d’une recherche d’un traitement différent de l’actualité est un inconvénient. Les autres plus atypiques séduisent par leur parcours et le potentiel d’idées nouvelles qu’ils sont censés amener. Leur travail est au départ pourtant plus aléatoire et nécessite plus d’encadrement. Cela n’est pas forcément un bon point lorsqu’il s’agit d’être réactif au sein d’une rédaction (d’un quotidien par exemple).

Si ce métier a permis à certains de se lancer sans passer par une école, il ne me paraît pas saugrenue de s’interroger sur la persistance de cette originalité. Un professionnalisme accrue laisse en effet supposer que les règles élémentaires sont parfaitement acquises. Ce sont ces personnes-là (ceux ayant été à l’école) qui selon moi contrastent le plus avec les écrits et la démarche des blogueurs. C’est pour cette raison que j’imagine (avec un peu de regret) qu’ils seront de plus en plus courtisés pour assurer au journalisme un avenir serein.


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8 réactions à cet article    


  • Mr Mimose Mr Mimose 24 mai 2008 13:34

    Et bien c’est assez simple, pour savoir trouver la vérité dans ce que dit un journaliste qui bosse pour lagardère ou bolloré il suffit de lire l’article et de penser le contraire, comme ça on est sur de pas se tromper.

    Les citoyens ne sont pas dupes et ont bien compris que les journalistes ne sont que des laquais aux ordres, ils n’ont pas le choix, faut bien qu’ils payent leurs factures, la vie est dure pour tout le monde.

    Quant aux "experts" qui passent sur nos chaines de télé, toujours les mêmes qui s’auto-congratulent, se font des petits clins d’oeil complice, je peux plus les voir, ils me font gerber.

    Bonne journée, bon we.


    • Lisa SION 2 Lisa SION 24 mai 2008 13:46

      Les autres plus atypiques séduisent par leur parcours et le potentiel d’idées nouvelles qu’ils sont censés amener...avez vous écrit.

      Le danger du communautarisme, est le langage que seul le premier cercle pratique et comprend. Pour beaucoup d’autres, ça ressemble à la langue de bois à l’usage chez certains politiques qui ne dialoguent qu’entre eux et dont on peut aujourd’hui constater le fossé qui sépare les promesses passées des actes actuels. Si vous voulez élargir votre audience, vous devez adopter un langage des plus communs et accepter les fautes d’orthographe dans le cas d’internet ; En effet, vous avez affaire à un polynésien ou un africain sans le savoir, dans un dialogue entre internautes. Souvent, chez ceux-çi, vous pouvez trouver une pure innocence et relire des évidences que vous avez fini par oublier, vous ètes subitement contraints de redécouvrir ce bon sens populaire que vous avez oublié au profit de votrer intelligence sélective. C’est comme cela qu’on finit par oser des slogans de pubs parfaitement goûjats, tels KBC, la banque belge, Ucar et bien d’autres, ayant complètement perdu le fil de l’éthique. 


      • Manuel Atreide Manuel Atreide 24 mai 2008 13:56

        @ l’auteur ...

         

        mes réactions à l’articles sont complexes. Pas un mauvais article donc, puisqu’il force la réflexion.

        1| Professionnalisme accru ?

        Pourquoi pas, encore que fermer la porte aux autodidactes, ça me semble un chouille raide. Ainsi on ne pourrait plus être journaliste sans le petit visa délivré par un organisme de formation ? Et si on veut changer de metier en cours de vie, on peut intégrer le cursus à 35 ans ?

        Le professionnalisme est peut être moins une question de formation que de comportement professionnel,non ? Je n’ai rien contre les écoles etc mais il y a quand même dans cette idée le travers bien français de la diplomite aigüe. Je ne suis pas certain que la même relfexion arriverait à vos conclusions dans la culture anglo-saxonne.

        2| Le professionnalisme comme seule voie d’issue ?

        Quid de la manière de traiter le contenu ? Quid de la manière dont on crée l’information ? Quid des accusations de confirmisme ? On peut être un grand professionnel et faire un travail qui ressemble comme deux gouttes d’eau à celui du voisin, non ?

        La profession est à repenser, c’est indéniable. Pas seulement dans ses aspects techniques, mais dans son coeur même : non seulement le "comment je relate" mais aussi le "ce que je relate". Car en définitive, pourquoi traiter un sujet plus qu’un autre ? On me dit toujours : "parce que c’est l’actu". Mais,qui crée l’actu, si ce n’est vous ?

        Le problème est peut être là aussi, ne croyez vous pas ?

        Manuel Atréide, interrogatif


        • Ceucidit 24 mai 2008 15:51

           Ne voyez pas pas dans cet article une affirmation de ma part, mais bien une réflexion sur une évolution possible .

          Ce que je souhaite démontrer c’est que les autodidactes sont ceux dont le profil ressemble le plus aux blogueurs. Dans une démarche où les journalistes cherchent à se différencier des amateurs (pour marquer leur plus-value), j’imagine que c’est en intégrant des jeunes ayant déjà bien assimilé les techniques du métier qu’ils vont s’orienter (vision plus stricte du métier donc plus rassurante).

          Pour des approches décalées de l’information certains le font très bien sur leur blog. Voilà une raison possible d’imaginer que ce qui était réalisé auparavant par un seul canal, va maintenant nettement se scinder en deux. Un premier sera celui des officiels (des grandes rédactions) et le second celui des baroudeurs de l’information (blogueurs) qui publieront un travail avec une approche différente car sans contrainte.


        • alberto alberto 24 mai 2008 15:46

          A l’auteur : voir l’article de Denisdege de ce même jour sur le fait qu’un évènement important pour les européens ait été parfaitement occulté par la presse !

          Perte d’indépendance, poids des "annonceurs", décrédibilisations...

          Dur-dur d’être journaliste à ce jour !

          Bien à vous.


          • Bulgroz 25 mai 2008 09:22

            Bel exemple de mensonge de la part de la presse de gauche dite de rérérence.

            1) Dans le Nº2271 -SEMAINE DU JEUDI 15 Mai 2008 du Nouvel Obs Rubrique : Téléphone Rouge ;

            On trouve :

            Téléphone rougeLes nouveaux « connards » de Sarkozy

            http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2271/articles/a374803-.htm

            (Nicolas Sarkozy a toujours autant de mal à se faire au style présidentiel. « Putain les mecs, il fait chaud, on se fout sur la terrasse ! », a-t-il lancé, lundi 5 mai, à quelques journalistes spécialistes des questions européennes qu’il avait invités pour une rencontre informelle à l’Elysée. L’entretien s’est déroulé dans la bonne humeur jusqu’à ce qu’un des reporters s’avise d’interroger Sarkozy sur sa pusillanimité à propos des droits de l’homme en Tunisie. Réponse du président : « Rien à foutre, de toute manière, ce ne sont que les connards qui posent des questions à la con... »)

            (http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2271/articles/a374803-.html)

            2) Jean Quatremer, journaliste au quotidien Libération sur les questions Européens dit dans le blog de Libération du 21 Mai 2008 :»Coulisses de Bruxelles, UE » que ce raconte Le Nouvel Obs est totalement bidonné. La preuve, il y était.

            « Spectaculaire, mais totalement faux. Je le sais, comme mes confrères en poste à Bruxelles le savent, puisque j’étais présent. Et je peux vous affirmer que jamais le Président n’a tenu de tels propos. En le disant, je brise le « off » dont nous étions convenu avec l’Élysée. Mais comment rester muet devant un tel mensonge qui nuit à toute la profession : d’une part parce que celui qui a parlé (ou qui a parlé à quelqu’un qui a parlé) a violé le «  off », mais surtout parce qu’il a raconté n’importe quoi. C’est exactement de la même eau que le soi-disant SMS envoyé par Nicolas Sarkozy à son ex-femme (« si tu reviens, j’annule tout »), etc...voir la suite :

            http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2008/05/sarkozy-le-nouv.html


             3) Le Nouvel Obs envoit un message au Journaliste de Libération reconnaisant les mensonge

            Le Nouvel Observateur reconnait que "sur la base des recoupements que nous avons réalisé jusque-là, il apparait effectivement que cette information n’est pas avérée". Autrement dit, l’hebdomadaire ne peut que confirmer le récit que je vous ai fait de la rencontre avec Nicolas Sarkozy. Le contraire aurait été étonnant.

            "Nous avons d’ores et déjà décidé d’informer nos lecteurs dans le prochain "Téléphone rouge" en faisant la rectification suivante : « Contrairement à ce que nous avons écrit, le président de la République n’a pas tenu les propos qui lui sont prêtés dans la rubrique Téléphone rouge du Nouvel Observateur N°2271 (du 15 au 21 mai). Si l’entretien informel qu’il a eu, le 5 mai dernier, avec les journalistes spécialistes des questions européennes s’est bien déroulé dans une ambiance relâchée, sa réponse à une question sur les droits de l’homme en Tunisie ne comportait aucun terme de cette nature. Le Nouvel Observateur présente ses excuses à ses lecteurs ainsi qu’à toutes les personnes présentes lors de cette rencontre à l’Elysée »."

            Dont acte.

            Rédigé le 22/05/2008 à 18:15

            http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2008/05/sarkozy-et-les.html

             

             Le mensonge du Nouvel Obs (papeir) est toujours en ligne !!!


            • Bulgroz 25 mai 2008 11:55

              L’article mensonger du Nouvel Obs n’est plus accessible directement sur ce lien :

              http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2271/articles/a374803-.html

               

              même si ce lien est bon, il faut taper "coonards" sur le moteur de recherch et cliquer sur l’article "

              Les nouveaux « connards » de Sarkozy"

               


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